La bourse de Paris surfe la vague haussière fondée sur les taux

Publié le par Apprendrelabourse.org

fotolia-actualit---675198-copie-1.jpgComme si le message n'était pas suffisamment appuyé, le N°1 de la Fed, Ben Bernanké a confirmé les propos de son adjoint prolongeant en Europe le rebond avec les principales places à l'unisson. Francfort prend + 1,36 % à 7 870,52 et refranchit une résistance importante, Londres est en hausse de + 1,31 %, Paris suivant juste derrière à + 1,29 % à 5 670,57 points dans des volumes toujours assez étoffés.

Parmi, les extraits du discours qui sont répétés en boucle un peu partout, tentons d'isoler les éléments notables qui sont d'ailleurs assez nombreux et les implications sur les cours :

  1. "La prévision économique est toujours difficile, mais les actuelles tensions sur les marchés financiers rendent les incertitudes plus grandes que jamais" ou bien "«Nous allons devoir rester à la Fed exceptionnellement vigilants et souples», le titre d'un article canadien tiré de argent.canoe.com "Bernanke prononce des paroles rassurantes" reflète toute l'ambiguïté pour le débutant en bourse qui peut avoir du mal à comprendre ces périodes assez déroutantes "où en fait puisque ça va mal, ça va bien pour la bourse !" ou encore "Plus les nouvelles sont mauvaises, mieux c'est grâce à la Banque Centrale!".
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  4. Le premier élément haussier est d'ordre psychologique car ces mots forts remisent toutes les difficultés du diagnostic avec sa cohorte d'angoisses et pose un constat clair sur la gravité des évènements. Ensuite bien sûr sur le fond, l'attente d'une baisse des taux est confortée permettant aux derniers dubitatifs de se joindre au mouvement. Plus fondamentalement et comme déjà expliqué lors d'une dernière baisse des taux précédentes, nul ne sait si les effets seront à la hauteur pour soulager les débiteurs ou si cela aura un impact sur l'économie mais cette perspective permet d'améliorer la prime de risque (notion détaillée dans le livre) en faveur des actions, l'intérêt relatif entre actions ou obligations connaissant une évolution favorable en faveur des premières. C'est l'élément fondamental principal indiscutable de ces mouvements (même si les marchés obligataires anticipent depuis pas mal de temps des taux très en dessous du taux directeurs de 4,5%) alors que tous les autres éléments restent en débat (bon timing de la baisse ? ampleur suffisante ? effets bénéfiques ou geste inutile selon d'autres... etc... etc...)
N'oublions pas les statistiques du jour intéressantes  pour continuer à nous forger notre propre opinion :

- Les ventes de détail en Allemagne en octobre ont chuté de - 3,3% sur un mois et baissent de - 0,6% sur un an contre une stabilité attendue, le mois de septembre a par ailleurs été révisé de + 2,3 % à + 1,3 %. 

- L'indice du sentiment économique de la zone euro est ressorti à 104,8 en novembre contre 106,0 en octobre confirmant les anticipations de baisse.

- La croissance du PIB de l'Euroland au 3 ème trimestre se situe à + 0,7 % en première estimation et de + 2,7 % sur un an contre + 2,5% au trimestre précédent, + 3,2 % et + 3,3 % au 1T07 et 4T06.

- L'inflation des prix à la consommation dans la zone progresse fortement en novembre à son plus haut niveau depuis mai 2001 à + 3% largement au-dessus de la limite à 2 % de la BCE et supérieures aux anticipations à + 2,7 %

Même sentiment donc qu'hier avec les USA : résistance de la croissance passée et hausse de l'inflation mais dans une moindre mesure pour les deux.

Aux USA, les revenus des ménages n'ont progressé que de + 0,2 % en octobre contre + 0,4 % le mois dernier soit la moitié du chiffre attendu alors que les dépenses se réduisent à + 0,2 % contre + 0,3 % le mois précédent et comme anticipé. Avec des dépenses de construction en baisse de - 0,8 %, nouvelle et nième confirmation baissière est donnée sur ce secteur alors que la consommation globale résiste mais stagne.

Après une entame de séance très positive à nouveau le Dow Jones réduit son allure au contact de sa moyenne mobile trimestrielle et revient sur les plus haut de la veille à 13 350 points en légère hausse.

A l'arrière-plan et marché de professionnels par excellence, le marché monétaire interbancaire reste toujours instable. Ce qualificatif ayant une siginification variable suivant les individus et évolue pour chaque individu suivant les périodes, voici ci-dessous la courbe des taux du marché monétaire en $ dont le taux défini se nomme 'Libor' ('Euribor' pour l'euro). Vous pourrez apprécier ici les perturbations en cours et les situer dans leur contexte historique pour pouvoir les appréhender.
day-ussnon.gifNous approcherons ce marché plus dans le détail à l'occasion si cela vous intéresse. Rien n'est prévu de tel en temps normal mais la persistance des difficultés incite à traiter éventuellement ce domaine. Est-ce que ceci correspond à l'une de vos attentes ?

