Apprendre et comprendre l'économie : L'inflation (Introduction)

Publié le par Gilles Caye

Nous allons voir ici  dans une longue série d'articles les principaux points concernant ce phénomène économique, ses mesures, son origine, comment s'en protéger  et bien d'autres éléments pour l'appréhender au mieux.

Le premier élément à bien définir concerne son approche et son ressenti de manière à ne pas tomber  dans d'éventuels raccourcis sur le sujet ou de visions personnelles qu'on a tendance à utiliser pour procéder ensuite à des généralisations dommageables à la compréhension du phénomène et de son évolution. L'autre écueil courant dans lequel on a vite fait de glisser est de pêcher par excès de dogmatisme ou de procédés intellectuels purement académiques et ce d'autant plus qu'on a du mal à cerner cette notion et à l'appréhender concrètement. Nous avons ici comme objectif de fournir une restitution en tendance aussi fidèle que possible pour que chacun puisse s'y adapter concrètement dans ces actions personnelles en lui fournissant divers outils agrémentés de grilles de lecture et de ne pas tomber dans des prises de positions ou des débats qui reflètent assez souvent l'envie ou la faiblesse d'avoir une réponse rapide qui puissent nous éxonérer de continuer à explorer le sujet.

Effectivement, l'économie n'est pas une science exacte, oui vous n'aurez pas de réponse toutes faites et oui tout ceci est matière à vigilance et à travail constant. Enfin les approches théoriques permettent d'autant mieux d'éclairer les choses si on prend le soin de les confronter inlassablement à l'énergie et la puissance du terrain et du réel.

 
Un phénomène économique diversement ressenti :

A l'inflation dévoilée par les indices officiels se juxtapose une mesure de l'inflation ressentie par l'étude d'un solde d'opinion qui montre le découplage entre les 2 principalement en zone euro depuis l'avênement de cette nouvelle monnaie.
Alors que les indices sont plus ou moins décriés ou font converger vers eux une certaine défiance, chacun a de plus en plus de mal à trouver un référent sur lequel bâtir ces décisions.


Euro, méthode de calcul à parfaire qui ne prend en compte les éléments immobiliers (considérés comme de l'investissement et non de la consommation) de manière trop faibles pour les uns ou les produits de consommation de manière trop importantes pour d'autres, chacun y va de son idée mais certains points offrent une approche plus globale à l'explication du phénomène :

  1. - tout d'abord la hausse des matières premières et de l'alimentation est vécue de manière beaucoup plus fréquente, au quotidien, alors que l'achat d'un téléviseur, d'une voiture, d'un réfrigérateur ne constitue qu'une acquisition assez rare, la perte de pouvoir d'achat quotidienne étant ressentie avec un effet psychologique multiplicateur là où les baisses importantes n'interviennet qu'à des fréquences assez rares. L'historique de ces derniers années et également de ces derniers mois renforce cet aspect des choses, les achats les plus fréquents ayant connus les plus fortes hausses et les plus rares les plus fortes.
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  4. - deuxièmement, l'importance des dépenses dites "contraintes" (loyers, charges, chauffage...) a fortement augmenté. Elles représentaient une part de 42 % du revenu courant en moyenne en 2001 laquelle était de 46 % en 2006, incorporant 20,2 % pour le logement et obérant 2,7 % de plus en 5 ans sur les budgets des méanges en moyenne. La contrainte alimentaire augmente par ailleurs avec la faiblesse des revenus d'un ménage. Si cette part oscille entre 15 et 20 % d'un budget en moyenne dans les pays européens, ces pourcentages peuvent monter de façon importantes parmi les jeunes, les retraités par exemple.

    - troisièmement, il est très difficile d'isoler "l'effet qualité" qui est bénéfique dans un sens avec une amélioration des produits inférieures à leur hausse de prix, lesquelles sont désignées sous le vocable "d'ajustements hédonistes" mais également valables dans l'autre sens avec des maintiens de prix qui se font avec dégradation de la qualité du produit.

  5. - enfin, on observe des différences importantes suivant les structures de consommation utilisées (cf. Centre d'analyse stratégique, octobre 2006) , dans les zones rurales ou dans les zones urbaines ou dans des zones urbaines périphériques pour des populations pauvres. La panier de la ménagère ne subit pas la même inflation dans un hypermarché de la banlieue d'une grande métropole ou chez un détaillant en milieu rural. Autre exemple : les produits de 1ère nécessité chez les hard-discounters ont connu dernièrement des hausses importantes comme nous l'avons vu alors que les hypers proposent en permanence de nouveaux produits à l'essai agrémentés de promotion en contrepartie.
Bref, suivant ses propres choix de vie, son mode de vie, son mode de  consommation, sa localisation dans l'espace économique et son rapport revenus / patrimoine, entre autres éléments, la sensibilité d'une même population supposée homogène au premier abord devient vis à vis de l'inflation très disparate dans une combinaison quasi infinie de des quelques éléments décrits qui font autant de ressentis vis à vis de la force du phénomène auquel chacun d'entre nous est soumis.

