Les opérateurs se couvrent
La première estimation du PIB américain pour le 4ème trimestre 2010 est ressortie de manière mitigée. En ce qui concerne le tableau d'ensemble, le dernier trimestre a permis de dépasser en réel (hors inflation) le sommet précédent la crise, un petit événement porté par le plus fort taux de croissance des dépenses de consommation depuis près de 5 ans à + 4,4 % et bien relayé par les exportations qui ont progressé de 8,5 % dans un contexte où les dépenses gouvernementales ont pourtant légèrement décliné de 0,6 %.
Les pertes de la crise sont gommées mais une très forte décélération de la croissance des stocks affaiblit la performance pour la première fois depuis 4 trimestres durant lesquels ils avaient tiré la reprise.
L'investissement des entreprises en matière d'équipement et d'informatique progresse encore de 5,87 % mais décélère assez nettement après avoir enregistré des taux de croissance de 15 à 25 % lors des 4 trimestres précédents.
Attendu en moyenne à + 3,5, + 3,7 % avec des extrêmes entre + 2,9 et + 5,4 %, la progression de 3,2 % apparaît dans le bas de la fourchette et constitue une petite déception pour un grand nombre d'intervenants même si l'orientation reste favorable après + 1,7 et + 2,6 % lors des 2 trimestres précédents.
D'autre part, une autre dynamique refait parler d'elle, celle de la désinflation sous-jacente. L'indice de prix attaché au PIB, le déflateur, passe complètement au travers des attentes. Le déflateur exprime la différence entre le PIB nominal et le PIB réel, c'est à dire la somme des richesses créées durant le trimestre évaluée en prix courants et en prix constants. Anticipé à + 1,5 % en moyenne (pour une fourchette qui allait de 0,5 à 2,2 %) après 2,1 % au 3ème trimestre, celui-ci chute à + 0,3% seulement (0,26 % exactement)
L'indice d'inflation des dépenses de consommation hors alimentation et énergie s'émousse encore à + 0,4 % pour l'ensemble du trimestre comme le montre l'extrait ci-dessus.
Le Dow Jones accuse l'une de ses plus fortes baisses depuis la fin de l'été alors que le marché est très suracheté comme évoqué dans l'article de jeudi dernier.
La peur qui s'était largement estompée sur les marchés actions américains depuis la seconde semaine de décembre vient de réapparaître assez nettement avec une volte-face de l'indice VIX. La réaction est moins épidermique côté européen où la bourse de Madrid n'a accusé qu'un repli de 0,75 % sur la séance de vendredi.