CAC 40 : mini panique acheteuse
La croissance de la première économie mondiale est ressortie globalement en ligne avec les attentes à 1,8 % au titre du 1er trimestre 2011 en données préliminaires (1ère estimation).
Sont en cause dans cette décélération par rapport à la croissance de 3,1 % enregistrée au 4ème trimestre 2010 :
. le climat hivernal exceptionnel qui a impacté un peu la consommation et surtout la construction alors que l'investissement en équipement et informatique accélérait dans le même temps sa croissance à 11,6 % contre 7,7 % au cours du trimestre précédent.
. Mais aussi des éléments moins temporaires comme la plus forte décrue des dépenses gouvernementales depuis 1984 en baisse de 5,2 % après 1,7%. Collectivités territoriales et États ont réduit de 3,3 % leurs dépenses comme l’État fédéral en baisse de 7,9 % sous le coup de réductions importantes en matière de défense à hauteur de -11,7%.
Globalement, entre l'aléa climatique et la réduction du soutien gouvernemental, les ventes finales ne progressent que de 0,8 %, au plus bas depuis le 3ème trimestre 2009 contre un très solide 6,7 % au trimestre précédent. Compte tenu de cette très faible croissance des ventes, la progression des stocks représente le premier poste comptant pour la moitié de la progression du PIB annoncée aujourd'hui.
Ces aspects fondamentaux n'ont eu que très peu d'influence en séance dans un marché qui s'est calé sur la réaction de Wall Street depuis hier soir à la suite de la conférence de Ben Bernanké, Président de la fed. Le CAC40 est resté bloqué sur 4090-4100, soit le niveau signalé hier soir atteint hors séance à la clôture du Dow Jones.
Après la recherche de la poursuite haussière de ces derniers jours validée hier par le franchissement de la résistance du biseau d'élargissement descendant (bleu – le plus souvent figure de continuation pour mémoire), la configuration présente une série de gap à ne pas négliger.
Les gaps ou trous de cotations (blanc) où la contrepartie à l'achat ou à la vente n'est pas trouvée en face d'ordres qui sont lancés, ce qui donc signale un stress ou une émotion particulière du marché, sont un des éléments usuels à observer et sur lesquels s'appuyer.
La compréhension de la nature de la psychologie que ce fossé traduit est importante pour saisir sur certains points tout particulièrement ce qui se passe à l'image du gap d'épuisement de tendance haussière de février assez trompeur qui en décalage haussier d'une résistance importante (orange) pouvait laisser croire à un gap dit de « rupture » haussière éventuel.
Le gap haussier ouvert ce matin est le 3ème en quelques séances dans une tendance haussière très marquée. Tout apparaît en faveur des acheteurs de manière unilatérale. Cette situation de gap à la suite traduit un empressement du marché dans lequel souvent des opérateurs en attente de retracements baissiers qui n'interviennent finalement pas se voient contraints de se mettre à « courir derrière le papier » emmenant les cours encore plus haut avec des décalages en conséquence. La psychologie d'ensemble peut se traduire ainsi par « la peur ne pas participer à la hausse », une forme de panique acheteuse.
L'ensemble des signaux sont donc haussiers mais tout repli sous 4095-4084, c'est à dire l'enfoncement du support constitué par le gap de ce jour (comblé en séance mais non invalidé en clôture) a le potentiel d'inverser rapidement ce courant et ce début de stress ambiant.