Conséquences :
- après avoir pris conscience de ces aspects, il convient de savoir comment on se situe à titre personnel pour en tirer les conclusions et les changements notamment en matière de placement. C'est ce que nous avons abordé dans
Calculer son taux d'inflation personnel pour mieux comprendre la finance et investir à long terme

Le débat sur la méthodologie de tel ou tel indice de prix est infini, le travail concernant votre propre positionnement est par contre beaucoup plus tangible et porteur d'actions concrètes et de réussites.

- vous comprenez avec ce qui prècède alors un peu mieux sans doute la nécessité d'énumérer  à chaque publication sur le sujet les indices des principaux pays, leur différentes composantes entre indices globaux et 'sous-jacents' (hors alimentaire et énergie) et de différentes sources : par exemple pour la France INSEE, Ministère des Finances, indice de la grande distribution, normes européennes dites IPCH pour réaliser des comparatifs, prix calculés par les associations de consommateur ou autres comme Familles rurales, prix à la production et à l'importation etc.. Nous continuerons dans ce sens en 2008, chacun étant apte à en tirer l'essentiel de cette information brute dont nous ne souhaitons absolument pas effectuer un tri ou vous donner d'illusoires préférences en terme de qualité puisqu'elles sont justement l'expression d'un tableau qu'il convient de comprendre.

Voilà pour cette introduction 'mise en garde' qui en aura peut être encore plus désorienté quelqu'uns ou amener d'autres à comprendre enfin cette froideur à délivrer des chiffres bruts jour après jour. Si je voulais être polémiste, je dirais qu'en prenant un à un les éléments repris ci-dessus ou de situations particulières, il serait possible de bâtir autant d'articles soit en faveur d'une hausse de l'inflation ou d'une baisse en mêlant simplisme et démagogie comme on en voit fleurir à tout bout de champ sans parler des conclusions et anticipations qui en sont tirées.
LE week-end prochain paraîtra la 2 ème partie intitulée "Inflation : état des lieux" en prenant comme référence le travail préparatoire de présentation fait jusqu'ici sur les matières premières et leur suivi. Depuis 5 mois, elles sont en hausse, les indices officiels avec et l'inflation ressentie avec depuis ... une disparition progressive des différences de vue sur le sujet. Les matières premières  ont pour avantage de ne pas mentir, d'imposer leurs prix et de mettre tout le monde d'accord. Cf. article du 21 juillet 2007 :
Début d'inflation par les produits de base et les matières premières ?

Conclusion  à ce stade : le sujet est difficile, suscite toujours quelques doutes mais en lui donnant une approche personnelle et un suivi des éléments à la base même de notre économie, vous aurez matière à progresser très concrètement. Bref, à chacun son inflation dans un tableau d'ensemble disparate poussé à la hausse par les matières premières actuellement...

Publié dans APPRENDRE LA BOURSE

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O
<br /> <br /> Belle introduction, très compréhensible. Pas sur que j'arrive à suivre aussi bien sur l'aspect "augmentation de la masse monétaire". Je me souviens de certaines de vos interventions sur un forum,<br /> aujourd'hui disparu, où vous mettiez en évidence que les effets "planche à billets" pouvaient être "gelés" car non réinjectés dans l'économie réelle. J'ai l'impression qu'aujourd'hui la<br /> situation a changé. Je suivrai donc ce sujet pour avoir la réponse ;)<br /> <br /> <br /> <br />
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G
<br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Bonsoir Okavongo,  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Rien n'a  changé encore par rapport à ce que j'évoquais. A suivre...<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Cordialement,<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
P
<br /> <br /> Bonjour,<br /> <br /> <br />  l'inflation , indexation généralisée des salaires et des prix.. Quand les prix montent et pas les salaires, on est dans quoi?? dans la destructuration de la société.. un regard sur les<br /> révoltes arabes et notre avenir proche se dessine<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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P
<br /> <br /> Désolé, mais votre article est totalement inintéressant dans la mesure où il ne répond pas à la préoccupation principale : "comprendre l'inflation".<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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G
<br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Bonjour,<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> En espérant que les suivants vous intéressent plus ... c'est l'intro...<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> ...une intro dans une démarche pragmatique qui, si vous la suivez depuis lors (même a posteriori), aura soigneusement évité depuis 3 ans tous les débats du type inflation/déflation,  pour<br /> rester collé 'au terrain' et ne s'éclairer des théories que dans la mesure où elles viennent concrètement éclairer le dit 'terrain' et servent pour se guider en terme d'investissement ou<br /> d'analyse des risques pour l'épargne.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Et c'est loin d'être fini à ce jour...<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Je tiens compte de votre critique mais répondre en un article à "comprendre l'inflation" est un artifice maintes fois utilisé à droite et à gauche et un piège dans lequel je ne souhaite pas<br /> tomber. Le phénomène est assez complexe et je préfère amener et bousculer un peu sur la forme au départ pour ne pas s'enfermer dans une explication ou une justification.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Je conçois facilement que cette démarche ne plaise pas forcément, cela impliquant un minimum d'effort et de suivi dans la durée pour le lecteur.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> A vous de juger. Merci pour votre avis et votre visite.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />