La bourse de Paris surfe la vague haussière fondée sur les taux
Parmi, les extraits du discours qui sont répétés en boucle un peu partout, tentons d'isoler les éléments notables qui sont d'ailleurs assez nombreux et les implications sur les cours :
- "La prévision économique est toujours difficile, mais les actuelles tensions sur les marchés financiers rendent les incertitudes plus grandes que jamais" ou bien "«Nous allons devoir rester à la Fed exceptionnellement vigilants et souples», le titre d'un article canadien tiré de argent.canoe.com "Bernanke prononce des paroles rassurantes" reflète toute l'ambiguïté pour le débutant en bourse qui peut avoir du mal à comprendre ces périodes assez déroutantes "où en fait puisque ça va mal, ça va bien pour la bourse !" ou encore "Plus les nouvelles sont mauvaises, mieux c'est grâce à la Banque Centrale!".
- Le premier élément haussier est d'ordre psychologique car ces mots forts remisent toutes les difficultés du diagnostic avec sa cohorte d'angoisses et pose un constat clair sur la gravité des évènements. Ensuite bien sûr sur le fond, l'attente d'une baisse des taux est confortée permettant aux derniers dubitatifs de se joindre au mouvement. Plus fondamentalement et comme déjà expliqué lors d'une dernière baisse des taux précédentes, nul ne sait si les effets seront à la hauteur pour soulager les débiteurs ou si cela aura un impact sur l'économie mais cette perspective permet d'améliorer la prime de risque (notion détaillée dans le livre) en faveur des actions, l'intérêt relatif entre actions ou obligations connaissant une évolution favorable en faveur des premières. C'est l'élément fondamental principal indiscutable de ces mouvements (même si les marchés obligataires anticipent depuis pas mal de temps des taux très en dessous du taux directeurs de 4,5%) alors que tous les autres éléments restent en débat (bon timing de la baisse ? ampleur suffisante ? effets bénéfiques ou geste inutile selon d'autres... etc... etc...)
- L'indice du sentiment économique de la zone euro est ressorti à 104,8 en novembre contre 106,0 en octobre confirmant les anticipations de baisse.
- La croissance du PIB de l'Euroland au 3 ème trimestre se situe à + 0,7 % en première estimation et de + 2,7 % sur un an contre + 2,5% au trimestre précédent, + 3,2 % et + 3,3 % au 1T07 et 4T06.
- L'inflation des prix à la consommation dans la zone progresse fortement en novembre à son plus haut niveau depuis mai 2001 à + 3% largement au-dessus de la limite à 2 % de la BCE et supérieures aux anticipations à + 2,7 %
Même sentiment donc qu'hier avec les USA : résistance de la croissance passée et hausse de l'inflation mais dans une moindre mesure pour les deux.
Aux USA, les revenus des ménages n'ont progressé que de + 0,2 % en octobre contre + 0,4 % le mois dernier soit la moitié du chiffre attendu alors que les dépenses se réduisent à + 0,2 % contre + 0,3 % le mois précédent et comme anticipé. Avec des dépenses de construction en baisse de - 0,8 %, nouvelle et nième confirmation baissière est donnée sur ce secteur alors que la consommation globale résiste mais stagne.
Après une entame de séance très positive à nouveau le Dow Jones réduit son allure au contact de sa moyenne mobile trimestrielle et revient sur les plus haut de la veille à 13 350 points en légère hausse.
A l'arrière-plan et marché de professionnels par excellence, le marché monétaire interbancaire reste toujours instable. Ce qualificatif ayant une siginification variable suivant les individus et évolue pour chaque individu suivant les périodes, voici ci-dessous la courbe des taux du marché monétaire en $ dont le taux défini se nomme 'Libor' ('Euribor' pour l'euro). Vous pourrez apprécier ici les perturbations en cours et les situer dans leur contexte historique pour pouvoir les appréhender. Nous approcherons ce marché plus dans le détail à l'occasion si cela vous intéresse. Rien n'est prévu de tel en temps normal mais la persistance des difficultés incite à traiter éventuellement ce domaine. Est-ce que ceci correspond à l'une de vos attentes ?