Un week-end historique et un lundi presque trop simple ? Quel contraste !

Publié le par Gilles Caye

De temps à autres des inflexions se produisent dans l'économie, dans le monde de la finance et de la bourse. Sans changement particulier dans les fondamentaux, la psychologie et les discours changent, les 'tabous' disparaissent, la réalité est vue sous un autre jour alors que d'autres éléments jusque là sous les spotlights disparaissent, s'émoussent.

Disons que je me trompe allègrement, disons qu'il n'en est rien mais tout de même lorsqu'on peut noircir une feuille avec ce qui suit, cela vaut la peine de le faire. Comme pour cette séance  de décembre qui avait vu l'euro plonger juste après la clôture, je mets de côté les données ci-dessous   sur notre bureau commun de façon à  les dater et à les avoir clairement sous les yeux.

- relativement peu médiatisé même aux USA, vendredi le Wall Street Journal a fait paraitre une petite dizaine d'articles sur les déboires des saisies immobilières, du marché des obligations liées aux sub-prime loans, à New Century Financial en plein Krach. D'autres relayent ces informations partout dans le monde à une vitesse en augmentation constante.(Cf. Article de samedi dernier)
- semaine dernière, est apparue un risque d'inflation via la hausse des salaires. Ce risque monte d'un cran dans les anticipations.
- Poutine a fait un discours d'une franchise jusque là inconnue et mettant sans imbiguïté en cause l'impérialisme américain et notamment le fait que la sécurité du monde n'était plus assurée depuis qu'ils étaient passés outre les conventions internationales en intervenant en IRAK. Pourrait on avoir une présentation plus claire devant un parterre de responsables mondiaux à Munich...alors même que de nouvelles troupes américaines sont arrivées ou se dirigent dans le golfe persique ?

Plus fort encore, après les avertissements du Président de la Banque Centrale Européenne concernant un 'risque de réappréciation des actifs (financiers s'entend bien sûr)', les autorités chinoises qui font en sorte de limiter la spéculation immobilière ont émis des mises en garde plus fermes sur l'envol de la bourse locale. Enfin, bouquet final : ce week-end s'est soldé par un G7, certes vigilant sur les fond spéculatifs ou hedge funds (mais rien de concret pour l'heure), mais 'ménageant le Japon par crainte d'une crise financière' (comprendre que la sous-évaluation du Yen et la possibilité d'emprunter à 0,25 % dans cette devises pour le replacer à 3,5 % en Euro ou à 5,25 % en dollar peuvent continuer)

Bref et même si les mises en garde des instances internationales sur les déséquilibres font partie du paysage habituel, on note depuis quelques jours une inclinaison étonnante de la part des dirigeants économiques à pointer du doigt, critiquer, s'angoisser de choses dont ils ont la charge.

Il y a comme une reconnaissance d'impuissance, de choses qui échappent au contrôle, comme une obligation de continuer car on ne peut plus faire autrement. On croise depuis toujours des cassandre, des 'chanteurs' de la fin du monde économique et financier, de ces indétrônables 'contrarian' à l'opposé du discours général jusqu'ici parfois un peu lénifiant distillé par les grandes instances, les médias financiers mais là... avez vous remarqué que c'est au plus haut niveau, par les instances les plus à même de diriger et d'insuffler la direction que vient le message, pardon que viennent les messages.

Que faire  avec tout cela ? Oublions le descriptif des points ci-dessus, l'argumentation et les prospectives aléatoires qu'il pourrait nous amener à échafauder et retenons simplement cette inflexion du discours, ce lent abandon de l'optimisme.

Je classe subjectivement cela dans la catégorie 'décider' et appose un logo 'monétaire' à cette article. Chacun philosophera ou lira entre les lignes comme il l'entend ensuite sur l'hyper-puissance contre les pôles émergents, l'implacable pétrole, le dollar 'challengé'...nous aurons cela sous les yeux de toute façon.

Un petit exercice s'impose toutefois : Qu'est ce qui précède ou commande, l'économique ou le financier ? Une action, un actif montent ils par ce que l'affaire gagne de l'argent ou par ce que les liquidités se déversent dedans ? les 2 en théorie et aujourd'hui précisément ? Ayez cette grille de lecture cette question à l'esprit. Est-ce la croissance de l'économie qui amène le développement du crédit ou le crédit qui alimente la croissance ? Tiens ..en se posant la question on dirait  que la réponse se dévoile un peu pour comprendre ce week-end : on ne s'inquiète plus semble-t-il de la baisse de rythme de l'économie mais de la baisse de crédit qui pourrait affecter l'économie? Secundo, ceux qui sont endettés (les US) sont attaqués même frontalement par ceux qui ne le sont plus (la Russie dispose de la 3 ème plus importantes réserves de change au monde  grâce à ces énormes réserves naturelles (le temps de la crise russe de 98 est tourné définitivement)

Pour ce lundi, et bien le CAC 40 est sorti du de son biseau ascendant N°3 vu hier pour rebondir sur le support du biseau N°3', il a ensuite lâché pour revisiter sa MM20 (moyenne mobile à 20 jours) avec 1 jour de retard sur l'anticipation de jeudi soir et revenir se repositionner juste sur le support de son biseau.

Comme ceci est millimétré, précis, (presque 'téléphoné'). Comme le reste amène tant de questions. Quel contraste ! Qu'en pensez vous ?

Publié dans INVESTIR EN BOURSE

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