Les grands indices aveuglent les marchés
(Michel Delobel / ACGest - formations et coaching) Derrière ce titre un peu provocateur, et qui fait suite en quelque sorte à un article précédent sur le mode de calcul pour le moins surprenant du Dow Jones*, je souhaiterais attirer votre attention sur ce qu’il est en train de se passer sur les marchés financiers.
En ce lundi 7 janvier 2008, au moment même où je rédige cet article, les marchés sont quasiment stables, ou plus exactement le CAC est quasiment stable. Car ce n’est pas tout à fait la même chose, nous allons le voir. Les grands médias, mais également les médias financiers, s’agissant de la bourse de Paris, parlent essentiellement pour ne pas dire exclusivement du CAC40.
Et pourtant, en cette fin de séance, alors que le CAC s’inscrit en très légère baisse de 0.1%, je constate sur mes écrans une écrasante majorité de rouge, avec de nombreuses baisses supérieures à 4%, tandis que quelques titres seulement parviennent à émerger.
Simple hasard peut-on être tenté de dire, car mon écran ne me permet de suivre qu’une trentaine de valeurs, mais le phénomène dure depuis quelques mois déjà, même s’il est particulièrement net aujourd’hui.
Pour en avoir le cœur net, je vais faire un tour sur un site d’information boursière, pour relever le palmarès des valeurs du SRD (soit environ 150 valeurs, parmi les plus liquides). Et voilà ce que cela donne :
En ce lundi 7 janvier 2008, au moment même où je rédige cet article, les marchés sont quasiment stables, ou plus exactement le CAC est quasiment stable. Car ce n’est pas tout à fait la même chose, nous allons le voir. Les grands médias, mais également les médias financiers, s’agissant de la bourse de Paris, parlent essentiellement pour ne pas dire exclusivement du CAC40.
Et pourtant, en cette fin de séance, alors que le CAC s’inscrit en très légère baisse de 0.1%, je constate sur mes écrans une écrasante majorité de rouge, avec de nombreuses baisses supérieures à 4%, tandis que quelques titres seulement parviennent à émerger.
Simple hasard peut-on être tenté de dire, car mon écran ne me permet de suivre qu’une trentaine de valeurs, mais le phénomène dure depuis quelques mois déjà, même s’il est particulièrement net aujourd’hui.
Pour en avoir le cœur net, je vais faire un tour sur un site d’information boursière, pour relever le palmarès des valeurs du SRD (soit environ 150 valeurs, parmi les plus liquides). Et voilà ce que cela donne :
Que constate t’on ? Seules 26 valeurs s’inscrivent en hausse, et même 16 au delà de 0.5%. Au contraire, nous avons 4 pages de replis, les 30 plus fortes baisses étant supérieures à 4%. Pourquoi un tel déséquilibre, pour un CAC quasiment stable ?
On notera déjà que parmi les rares hausses du jour, figurent parmi les plus fortes pondérations du CAC, comme Total bien sûr (+1.66% et qui compte pour plus de 15% de l’indice), mais également Sanofi, France Telecom ou Suez. On notera aussi que sur ces 26 valeurs en hausse, 15 font partie du CAC !
- Nous assistons donc ces jours-ci (mais le phénomène dure depuis quelques mois déjà) à une très forte décorrélation entre le CAC, indice représentatif de la bourse de Paris, et l’ensemble des valeurs de la place parisienne. L’indice semble donc tant bien que mal résister, tandis que le reste du marché poursuit son effondrement, pour ne pas dire krach, ce mot qui fait tellement peur. Et pourtant, que dire de valeurs parmi les 100 ou 150 plus importantes capitalisations parisienne qui ont perdu 20, 30, ou même 40% de leur valeur en quelques semaines, et parfois même en quelques séances ?
- Le premier élément qui vient à l’esprit est bien sûr la liquidité des titres respectifs. Si les principales valeurs sont « protégées » en raison d’une bonne liquidité, ce n’est pas le cas des petites ou moyennes capitalisations. Il suffit alors souvent de quelques ventes insistantes pour créer un effet boule de neige, et l’effondrement des titres respectifs.
- Mais les grosses capitalisations sont également protégées par leur appartenance aux indices, ces indices « reproduits » dans de nombreux fonds et trackers, et qui leur confère une certaine inertie aux mouvements des marchés.
- Enfin, pour les plus paranoïaques, on pourrait imaginer que les grands indices sont aussi là pour endormir l’investisseur individuel, et masquer un peu la réalité, comme la forte chute que nous sommes en train de vivre sur bon nombre de petites et moyennes valeurs.
On en compte une dizaine, et force est de constater qu’il n’est pas évident de s’y retrouver. Sans tous vous les détailler, on remarquera par exemple le CAC Next20, qui reprend les 20 valeurs suivant les 40 valeurs du CAC, et qui enregistre un repli particulièrement net depuis le début de l’année.
Le SBF80 reprend lui les 80 principales valeurs, à l’exclusion des valeurs du CAC (contenues par contre dans le SBF120 et 250), tandis que le CAC Mid100 reprend lui les 100 principales « moyennes capitalisation » de la bourse de Paris.
En conclusion, il semble donc que ce soient surtout les valeurs moyennes qui soient les plus touchées, les valeurs du CAC étant relativement protégées comme nous avons pu le voir, tandis que les petites valeurs intéressent sans doute plus des investisseurs locaux, du fait d’une moins grande notoriété, et long terme, du fait d’une faible liquidité.
Les valeurs moyennes par contre sont suffisamment importantes pour intéresser les investisseurs étrangers, mais pas suffisamment liquides pour absorber de tels périodes de défiance envers les marchés financiers. Ce sont sans doute de ces valeurs que les investisseurs sortent d’ailleurs en premier lors d’une crise boursière comme celle que nous sommes en train de vivre, ce qui peut donc expliquer des replis bien plus importants sur ce type de valeurs que sur les grosses capitalisations.
Reste désormais à voir si les grosses capitalisations vont finir par les rejoindre, ou si, au contraire, ces valeurs moyennes se trouvent en phase d’exagération baissière et rebondiront dans les prochaines semaines…
Le SBF80 reprend lui les 80 principales valeurs, à l’exclusion des valeurs du CAC (contenues par contre dans le SBF120 et 250), tandis que le CAC Mid100 reprend lui les 100 principales « moyennes capitalisation » de la bourse de Paris.
En conclusion, il semble donc que ce soient surtout les valeurs moyennes qui soient les plus touchées, les valeurs du CAC étant relativement protégées comme nous avons pu le voir, tandis que les petites valeurs intéressent sans doute plus des investisseurs locaux, du fait d’une moins grande notoriété, et long terme, du fait d’une faible liquidité.
Les valeurs moyennes par contre sont suffisamment importantes pour intéresser les investisseurs étrangers, mais pas suffisamment liquides pour absorber de tels périodes de défiance envers les marchés financiers. Ce sont sans doute de ces valeurs que les investisseurs sortent d’ailleurs en premier lors d’une crise boursière comme celle que nous sommes en train de vivre, ce qui peut donc expliquer des replis bien plus importants sur ce type de valeurs que sur les grosses capitalisations.
Reste désormais à voir si les grosses capitalisations vont finir par les rejoindre, ou si, au contraire, ces valeurs moyennes se trouvent en phase d’exagération baissière et rebondiront dans les prochaines semaines…