La croissance mondiale au plus bas depuis 21 mois
Au sortir d'une semaine assez mouvementée que ce soit sur les marchés actions, les matières premières ou encore le marché des changes, voici sans doute le graphique le plus marquant sur le plan fondamental.
Le secteur des services au plan mondial est tombé en avril à son plus bas niveau depuis qu'il a retrouvé la zone de croissance, c'est à dire depuis l'été 2009. A 51, il accuse une baisse de près de 3 points en un seul mois sous le coup d'une chute de 6 points des nouvelles commandes à 50,7, tout juste en zone d'expansion. La charge de travail en cours qui va guider l'activité ces prochaines semaines se situe encore plus bas à 50,3, un niveau proche du seuil de stagnation (50)
Tous secteurs confondus, même si l'orientation du secteur manufacturier permet de compenser en partie malgré sa décélération cette faiblesse des services, le profil de croissance est équivalent. Le rythme actuel de l'activité mondiale est le plus faible constaté depuis août 2009, date de l'amorce de la reprise. L'indice mondial JPMorgan Global PMI (All-Industry) ressort à 51,8 après 54,5 en mars et contre un plus haut de 5 ans atteint en février à 59,1. Les nouvelles commandes sont un peu plus faibles à 51,4.
Aux antipodes l'un de l'autre, le Japon (à gauche ci-dessous) est de retour sur les creux enregistrés au plus fort de la récession et l'Europe se maintient 0,4 point sous les records de près de 5 ans réalisés en février à 58,2, la France contribuant le plus fortement à cette résistance européenne.
Pour apprécier l'importance de la catastrophe japonaise, le Japon contribue à 12,3 % de l'indice mondial, l'équivalent de la Chine (services peu développés) et de l'Allemagne réunis (dont les services ne sont pas structurellement le point fort contrairement à la France)
En conclusion, la croissance économique mondiale est ainsi passée d'un rythme de croissance de 4 à 4,5 % en février à 2-2,5 % en avril selon cet indicateur mondial de JP Morgan qui compile les réponses à des enquêtes de conjoncture auprès de plus de 10 000 directeurs d'achat tous secteurs confondus dans 30 pays représentant environ 85 % du PIB réalisé sur la totalité du globe.