Bourse : Francfort en cavalier solitaire
La semaine a à nouveau très mal démarré avec de grands vents en Asie qui ont amené l'indice Hang Seng à Honk Kong à chuter de - 12,70 % (ci-contre) et le Nikkei 225 à Tokyo à perdre - 6,36 % au plus bas depuis 26 ans.
Avec les débouclages violents du yen carry trade, les firmes exportatrices japonaises souffrent.
La bourse de Séoul très affectée ces derniers jours a réussi à se stabiliser grâce à une baisse de - 0,75 % des taux directeurs de la part de la banque centrale sud-coréenne à 4,25 %.
L'europe termine très affectée à nouveau puisque Paris termine en baisse de - 3,96 % à 3 067,35 points, soit la clôture la plus basse de l'année à la suite d'un nouveau test des 3 000 points. Banques et automobile sont pris à nouveau sous le coup de ventes importantes alors qu'Essilor continue à surfer sur la qualité de ses résultats et perspectives annoncées semaine dernière et finit en hausse de + 5,40 % à 33,545 €.
La récession est présente dans tous les esprits sur le globe et se traduit concrètement maintenant au travers des résultats mais surtout des perspectives des sociétés. Le négoce mondial reste toujours gravement affecté avec l'indice de fret maritime BDI désormais rendu à 1048 points, soit tout proche de ses plus bas historiques.
→ L'économie européenne s'enlise : Après l'Angleterre qui a annoncé vendredi une contraction de son PIB de - 0,5 % pour le 3 ème trimestre, une première en 16 ans, l'Allemagne a vu aujourd'hui son indice IFO de confiance des entreprises tomber à son plus bas depuis mai 2003 à 90,2 contre 90,6 attendu.
Toujours pas d'amélioration sur le vieux continent donc depuis les chiffres préliminaires parus vendredi de l'indice des directeurs d'achat de l'Euroland (PMI) à 44,6 contre 46,9 en septembre en zone de contraction de l'activité (car sous la barre des '50'), soit la chute mensuelle la plus importante jusqu'ici et au plus bas depuis 1998. Le secteur manufacturier eurolandais pointe à un très faible 41,3 désormais et le secteur des services à 46,9. Daimler va suspendre 2 de ses usines pour 4 semaines.
L'Insee maintient cependant sa prévision d'une contraction de - 0,1 % du PIB français pour le 3 ème et le 4 ème trimestre (pour mémoire : - 0,3 % au 2nd)
Sur le marché des changes, une relative stabilité a été retrouvée en ce qui concerne les monnaies principales avec un test d'un support majeur de la parité Euro / Franc suisse (ci-contre) qui a réalisé un plus bas depuis la mise en place de la devise européenne proche des 1,4250 chf.
→ Baisse des taux ?
Plusieurs statistiques importantes sont à paraître cette semaine dont la première estimation du PIB américain le 30 attendue à - 0,5 % contre + 2,8 % au 2nd trimestre. La veille, la Fed fera part de sa politique de taux avec une baisse très attendue par le marché et qui pourrait être suivie semaine prochaine le 6 novembre par la BCE, M.Trichet ayant déclaré qu'une nouvelle baisse de taux était possible.
Compte tenu d'une inflation (via les matières premières) qui s'est calmée et un diagnostic économique qui ne laisse plus de doutes, la probabilité est élevée d'avoir même de manière concertée et à tout moment d'autres baisse de taux, la Fed n'ayant cependant plus de très grandes marges de manoeuvres avec des taux directeurs à 1,50 %.
Les uns baissent leur taux pour aider leur économie alors que d'autres sont confrontés à des difficultés concernant leur monnaie. Si ceci a été fréquent parmi les devises émergentes, d'autres pays plus matures sont dorénavant de plus en plus touchés.
Le Danemark (qui détient un des records d'endettement privé au monde) a annoncé ce jour une hausse de 0,50 % de ses taux directeurs à 5,50 % pour soutenir la couronne danoise (et donc son attractivité) après les + 0,40 % de relèvement du 8 octobre dernier.
Même la banque centrale d'Australie a du intervenir ce jour pour soutenir le dollar australien dont le cours a été ravagé contre yen ces derniers jours et en raison de la débâcle sur les matières premières dont recèle le pays et qui alimentent le développement asiatique désormais moins vif.
Renflouement des banques, baisses de taux, intervention sur les changes, les capacités des banques centrales et des états sont très sollicitées. Après les USA et l'Europe, le marché prend conscience au travers des baisses des bourses et de nombreuses monnaies des pays émergents du risque de crédit sur cette zone géographique.
Le dow Jones ferme la séance en baisse de - 2,42 % à 8 175,77 points.

Le DAX 30 à Francfort est le seul là terminer dans le vert en hausse de + 0,91 % à 4 334,64 points avec l'explosion à la hausse de l'action Volkswagen (graphe 3) qui l'avait plombée partiellement semaine dernière.
Demain, les marchés prendront connaissance de la confiance du consommateur US pour octobre attendue à 52 après 59,8 le mois dernier.