Bourse de Paris : les haussiers sonnés à court terme ?
Depuis le 2 mai dernier, date du « premier coup de patte » des bears (c'est à dire les vendeurs, symbolisés par l'ours), la tendance a insidieusement montré des signes de faiblesse.
La rupture ce jour de la borne basse du trading range 4075-3990 dès l'ouverture avec nouveau gap baissier important (33 points) ouvre une nouvelle phase en faveur des baissiers après 7 séances dans une tendance neutre.
Que se passe-t-il sur les différents seuils ci-dessous ? Que signifient ces changements de tendance sur ces lignes de support et résistance ?
Il s'agit du reflet de la psychologie active au sein du marché. Par exemple, le gap à l'ouverture est le fruit de certains des derniers acheteurs arrivés depuis le 5 mai qui préfèrent couper leurs pertes en cas d'enfoncement de ces niveaux auxquels ils avaient précédemment acheté des titres, un groupe d'opérateurs qui est rejoint par un autre groupe comprenant ceux qui portés depuis plus longtemps par des tendances haussières de moyen terme préfèrent également stopper leurs positions à la hausse, l'orientation risquant de s'inverser lors de la rupture des moyennes mobiles à 50, 90 et 100 jours, ce qui laissait préfigurer un mouvement assez important comme maintes fois signalé dernièrement.
Les acheteurs intéressés et en nombre sont surtout présents aux alentours du gap du 20 avril, un niveau que certains ont en mémoire et qui avait permis de prendre des positions à la hausse de manière très favorable à cette date.
Ainsi le rounding bottom qui est une figure de retournement de tendance associe des vendeurs qui réduisent leurs positions progressivement à mesure que la cible du gap approchait alors que dans le même temps réapparaissent un peu plus des acheteurs qui ont déjà pris des positions profitables sur ces niveaux, les motivations présentées ici n'étant que de très courts exemples parmi un très grand nombre d'autres motivations qui animent en continu différents types ou groupes d'investisseurs sur le marché, chacun pouvant passer alternativement de l'un à l'autre mais sur la base de motivations qui prennent leurs sources dans l'historique même des cours, c'est à dire dans la mémoire du marché et des positions des opérateurs prises antérieurement à très court comme à très long terme.
D'autre part, l'achat sur un support valide offre les meilleures probabilités d'obtenir un rapport rendement / risque favorable en théorie. Si jamais les cours ne rebondissent pas et enfonce le support, possibilité est ouverte alors de couper la position de manière très rapprochée et donc de réduire au mieux les pertes si le scénario choisi au départ est invalidé, ceci expliquant en partie les décalages importants des cours parfois lors des ruptures et de l'inversion de polarité entre acheteurs et vendeurs dont les positions reflètent en réalité leurs anticipations et donc aussi leurs invalidations, d'où le changement de camp très rapide qui peut s'opérer sur ces niveaux clefs pour un seul et même opérateur reflétant en réalité la psychologie dominante qui y est associée.
Le rebond des acheteurs lors de la seconde partie de séance comblant partiellement le gap laissé béant à l'ouverture sur 3998 est d'ores et déjà épuisé en partie. Le franchissement de 3990 points n'a pas engendré comme jeudi un retour massif des acheteurs en vue d'un retournement qui est en clôture encore loin d'invalider (sur 4011) le gap baissier du jour d'autant qu'à l'heure de la clôture de Wall Street, le CAC 40 était hors séance de retour sur 3960-3970.
De manière synthétique en données journalières, la force baissière de court terme apparaît désormais au grand jour avec la réalisation de plus hauts de moins en moins haut (traits en vert) et d'un nouveau plus bas plus bas que le précédent (traits en rouge)