Bourse : l'Europe dans le bourbier bancaire

Publié le par Apprendrelabourse.org

Pas de statistiques pour cette journée pendant laquelle Wall Street est fermée pour cause de jour férié (Martin Lutherking's Day)

Si l'action de Bank of America (dont la note de crédit a été abaissée par Moody's de Aa3 à A1) a pratiquement été divisée par 2 comme celle de Citigroup semaine dernière, la semaine démarre de manière encore plus dramatique pour RBS (Royal Bank of Scotlandà) qui s'affaisse de - 66,57 % avec l'annonce de pertes à hauteur de 28 milliards $ pour 2008.

Londres a annoncé ce jour procéder à la mise en place d'un second plan de sauvetage des banques qui fera passer sa part dans RBS, par exemple, de 58 à 70 %.

Après Anglo Irish Bank, à court de liquidités qui a été nationalisée semaine dernière, l'action perd - 59 % alors que Bank of Ireland ne cote plus ce soir que 0,34 € en baisse de plus de - 54 % .

Le secteur bancaire de l'île fait l'objet de rumeurs de nationalisation totale. Pour mémoire, à l'automne 2008, l'Irlande avait été le premier pays à octroyer une garantie sans limite pour son secteur bancaire (Edition Spéciale : le plan irlandais ''à la suédoise'' fera-t'il des émules ?)
En cause : l'endettement des ménages est passé de 60 % du PIB il y a 10 ans à plus de 150 % à fin 2008. Moteur de la croissance durant plus d'une décennie, cette hausse intenable s'est retournée avec les prix immobiliers pesant sur les banques mais aussi désormais sur l'état et la nation entière dont les indicateurs sont très très faibles en ce début 2009.

En Allemagne, selon
Spiegel, les 20 premières banques allemandes auraient encore 300 milliards € d'encours pourris dans leurs comptes. Deutsche Bank perd - 10,59 % , Société Générale - 10,25 %, Deutsche Postbank - 13,29 et Crédit Agricole - 6,47 %.

La banque franco-belge Dexia a vu sa notation de crédit long terme passer de Aa3 à A1 (Moody's) alors que l'Elysée réunira demain à 18 heures les dirigeants des grandes banques françaises.


A l'échelon des états, l'Espagne s'est vue retirer sa note de crédit long terme AAA au profit de AA+ selon Standard & Poor's, quelques jours après sa mise sous surveilance négative.

Le CAC 40 lâche - 090 % à 2 989,69 points.



→ 'De retour de week-end' :

Demain, le Président Obama prendra ses nouvelles fonctions. C'est l'occasion de procéder à 2 photographies d'anticipations clefs pour la suite.

A / Anticipations sur le taux de chômage :

Mettre en place rapidement un plan de relance et créer des emplois figurent au premier rang des mesures. Voici donc en bleu ciel, la courbe du chômage telle qu'elle est vue par la nouvelle administration et en bleu foncé, l'inflexion que le plan va engendrer selon Obama, suivant sa présentation du 10 janvier. Pour plus de détail, cliquez sur le graphe.
A suivre.


B / Anticipations sur les prix : un grand nombre de données sont parues sur les prix semaine dernière. Obama prend ses fonctions après une très forte décrue des prix des matières premières alors que les économistes sont très partagés entre des prix plus sages qui sont censés redonner du pouvoir d'achat aux ménages pour les uns, quand d'autres craignent la déflation alors qu'un 3 ème groupe indique que les actions des banques centrales et des états sont sur le point de permettre le retour de l'inflation d'ici peu.
Voyons donc les anticipations issues du marché selon le calcul du point mort d'inflation, notion détaillée dans
Apprendre et comprendre la finance : comment approcher l'inflation via le marché obligataire ?

- A fin décembre 2008, plus on prend des échéances courtes, plus un recul des prix est attendu. Comme en Europe et en France, la baisse est marquée. Exemple :


- Selon un des indicateurs de tendance en matière monétaire de la Fed paru mi janvier, l'anticipation d'inflation se situe entre celle du Royaume-Uni et celle de la France :

- Enfin, voici le point mort d'inflation arrêté vendredi soir :



On remarque qu'en dépit de la chute des anticipations d'inflation, les indicateurs sont revenus d'ores et déjà à leur plus haut de mai/septembre. Il serait donc très hasardeux ici de valider un point bas sans de plus amples confirmations.


* Voici enfin, les anticipations d'inflation de la part des ménages américains selon l'Université du Michigan qui dénotent un mouvement de baisse parallèle à celles du marché mais  'en retard' et se rapprochant des statistiques officielles qui se basent sur les données passées  :

Publié dans INVESTIR EN BOURSE

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