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T
Oui le marché des taux doit-être très interessant. J'imagine mais je ni connais rien, que ces taux doivent donner une orientation sur une éventuelle déflation ou inflation...C'est très difficile de cerner l'inflation ou la déflation, d'un coté les prix grimpe et de l'autre l'immobilier baisse. Qui l'emporte ?Les taux peuvent-ils nous y aider ? 
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G
Apprendre et comprendre la finance : courbe des taux et situation économique L'article ci-dessus vous donnera des éléments d'appréciation et montre la difficulté avec les 2 articles complémentaires proposés à la fin de celui-ci qu'il est très difficile pour l'heure de se servir des taux pour anticiper de l'inflation, plus de 50 ans d'historique de la courbe des taux US montrant qu'en période de ralentissement économique et/ou de doutes sur la croissance, l'oscillation des taux est à la baisse notamment avec la baisse des taux de la Fed pour la contrer mais tout ceci  dans le cadre d'une tendance lourde et de long terme dont il est très hasardeux de conclure quoi que ce soit en l'état, la pente générale étant toujours baissière, c'est à dire celle de  la désinflation en cours depuis 20 ans (mais comme dit...)Le débat inflation / déflation est intéressant et permanent mais attention, c'est un débat parfois très académique, qui peut 'enfermer' et qui à tendance à détourner d'autres diagnostics sur l'économie.La dominante majeure sur les taux actuelle concerne leur réappréciation à la hausse compte tenu du risque de défauts qui est maintenant beaucoup plus perceptible par les marchés, ce qui implique que les obligations les plus sûres voient au contraire leurs taux baisser car elles attirent les investisseurs en recherche de sécurité.Ce n'est pas une nouveauté pour les marchés du crédit et j'avais déjà fait une réponse dans ce sens il y a plusieurs mois à une personne qui posait une question sur la baisse des obligations. Le risque d'insolvabilité est le plus grand risque sur les obligations comparativement à un risque de taux, l'accroissement historique est notable même s'il reste encore marginal.Une grande part de la volatilité actuelle est notamment due à des repères très très classiques chez les économistes et opérateurs qui sont avec les évênements actuels 'déboussolés' et d'autant plus déboussolés qu'ils étaient un peu 'endormis' comme on l'a déjà vu ensembles suivant diverses mesures et en fonction de l'actualité que vous pouvez juger.Se poser la question inflation ou déflation c'est comme se poser la question à la vue de boutons apparaissant chez un malade 'rougeole ou varicelle ?' alors que c'est peut être un prurigo qui va le démanger en permanence d'ici peu et pour lequel la visite chez un dermato s'impose. Eh oui...Le gros souci est la liquidité et le maintien de la confiance comme le montre le graphe ci-dessus. Les taux directeurs décrivent en temps normal un 'escalier', plus cette escalier est visible plus les choses sont stables, on voit qu'ici il n'en est rien depuis plusieurs mois et l'instabilité s'accroît. La courbe représente l'échange entre des banques, ce n'est pas rien. C'est la confiance au coeur du système que vous observez là. Rien à voir encore avec une quelconque déflation ou inflation enfin pas encore dans le résultat final.Par ordre d'importance et en le resituant de façon historique, cet état de fait arrive en premier lieu loin devant l'émergence de forces déflationnistes et inflationnistes comme on le découvre depuis quelques temps.C'est très clair et c'est ce qui explique que des administrations publiques du Montana viennent de retirer aussi leurs avoirs de fonds gérés par leur Etat suivant en cela leurs confrères de Floride comme évoqué cette semaine dans l'article sur les saisies immobilières et que des villes de Norvège se retrouvent en situation périlleuse :-->http://www.lemoniteur-expert.com/actualite/immobilier/subprimes_petites_villes_norvegiennes_bord/D8602AAC1.htm... .... entre mille autres exemples ..un peu partout dans le monde.Ce qui se répand à grande vitesse sont les pertes sur crédits et placements, la défiance et évidemment quand des fonds ne se remboursement plus, on a une force déflationniste qui se décuple. Evidemment quand de l'argent disparaît de votre portefeuille c'est difficilement inflationniste. Pour autant la croissance de la masse monétaire, l'action des banques centrales est un contre poids.Pour conclure sur cette courbe on voit que les banques retiennent leur cash, hésitent à se prêter et sans l'intervention des banques centrales, les taux seraient beaucoup plus hauts. C'est ici une "course au cash", c'est donc et en se référant à cette seule base plutôt déflationiste.