Le dollar se retourne insensible à l'immobilier

L'indice IFO du climat des affaires en Allemagne est retombé à 102,4 en avril au plus bas depuis janvier 2006 contre 104,8 en mars et 104,3 attendus. Aucune baisse de cet indice central de la première économie européenne n'avait connu de baisse cette année, un indicateur fort de la résistance de l'économie de l'Euroland jusqu'ici. Si les marchés actions européens ont accusé le coup, l'euro (voir graphe ci-après) a subi le plus fortement l'impact de cette déception qui bât en brèche l'idée d'un "découplage" entre l'économie US et l'économie européenne.
Surtout, cette statistique libère des anticipations sur la nouvelle latitude dont bénéficie désormais la BCE pour abaisser ses taux en cas de stabilisation de la poussée inflationniste pour soutenir ainsi l'activité que cette statistique montre en affaiblissement potentiel. Alors que le dollar voit ses taux augmenter depuis quelques jours et les anticipations de baisse de taux se réduire de - 0,50 % initialement à - 0,25 % ce jour pour la prochaine réunion de politique monétaire du 30 avril, le différentiel de rémunération toujours en faveur de l'euro, dans l'absolu, se réduit un peu plus aujourd'hui redonnant au dollar de la vigueur ( → Apprendre et comprendre la bourse, la finance et l'économie : taux d'intérêt et devises )
Les commandes de biens durables aux USA se sont réduites en mars, pour le troisième mois consécutif, de 0,3% après - 0,9% en février en données révisées et contre + 0,3% des commandes de biens durables en mars.
Aux USA, les ventes de logements neufs ont baissé à nouveau de - 8,5% en mars sous les anticipation à un plus bas de 17 ans. L'évolution est négative de - 36,6% sur un an avec un prix médian de vente en chute de - 13,3% en glissement annuel à 227 600 $, la plus chute la plus vive depuis 37 ans. Le prix moyen (292 000$) cède - 11,3%... soit le pire chiffre depuis la naissance de la statistique dans les années 60.

Passé de 1,45 à 1,60 $ en 2 mois avec quelques séances éparses de consolidation dernièrement, l'euro / dollar encaisse les évolutions des taux et de leurs anticipations mettant en lumière des opérateurs un peu plus enclins à considérer les faiblesses européennes face aux faiblesses américaines très largement auditées et déroulées sous le feux des projecteurs ces derniers temps.