Apprendre la bourse : Figures en creux et en sommets (1/2)
Apprendre la bourse : Figures en creux et en sommets
Visionnez la vidéo de formation sur les formations en creux et sommets.
La leçon numéro 10 aborde cette fois des figures de retournement de tendance, des formations en creux et en sommets.
Voici un aperçu sur les caractéristiques générales de ces formations. Les creux et les sommets sont des points extrêmes atteints par les cours dans une tendance et correspondent à la fin de celle-ci, voire à son retournement.
Ce changement majeur de psychologie du marché se répercute dans l’évolution des cours par la formation de figures de retournement.
La condition nécessaire pour qu’apparaisse une figure de retournement est l’existence au préalable d’une tendance antérieure.
Par ailleurs, le signal du renversement de tendance est la cassure de la ligne de cou de la figure. Plus la figure est large, plus le retournement sera ample et d’importance.
On distingue cinq familles de creux et sommets selon la forme représentée par les cours. Nous aborderons successivement les têtes et épaules, les doubles sommets (M) et creux (W), les triples sommets et creux, la soucoupe ou formation arrondie, la pointe ou le creux en V.
La tête et épaules
La tête et épaules est une figure de retournement caractérisée par trois sommets au creux dont celui du centre. La tête est significativement plus grande que les deux autres pics latéraux, les épaules. La psychologie sous-jacente à la formation d’une figure en tête-épaules ici de sommets reflète au mieux un renversement de tendance. C’est pourquoi, il s’agit de la figure de retournement par excellence. Une phase de hausse avec un certain volume atteint un plus haut, première épaule, puis se repli pour dépasser ce plus haut mais dans un excès avec de faibles volumes, la tête. Les cours retentent ensuite un nouveau dépassement, la deuxième épaule qui échoue à dépasser la tête à cause d’une nouvelle baisse des volumes traduisant le manque d’intérêt des intervenants.
La caractéristique majeure du creux ou sommet en tête-épaules est la symétrie des épaules autour de la tête en termes de taille mais aussi de durée. La tête doit, quant à elle, avoir une taille de 1,5 à 2 fois les épaules et une durée similaire ou supérieure. Plus la symétrie est respectée, plus le retournement aura de chance de se réaliser.
Un autre critère de validité de la figure est la pente de la ligne de coût. Celle-ci peut avoir une inclinaison maximum de 10% sinon les deux épaules seront complètement décalées l’une par rapport à l’autre.
L’évolution théorique des volumes traduit la psychologie des intervenants. Les volumes augmentent dans le premier pic, puis baisse dans la formation de la tête et de la deuxième épaule. Par contre, à chaque retour des cours en direction de la ligne de cou, les volumes augmentent pour culminer lors d’un pic au moment de la cassure soulignant une poussée vendeuse ou acheteuse des intervenants qui se débarrassent de leur position dans le sens de la tendance précédente.
L’objectif se calcule en reportant la hauteur de la tête à la sortie de la figure c’est-à-dire au niveau de cassure de la ligne de cou. Il s’agit d’un objectif minimum sachant que cette figure marque le retournement de la tendance qui peut ensuite se poursuivre dans le nouveau sens. La figure est invalidée en cas de réintégration de la ligne de cou après sa cassure.
Toutefois les pull-back sur la ligne de cou arrivent presqu’une fois sur deux. Il faut donc attendre la franche réintégration de ce niveau pour invalider la figure.
Le double sommet
Une autre figure de retournement fréquente est le double sommet en M ou le double creux en W. Il s’agit de deux points extrêmes de même taille et de même durée en bout de tendance.
Le double sommet ou creux relève d’une psychologie similaire à la tête-épaule : une phase de hausse avec un certain volume atteint un plus haut puis se replie pour revenir à nouveau sur ce plus haut mais avec de faibles volumes. Le manque d’intérêt des intervenants empêchent les cours de dépasser le premier plus haut. La caractéristique principale de la figure est que le deuxième pic doit revenir au même niveau que le premier.
Cependant, comme le marché est supposé être relativement plus faible, le deuxième pic est souvent inférieur mais la différence ne doit pas être significative. L’objectif se calcule en reportant la hauteur du sommet ou du creux de l’autre côté de la cassure de la ligne de coût. Il s’agit d’un objectif minimum mais une fois atteint cela ne présage pas forcément d’une continuation de la figure de retournement.
Le triple creux
Le triple sommets ou creux est très proche de la figure précédente à la différence qu’une troisième tentative de dépassement des précédents pics se produit et échoue avant le retournement.
Cette figure est de la même famille que les précédentes ou en tête-épaules mais dont la tête est à la même hauteur que les deux autres épaules. La psychologie est donc tout à fait similaire, une première tentative de dépassement d’un sommet ou d’enfoncement d’un creux qui échoue, puis une deuxième tentative qui échoue au même niveau que les deux précédentes ce qui souligne l’importance de la résistance ou du support qui ensuite propulse le retournement.
Cette figure est plus rare car les caractéristiques d’une taille similaire pour les trois pics et d’une ligne de coût assez plate se produisent moins bien souvent que trois fois que deux. La symétrie est encore plus rare et peu caractéristique dans la réalité.
L’évolution des volumes est similaire à celle dans les doubles sommets ou creux, volume en baisse lors des tentatives de dépassement ou d’enfoncement du dernier pic puis volume en hausse lors du retour des prix vers la ligne de coût. L’objectif minimum se calcule de la même manière en reportant à la sortie de la figure la hauteur du plus grand des sommets ou des creux.