Actualité - Bourse - Finance - Economie : Dans quelles eaux sommes nous ?

Publié le par Gilles Caye

La semaine passée aura été marquée par une évolution très modeste des bourses, un peu moins de 0,50 % à la hausse pour le CAC 40 et le Dow Jones et une baisse limitée à 0,64 % pour le Nasdaq. On aurait ainsi a première vue tendance à penser qu'aucune information majeure n'a été publiée ni qu'aucun dégât ou qu'aucune euphorie n'a gagné la moindre valeur cotée. La réalité est tout autre et je vais vous citer un exemple très peu relaté par la presse mais qui image parfaitement le monde dans lequel nous vivons avec ses implications financières directes. Bien sur par le jeu des pondérations et de l'équilibre entre des déconvenues et des progressions on arrive souvent à ce genre de stabilité apparente, mais je veux aller plus loin que cela..

De quoi s'agit-il ? De la même manière qu'un banquier accorde une note de crédit à ses clients en fonction des éléments qu'il amène au dossier et de la même manière que la Banque de France note les entreprises sur son sol après consultation de leurs états financiers, il existe des agences de notation qui notent le crédit que l'on peut accorder à telle ou telle obligation de telle ou telle entreprises ou ... de tel ou tel pays. Il en résulte ensuite une adaptation du taux en fonction du risque mesuré. La nouvelle que je veux vous relater aujourd'hui est la dégradation de la note donnée par l'agence Standard & Poor's à la dette italienne qui a été dégradée d'un cran dans l'échelle de notation. "Ah, si cela continue comme cela", entend on parfois, "l'état va faire faillite" ou bien il s'agit de titres de livre annonçant la fin pour demain. Parfois entre investisseurs, il se dit qu'avec de tels déficits les notes de l'Allemagne ou des USA pourraient être aussi dégradées..pure spéculation que voilà. Je ne sais pas. Sans doute est-ce trop tôt pour ces 2 pays, le premier très adaptable, le second en plein réforme mais voilà..pour l'Italie...c'est arrivé.

Pourquoi est-ce arrivé ? Vais-je digresser sur les raisons que tout le monde connaît dans tous les pays industrialisés ? L'assurance-vieillesse ou maladie ou encore chômage etc...la nécessité de réformes, de s'adapter

Dans quel contexte est-ce arrivé ? Le plus calmement possible, cet élément étant connu de tous et anticipé par les investisseurs.

Quelle est la suite ? Je tente de vous informer au mieux, ne suis pas devin et la spéculation de paroles ne rapporte rien. Je vous invite seulement à considérer la position de la Banque Centrale Européenne qui a prévenu qu'en dessous d'un certain niveau, elle ne jouerait pas le rôle d'instance de dernier recours. On peut accuser les agences de notation d'être à contre-temps, l'Italie entreprenant des réformes mais toujours est-il que les taux de la dette italienne augmentent. Le poids du remboursement également.

Les effets de la démographie dans nos sociétés occidentales est à la base d'un mouvement puissant très puissant tout comme l'avènement dans l'autre sens des économies émergentes nous rejoignant plusieurs fois évoqué ici. Je me répète sans doute pour certains mais il s'agit d'une grille de lecture incontournable pour votre patrimoine, vos placements et vos actions qui doivent profiter et non subir ce mouvement de fond lent.

Plus à la surface, l'économie allemande a vu ses prévisionnistes lui accorder un crédit de croissance à hauteur de 2,6 % pour 2006 supérieur aux anticipations précédentes et de 1,4 % pour 2007 (contre 1 % précédemment estimé). La question est ? Comment la consommation va réagir à l'accroissement de 3 % de la TVA outre-rhin l'an prochain ...justement prévu pour contrebalancer tous ces effets démographiques.

Entre 2 eaux, le pétrole a bénéficié d'une baisse de 4 % des quotas de  production de la part de l'OPEP, on s'attendait à une hausse des cours, c'est presque l'inverse qui s'est passé... Pourquoi ? Ce sera un point à surveiller mais l'or noir bénéficie d'une conjonction favorable avec l'unanimité internationale sur la Corée du Nord, l'arrêt de la guerre au Liban, l'absence d'ouragans dévastateurs pour les plate-formes américaines et la hausse des stocks. J'ajoute une spéculation plus faible après les déboires du Hedge Fund Amaranth. Cela donne de l'air à l'économie, la bourse en a profité. La bourse a profité également de bons résultats et de taux bas.

Pour conlure replongeons au fond avec une question pour prendre appui : les pays émergents ou "nouveaux pays riches" vont-ils continuer à mettre leur épargne dans des obligations occidentales dont le risque augmente jour après jour pour un rendement faible ?

Regagnons vite l'air libre et que voyons nous ? En tout cas pour l'heure les USA ont connu dernièrement une balance des capitaux excédentaire de 116 milliards de $ en Août, plus de 3 fois supérieure à celle de juillet.

Publié dans ACTUALITES BOURSE

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