Actualité - Bourse - Finance - Economie : Prises de bénéfices

Publié le par Gilles Caye

Mon topo modéré d'hier soir  a finalement basculé un peu plus dans le rouge avec le Dow Jones qui baisse de 0,60 % et le Nasdaq qui plie de 1,20 %. Assurément  à la veille d'un week-end  avec la statistique parue hier sur la baisse de la croissance économique aux USA, les opérateurs ont été prudents...

Il s'agit là d'une chronologie hebdomadaire bien connue qui va nous permettre aujourd'hui de découvrir celle de la bourse depuis le début d'année et faire un peu de prospective :

La bourse anticipe sans arrêts. Ainsi la croissance au premier trimestre des cours est à relier à une croissance américaine, mondiale et des profits. La baisse de mai anticipait le ralentissement sur le 3 ème trimestre..voilà qui a posteriori paraît aujourd'hui très cohérent.

Dès lors la question est de savoir pourquoi la hausse se prolonge depuis mi-juin et surtout depuis mi-septembre : qu'est-ce que la bourse anticipait alors et anticipe maintenant?

De juin à septembre, en dehors du rattrapage dû à la correction, les profits et des indicateurs européens en croissance et stables en asie ont joué leurs rôles de soutien. Depuis lors, il semble que les marchés boursiers anticipent moins et semblent être plus dans le présent surtout depuis août quand la Banque Centrale Américaine a décidé de ne plus augmenter ses taux. Tout le monde a fait "Ouf".

La hausse a été menée par une série de soulagements:  un  "Ouf" quant à la baisse de la croissance qui permet de limiter l'inflation, un "Ouf" bien a propos avec la baisse du pétrole mais beaucoup d'expectatives sont nées quant à la suite des évênements confinant les raisonnements dans des anticipations plus courtes, paradoxales et très contraignantes. En effet, trop de croissance inquiète, de même que pas assez, la cible est étroite, de plus en plus étroite...

Comprenez alors que chacun, des plus grands intervenants à l'actionnaire individuel, restreigne son horizon et son champ de vision. Certains stratèges observent sans critiques particulières en tant que simple constat qu'aucune mauvaise nouvelle (il y en a pourtant) ne saurait faire tréssaillir les marchés tellement ils sont occupés à grimper.

La croissance des profits est là en tant qu'élément fondamental mais force est de constater qu'en dehors de cela, les marchés ont été plus portés au soulagement qu'à l'anticipation. Quelle est la clef de cela ? Réponse : la notion de "découplage".

Souvenez vous il y a 20 ans de l'interaction entre les évênements politiques et boursiers lors d'élections, et bien depuis le découplage a eu lieu entre résultats d'élections et mouvement de la bourse...Ecoutons maintenant, les économistes prévoir un éventuel découplage des croissances entre les grandes zones (US, Europe et Asie), il semble que plus les économies sont grandes en Asie plus elles disposent actuellement de ressorts internes pour croître, seules les plus petites étant véritablement tournées vers l'exportation. Donc comme pour une élection, on s'occupe de moins en moins de la qualité de la croissance US, celle-ci pouvant être compensée ailleurs.

Ceci m'amène à une idée car il m'étonnerait beaucoup que la bourse se soit lassée d'anticiper et se laisse faire par des commentateurs (surtout en week-end comme moi) : assisterait-on à un découplage entre économies nationales et multinationales, celles-ci étant devenues de plus en plus réactives ? Les sociétés cotées sont de moins en moins sensibles aux aléas globaux alors qu'elles sont au centre de la globalisation ? Les bilans des entreprises côtées seraient ils moins sensibles aux comptes des économies nationales ? Voilà une anticipation actuelle qui a l'air bien présente. C'est sans doute une lecture à avoir ses prochains mois quant à toutes ces interactions sans oublier que même les plus vieilles d'entre elles peuvent toujours avoir leurs effets.

Je pense aux élections américaines du 7 novembre.

Publié dans ACTUALITES BOURSE

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