France : la trésorerie des grandes entreprises reste mal orientée
La question de la liquidité et de la trésorerie est largement suivie et débattue depuis l'éclatement de la crise financière. Les règles bancaires prudentielles de type Bâle III et les ratios de liquidités des banques ou les refinancements auprès des banques centrales sont des sujets présents en continu à l'arrière-plan de l'évolution des marchés financiers.
Lorsqu'il s'agit de sociétés, l'information disponible se réalise plus au cas par cas, à l'occasion d'une compagnie qui lutte pour sa survie comme c'est le cas à l'heure actuelle pour Sharp, vieille de 100 ans, dont les dirigeants viennent de reconnaître avoir des "doutes réels" concernant sa survie.
Autre exemple de cette question pourtant vitale qui arrive de manière assez souvent tardive sur le devant de la scène, Peugeot qui révéla mi-2012 subir une consommation de cash de 200 millions d'euros par mois depuis le début d'année.
A moins de se plonger dans des données consolidées ou bancaires plutôt complexes, l'information concernant la trésorerie des entreprises est assez difficilement accessible au public. D'ailleurs dans bien des cas, elles ne fournissent qu'une photo instantanée et renseignent peu sur la dynamique en cours.
-> L'enquête de l'AFTE (Association Française des Trésoriers d'Entreprises) et de Coe-Rexecode fournit à cet égard chaque mois une information intéressante pour les grandes entreprises en France. Elle est pleine d'enseignements en novembre.
Si la trésorerie d'exploitation semble sur le point de se stabiliser (solde d'opinion à -7,9% contre -8,8 en septembre et -9% en juillet), la trésorerie globale des grandes entreprises selon cet indicateur est toujours en voie de dégradation.
Les délais de paiement se situent sur des niveaux très élevés, une situation comparable à celle vécue en 2008, même si une inflexion plus favorable est présente depuis peu.
L'ensemble de l'étude pour le mois de novembre est accessible ici