Marchés actions : sur quel pied danser ?
Le CAC 40 s'érode à nouveau de quelques - 0,44 % à 5040,92 dans des volumes en hausse par rapport à hier mais toujours assez faibles avec le comblement partiel du gap (ou trou de cotations) du 2 mai qui reste ouvert désormais entre 5 006 et 5011 points.
Les marchés ont fait part d'une grande hésitation avec :
- Fannie Mae qui a fait paraître un troisième trimestre d'affilée dans le rouge et aura commencé par plongeravant de se retourner de façon très importante pour finir en hausse de + 8,91 %. Le géant du refinancement immobilierva devoir procéderà une augmentation de capital à hauteur de 6 milliards $ pour combler la perte à hauteur de 2,5 Mds $ de ce trimestre et les 3,6 Mds $ du trimestre précédent. Les perspectives évoquées par la société font part de 2 années difficiles à venir et de réduction de son dividende.
- le sort de Countrywide Financial repris par Bank of America fait toujours l'objet de très nombreuses rumeurs diverses et variées alors que la validité du rachat a été confirmée par les intéressés, sa finalisation devant intervenir au courant de l'été prochain.
- une instabilité encore accrue par la relance du mariage entre Yahoo! et Microsoft pourtant annulé hier, certains misant sur les possibilités de renouement d'un dialogue entre les 2 groupes.
En France, comme attendu Suez et Veolia Environnement auront fait l'actualité. Le premier progresse de + 2,76 % à 48,85 € suite à des chiffres d'activité sur le 1er trimestre supérieurs aux attentes et porté également par la fusion avec GDF à venir à mi-année dans un contexte de hausse des prix du gaz alors que Veoliaenvironnement plonge de - 6,30 % en queue de palmarès. Le chiffre d'affaires s'est révélé inférieur aux attentes, pourtant en hausse de + 17 % (réalisé à 56,4 % à l'étranger) et la marge opérationnelle a déçu avec un taux de 7 % au lieu des 7,7 % attendus.
→ Cette journée n'a pas vu de statistiques majeures paraître aux USA. Profitons en pour faire un point justement sur la situation des profits annoncés par les 500 plus grosses sociétés cotées US de l'indice 'large' S&P 500 (le Dow Jones n'en intègre que 30) alors que la saison des résultats commence à toucher à sa fin progressivement.
Les profits sont en baisse de - 16,5 % sur un an mais ceux du secteur financier ressortent en baisse de - 76 %. En conséquence, hors ce secteur en pleine tourmente, les profits sont toujours en progression de + 7,1 % annuellement, grâce au secteur de l'énergie qui voit les siens s'envoler de + 26 %.
Si ces chiffres sont en baisse par rapport aux attentes qui prévalaient il y a encore peu (+ 14 % attendus par exemple pour les techno au 1er janvier, + 7 % aujourd'hui) ils montrent à nouveau qu'en dehors des secteurs immobiliers et financiers (surtout bancaire), les compagnies résistent. Cela en tenant compte du fait bien sûr que près de 50 % de l'activité de ces sociétés est réalisé en moyenne en dehors du territoire national américain.
Ceci montre néanmoins 'la saignée' subie par les banques en pleines restructurations appelant vers elles une part des capitaux sans garantie que cela suffise à maintenir leur capacité à financer l'économie comme elles pouvaient le faire jusqu'ici.
Quoiqu'il en soit, globalement, le S&P 500 est en chemin pour établir un 3 ème trimestre de baisse d'affilée des bénéfices globaux issus des sociétés qui le compose avec une baisse de l'ordre de - 15 %.
En Europe UBS a fait part, sans surprise, de nouvelles pertes à hauteur de 11,53 milliards de francs suisses. L'action perd - 4,50 % pour cette banque en pointe dans cette crise avec Citigroup qui aligne les recapitalisations les unes derrières les autres (7 depuis novembre pour plus de 30 milliards $)
L'indice d'activité dans le secteur des services de la zone euro a augmenté à 52 en avril, contre 51,6 en mars, soit légèrement au-delà des estimations précédentes
En Allemagne, l'indice grimpe à 54,9 en avril après 51,8 en mars au-delà des attentes à 54,6. En France, celui-ci chute à 52,8 après 57,3 en mars sous les anticipations moyennes qui se situaient à 54.
Au-delà 'des 50', l'expansion reste donc de mise dans l'Euroland pour ce secteur, soit des chiffres plus rassurants que les données concernant l'indice d'activité du secteur industriel, vu vendredi, à la limite du point mort à 50,7.
Le Dow Jones termine en hausse de + 0,40 % à 13 020,83 points. Demain, les chiffres de la productivité US au 1er trimestre avec les promesses de vente dans l'immobilier animeront la séance avec le secteur du crédit à l'arrière-plan au côté d'un pétrole toujours en progression et soumis à une statistique de stocks le concernant à 16h30.