Bourse : de meilleures statistiques ...

Dans la zone Euro, l'indice de l'activité industrielle selon l'enquête habituelle auprès des directeurs d'achat (PMI), a été confirmé à 50,7 contre 50,8 en première estimation en Avril. L'Espagne et l'Italie sont à la peine en zone de contraction (sous les 50) à 45,2 après 46,4 et 48,2 après 49,4 le mois précédent, respectivement.
La France voit sa croissance décélérer à 51,1 après 51,9 en mars et l'Allemagne domine toujours bien qu'également en ralentissement à 53,6 après 55,1, donc encore toutes 2 en zone d'expansion de l'activité. Seule l'Allemagne voit ses nouvelles commandes toujours progresser mais à un ryhtme moindre (52,5 après 54,7 en mars) alors que globalement elles passent en zone de contraction à 48,6 après 50,9 au plus bas en 3 ans. La baisse est assez faible pour la France et dans la moyenne (48,6 après 50,1) mais l'Italie et l'Espagne voient leurs entrées de nouvelles commandes atteindre des plus bas en plus de 6 ans.
Visiblement, l'idée d'un découplage écononomique entre USA et Europe pourra difficilement se fonder sur cette statistique (L'Allemagne a vu, en outre, ses ventes au détail baisser de - 0,1 % en mars ce qui porte le repli à - 6,3 % sur un an. La consommation reste un sinon le point faible de la 1ère économie européenne à l'inverse de son voisin français dont c'est le point fort)

En ce qui concerne les USA, la donnée très attendue concernait bien sûr les créations d'emplois qui ont été dévoilées à un niveau supérieur aux attentes avec 20 000 destructions en avril contre - 75 000 attendues et - 81 000 en mars, - 83 000 en février et - 76 000 en janvier.
Les pertes sont à un record de - 61 000 dans la construction portant le niveau des emplois dans la production en baisse de plus de - 100 000 à - 110000. Le gain se situe dans les services avec 90 000 créations (même dans la finance : + 3 000) mais 79 000 postes concernent soit l'éducation, la santé, les loisirs ou sont issus du gouvernement (+ 9 000)
Bref, voici un chiffrage qui montre l'absence de dégradation ultérieure de la crise sur le terrain de l'emploi et un niveau de résistance supérieure aux attentes assez durement négatives exprimées par le consensus des analystes. Pour autant, il s'agit tout de même du 4 ème mois d'affilée en zone 'rouge'.
Enfin, les commandes à l'industrie ont pris + 1,4% en mars bien au-delà des 0,2 % attendus. D'autres nouvelles rassurantes en arrière-plan se sont également inscrites sous les yeux des opérateurs avec une révision du chiffre de février à - 0,9% contre -1,3% en première estimation et une révision à la hausse de + 0,1 % contre - 0,3 % des commandes de biens durables. Cependant les stocks ont augmenté sur un mois de + 0,9 % à leur plus haut depuis 1992 (date du début de la stat)
Si la récession dans le secteur de l'immobilier est très vive, les investisseurs ont à nouveau la confirmation comme hier de la ''résistance' de l'économie, les aspects bancaires et immobiliers lui ayant donné une tonalité peut être un peu trop 'dépressive' comparativement aux chiffres dévoilés ici. Le Dow Jones a ainsi passé sa moyenne mobile à 200 jours, point capital de notre dernière analyse graphique, pour culminer à 13 131,72 points avant de se replier à la manière de mercredi sur les niveaux de la veille à 13 000 points et terminer en hausse de + 0,37 % à 13 058,20.
L'autre aspect qui continue à s'ancrer dans les esprits et l'effet de ciseaux entre des doutes accrus sur l'Europe et une forme de soulagement qui gagne concernant les USA. L'Euro poursuit ainsi son repli à 1,54 $.
Pour votre parfaite information, les américains seraient entrain de recevoir leurs premiers chèques dans le cadre du plan de relance annoncé par G.W. BUSH plus tôt dans l'année.
Enfin, les marchés du crédit restent, toujours très dégradés. Si la Fed se dit moins sollicitée par les entreprises d'investissement (type Bear Stearns), les banques semblent avoir toujours des besoins lourds. Ainsi quelques instants avant la grande statistique du jour, la Réserve Fédérale a annoncé que ces injections (sous le sigle TAF - Term Auction Facility) augmenteraient de 50 à 75 milliards $ lundi et que les opérations coordonnées avec la BCE passeront à 50 au lieu de 30 Mds $, celles avec la Banque Nationale Suisse (BNS) de 6 à 12 Mds $. Les facilités de crédit sont également ouvertes dorénavant aux courtiers et banques en échange de titres adossés à des encours de cartes-bleues ou à des prêts-autos.