Calme sur les bourses, les marchés du crédit toujours en rééducation

Publié le par Apprendrelabourse.org

fotolia-actualit---675198.jpgPas de résultats de sociétés à paraître, très peu de statistiques, les bourses ont été peu animées ce jour avec de faibles volumes à Paris, le CAC 40 terminant en baisse de - 0,24 % à 5829,40, le DAX à Francfort rendant -0,35 % à 7 974,37 mettant fin à une belle série de 14 hausses d'affilée en intraday  (à l'intérieur d'une même séance) Certes certaines journées s'étaient achevées sur des scores négatifs mais aucune depuis la mi septembre n'avait enregistré une clôture sous le cours d'ouverture.

Les commandes à l'industrie manufacturière en Allemagne ont progressé en août de + 1,2% contre + 2,2 % attendu et après - 6,1 % en juillet. A l'exportation le chiffre s'élève de + 3,1%, contre - 0,3 % pour la demande intérieure.

Après les tensions inflationnistes rencontrées en Allemagne il y a quelques jours (prix à la consommation), l'Angleterre a connu en septembre sa plus forte hausse de coûts des matières premières depuis janvier 2005, l'augmentation se situant à + 3,2 % contre + 1,3 % attendu. Sur un an, le chiffre ressort cependant à + 2,7 % sous les anticipations à + 2,9 % (prix à la production)

La Banque de France dans le cadre d'une étude et d'un numéro spécial PME (--> éditorial (fichier Pdf - 2 pages) : le système financier français accompagne-t-il le développement des PME ?  le rapport de 200 pages est accessible sur le site de la BDF) a indiqué que seules 10 % des banques intérrogées dans son enquête ont durci leurs critères de crédits envers les PME à fin août contre 30 % au niveau européen selon la  Banque Centrale Européenne (BCE), les grandes entreprises étant plus touchées que les moyennes ou les petites, éléments qui vont dans le même sens que les données déjà évoquées ici.

Les conditions difficiles des marchés du crédit et monétaire ont conduit les sociétés à se retourner vers les banques et à délaisser le marché monétaire, les crédits aux entreprises étant supérieurs de 3 milliards € à la moyenne mensuelle en août alors que les billets de trésorerie qui permettent aux grosses sociétés d'obtenir des fonds directement via le marché monétaire (sans passer donc par un crédit classique via une banque) ont baissé.

Ceci confirme à nouveau toutes les difficultés que rencontre le marché du crédit et donc du credit crunch (= restriction/resserrement du crédit) en cours dont les premiers signes ont été constatés dès février avec l'immobilier (-->
USA : Les mauvaises dettes hypothécaires font les cauchemars des banquiers. Un credit crunch est il en marche ?), puis se sont transmis aux opérations de LBO (--> Lbo et private equity : une manne financière en réduction ?) et ont été ensuite largement décrits dans la presse avec les interventions des banques centrales sur le marché monétaire. Nous avons là d'une part des pertes à compenser créant des tensions et aussi de nouvelles demandes auxquelles les marchés financiers ne peuvent plus aussi bien répondre qu'avant et vont encore dans le sens de nos constations évoquées mardi (4ème paragraphe) et jeudi (en fin d'article)

  1. ---> A ce sujet, vous pouvez visualiser une très belle infographie parue dans le New York times ce week-end qui montre 6 graphes sur l'évolution des types de crédits et compartiments de marché :
Cliquer pour agrandir
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  1. 1ère ligne (en % par rapport à 2006, il s'agit des nouvelles émissions mensuelles) 1er tableau : obligations à haut rendement (et donc à haut risque); 2nd : prêts à effet de levier et lbo, 3 ème : titrisation et véhicules cotés adossés à des actifs
  2. 2ème ligne (changement en volume en données hebdomadaires par rapport à fin 2006 et en %) : prêts classiques aux sociétés via les banques commerciales, 2nd et 3 ème: papier commercial adossé des actifs (concerne le marché monétaire le premier intégrant les crédit adossés à des actifs, c'est ici que la baisse est la plus forte car ce type concentre les 2 maux du moment à savoir prêts sur le marché monétaire très instable et adossement  à  des actifs titrisés dont tout le monde se méfie, le second correspondant au papier commercial ou support plus classiques)

De même qu'il ne faut pas faire d'amalgame entre toutes les opérations d'injections de liquidités par les banques centrales, des fonds étant également ponctionnés ou retirés de temps à autres comme nous l'avons signalé également parfois ici sur ce site et ces interventions ne sont pas forcément 'exceptionnelles' car étant le lot quotidien et l'essence même du marché monétaire qui a été peu mis sous les feux de la rampe pendant des années, il ne faut pas lier uniquement difficultés du marché monétaire aux pertes sur crédits mais y assimiler également la notion de nouvelles demandes comme en témoignent la BDF et ces graphes.
Après une montée du risque progressive depuis l'hiver et le gros de la crise cet été, le redressement semble en voie de faire son chemin mais c'est surtout toute la structure de la distribution du crédit qui a été touchée. Le crédit a pu augmenter de façon très importante grâce aux marchés financiers via titrisation notamment pendant des années et sortir donc en grande partie du bilan des banques mais une fois ces 'nouveaux' mécanismes grippés, c'est retour à l'envoyeur et donc retour vers les banques.

Moins de possibilités de crédit sur les marchés, plus de recours aux banques. Ces dernières sont décidément au coeur même de la crise alors que tout ceci visait initialement à limiter les risques voire à les annuler supposément et à les externaliser.

Conclusion :
si la 1ère question était connue : qu'en est-il des pertes des banques ? La seconde l'est beaucoup moins mais elle explique la vigilance des banques centrales vis à vis du marché monétaire : les banques pourront-elles pallier ces déficits et augmenter leurs encours alors qu'elles sont soumises à des ratios prudentiels et la réglementation limitant les octrois de crédit ?
En août d'ailleurs aux USA, il semble aussi que les ménages n'ayant plus le même accès aussi facile aux prêts hypothécaires se soient retournés de façon importante vers de nouvelles formes de crédit fortement en hausse : les crédits à la consommation ont augmenté de 12,2 milliards $

  1. --> Articles de ce week-end:
  2.  
  3. Dow Jones - Courbes et analyse graphique sur un siècle
  4. CAC 40 - Analyse graphique : Il manque encore quelques centimètres...
  5. Bourses : l'emploi US en soutien

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