Marchés actions : une 3 ème roue de secours en préparation de la part de la Fed ?

Plombée à nouveau en matinée avec notamment la nécessité pour Freddie Mac, l'un des 2 géants du crédit hypothécaire US, de lancer une émission de nouvelles actions à hauteur de 6 milliards $ pour se recapitaliser et maintenir sa structure financière dans les limites de solvabilité imparties par son autorité de tutelle (ceci en complément d'une division par 2 de son dividende trimestriel), la séance a connu un rally haussier déclenché par les propos du N°2 de la Banque Centrale Américaine emportant le Dow Jones à la hausse, les opérateurs anticipant sur ces bases une baisse des taux d'ici une quinzaine de jours de la part de l'institut émettant et gérant le dollar.
Ce dirigeant reconnaît que les perturbations sur les marchés du crédit sont toujours présentes, sont à nouveau perceptibles et en hausse depuis l'accalmie de la fin de l'été. En conséquence, il juge que ces éléments pourraient avoir des conséquences, en cas de prolongation, sur l'accès au crédit des ménages et des entreprises. Eléments que les marchés actions se sont empressés d'analyser comme la porte ouverte à une prochaine baisse des taux, la volonté de préserver l'économie ayant par ailleurs été maintes fois évoquée.
Le CAC 40 termine ainsi en hausse de + 2,34 % à 5 5561,21 points dans des volumes étoffés, les plus élevés en 3 semaine sur la place parisienne. Le mouvement est bien sûr global, l'ensemble des places en Europe prenant beaucoup d'altitude à l'image de Londres (+2,70 %) et de Francfort (+ 2,55 %). Le Dow Jones progresse peu après 18heures de près de 2 % aux alentours des 13 200 points avant la parution du Livre Beige à 20 heures qui donnera comme à l'habitude le poul de la situation économique US.
Ceci fait passer à l'arrière plan les statistiques déplorables enregistrées hier ainsi que celles assez faibles du jour :
- - Les commandes de biens durables ont baissé de - 0,4 % en octobre aux USA après - 1,4 % le mois précécédent et - 5,3 % en août, là où les économistes attendaient une stabilité. Juin et juillet avaient vu des progressions respectives de + 1,8 % et + 5,9 %, le rythme annuel se situant juste au-dessus de zéro et sous ce niveau hors défense et aviation.
- - les ventes de logements anciens ont baissé de - 1,2 % le mois dernier après - 8,2 % en septembre sous les attentes du marché, ce qui situe le rythme de vente à des records depuis le début de la tenue de cette statistique il y a 7 ans par l'association des agents immobiliers qui déclare également un prix médian des maisons en baisse de - 5,1 % en glissement annuel mais les appartements voient leurs prix progresser de + 4,9 % d'une année sur l'autre, 93 des 150 zones urbaines référencées ici présentant toujours une progression de ceux-ci. Le prix moyen, autre élément d'appréciation recule sur un an de -3,4 % à 255 500 $, le prix médian s'élevant à 207 800 $.
- La chute des ventes s'établit par contre à - 20,7 % sur un an, sans ambiguïté, alors que les stocks atteignent leur plus haut niveau depuis juillet 1985 et représentent désormais l'équivalent de 10,5 mois de ventes.
Voici un état des lieux sur le fond qui se précise dans le sens de la difficulté et une appréciation assez lourde des instances économiques américaines qui se muent en une nouvelle anticipation d'allégement du coût du crédit et se concrétise donc par une revalorisation de l'attrait des actions.
Les 2 dernières baisses n'ayant eu que très peu d'effets voir aucun avec le peu de recul dont nous disposons, cette "3 ème roue de secours" anticipée n'a pas dopé les bancaires françaises outre mesure, leur rebond étant déjà présent comme hier au plus dur de la séance et la nouvelle les a même fait passer au second plan des meilleures performances du jour.
Demain, nous prendrons connaissance notamment du chiffre des ventes de logements dans le neuf et des données préliminaires de la croissance US au 3ème trimestre.