Après la flambée, le décollage reste problématique
La semaine s'est terminée sur une séance qui sonne comme une déconvenue dans une ambiance où la cacophonie a repris de plus belle en Europe alimentée de rumeurs rétrospectives (démenties) sur la menace de la France de quitter l'euro pour faire plier l'Allemagne le week-end dernier et de possibles dégradations de la note de crédit de la France par l'agence Fitch qui a finalement indiqué ne pas avoir modifié le rating'AAA' du pays, entre autres éléments susceptibles d'attiser une humeur de marché particulièrement réceptive à tout ce qui touche la zone euro et la monnaie unique.
Après le sursaut à 1,31 $ lundi dernier lié à l'annonce du plan européen de 750 milliards €, la chute a repris en direction de 1,236 $ sur un support correspondant aux plus bas de 2008-2009 (non repris sur le graphe) En cas de rupture, un retour sur 1,20-1,16 est le plus probable soit en fait un retour sur la parité de l'euro à son lancement au 1er janvier 1999 lorsque l'ensemble des monnaies européennes avaient été figées entre elles pour la 1ère phase de lancement qui n'avait concerné que les marchés financiers avant celle impliquant le grand public au 1er janvier 2002.
Séparons d'un côté les aspects suivis en continu et ceux qui émergent pour bien préparer la semaine qui vient.
Un déclencheur toujours sous pression :
Le spreadentre les taux grecs et allemands à long terme s'établit à 4,85 %, soit toujours en zone sensible à un peu plus de 1 % de la zone de danger. Par delà les discours et annonces, même si ce chiffre a été pratiquement divisé par 2 en quelques séances, la normalisation reste donc encore largement à valider.
De même, le dégagement à la hausse des taux espagnols a été contraint par l'intervention depuis lundi de la BCE qui achète des obligations d'Etat des PIIGs, mais parler à ce stade de normalisation est encore prématuré.
Un CAC 'lisible' mais des bancaires plus chaotiques :
2nd point : la conclusion de l'article de lundi dernier après la hausse de près de 10 % sans gap apparent incitait à garder en mémoire la situation des bancaires qui avait coté quelques minutes après l'ouverture pour cause de suspension après l'annonce EU-FMI-BCE, laissant derrière elles des gaps susceptibles d'exercer leur force de rappel, soit précisément l'un des principaux mouvements de cette fin de semaine avec Crédit Agricole, la plus exposée à la Grèce, qui subit à nouveau les dégagements les plus forts.
Le CAC 40 reste donc largement dans une configuration toujours verrouillée entre une très grosse résistance (vert) et un support à 3 550 points qui incite pour l'heure, sauf déclenchement de signal au-delà de ces seuils, à des prises de positions à horizon très court.
Une seconde épine dans le pied ?
La saison des publications de résultats de sociétés pour le 1er trimestre se termine à wall Street. 9 sociétés sur 10 ont divulgué leurs états comptables avec les 3/4 d'entre elles qui surpassent le consensus des analystes financiers. Ventes au détail et production industrielle pour avril sont également ressorties en ligne avec les attentes ou au-dessus, soit des données du passé qui laissent le marché en proie à l'évaluation des impacts de l'instabilité financière européenne sur la croissance économique auxquelsse sont rajoutées les interrogations sur cette même croissance des gels et autres coupes budgétaires de nombreux pays européens annoncés à la hâte. A l'indice des semi-conducteurs qui rechute de 3 %, s'ajoutent le secteur financier US (XLF) qui matérialise un ilôt de renversement (gris) accompagné de la baisse du secteur immobilier (-3,31 %), soit une conjonction d'indices sectoriels qui a tendance à se reformer comme aux premières heures de la crise bancaire et financière précédente.