Economie : signes concrets de fin de destockage
Les ventes au détail pour mai ont progressé de + 0,5 % après 2 mois de baisse. Le chiffre est globalement conforme aux attentes du consensus des économistes qui se situait à 0,5/0,6%. Le mois d'avril a par ailleurs été révisé à la hausse passant de - 0,4 à - 0,2 %. On notera que les 2/3 de cette amélioration sont liés à l'augmentation de la consommation d'essence dans les stations-service.
La situation sur longue durée confirme la stabilisation mais le profil de la courbe de la variation annuelle est encore loin d'afficher un profil résolument haussier.
La physionomie de la courbe des stocks des entreprises est par contre plus nette et un peu plus favorable.
La chute des ventes a entraîné une hausse des stocks et du ratio "stocks / ventes (tous secteurs confondus : industriel, vente au détail ou chez les grossistes) mais les chiffres des stocks d'avril qui viennent d'être publiés confirme une nouvelle amélioration. Les stocks se sont en effet repliés de - 1,1 % au-delà des attentes et après - 1,3 % en mars.
C'est la première fois que ce ratio vous est proposé et nous reviendrons l'étudier assez souvent lors du 2nd semestre car il permet de cerner la nature superficielle ou au contraire profonde du redémarrage économique.
Toute la question est actuellement de savoir si le redressement en cours est lié simplement à la fin du destockage, la production ayant été réduite pour ne pas trop en accumuler ou si plus fondamentalement, un cycle favorable est entrain de s'amorcer sur le long terme.
Bien que ces chiffres soient publiés avec presque 6 semaines de retard on perçoit que la situation atteinte n'est pas si catastrophique historiquement puisque le pic correspond à celui de la récession précédente au début du siècle mais hélas, l'amélioration n'est pas encore non plus très franche comme cela s'était matérialisé à la hausse à l'inverse en quasi ligne droite.
Un ratio "stocks/ventes" a aussi un effet bien sûr sur les prix dans le cycle de production et à son issue vis à vis du consommateur en terme d'inflation. A cet égard, une rechute éventuelle d'ici quelques mois alors que l'amélioration reste fragile constituerait une pression supplémentaire en direction d'éventuels effets déflationnistes plus profonds.
Pour l'instant, nous avons sous les yeux un aspect plutôt favorable montrant la capacité d'adaptation rapide des entreprises.
Avant-hier, le DG de Valéo indiquait pour le secteur automobile : "Nous constatons une convergence entre le niveau de production et celui des ventes, marquant la fin probable des destockages des constructeurs" (Lavf.com/reuters) A la vue de ces données nationales pour la première économie au monde, les choses semblent effectivement aller plutôt dans ce sens.
Le CAC 40 ferme en hausse de + 0,59 % et le Dow Jones de + 0,37 %.