CAC 40 : coup de déprime
Entre mouvements erratiques du pétrole, des taux et des devises dans un climat de fond affecté par le chômage US en hausse et la remise au premier plan de problèmes bancaires qu'une frange des investisseurs tendaient à oublier à la fin mai, nous avons donné dans les news d'hier soir une tournure plus graphique à notre rendez vous quotidien de fin de séance face à une indécision du marché qui nécessitait un examen plus précis.
√ Réalisons ici ensemble un petit 'debriefing' des éléments présentés hier. Face à un chandelier intitulé DOJI porteur d'eau :
- il convient de tenir compte de l'environnement → les cours ont continué dans leur canal né en début de séance hier (en bleu)
- la(les) séance(s) suivante(s) est essentielle avec les 4 points cardinaux et principalement les plus hauts et plus bas de ce doji → une première accélération très vive a eu lieu en matinée à la hausse mais insuffisante au contact de la ligne verte.
L'approche et la cassure de la ligne A/B a enclenché une série de vente et des retraits d'acheteurs renvoyant les cours sur les plus bas de la veille lesquels ont donné lieu à un 3 ème temps de stress décisif (ligne rouge) à partir desquels, au moment de l'ouverture de Wall Street, la direction était donnée.
Ici se placent alors les opérateurs qui envoyent leur ordres pour des positions baissières conjugés à l'annulation d'ordres d'achat par d'autres et aux déclenchements d'ordre STOP pour ceux souhaitant 'couper' leurs pertes. Les cours se mettent en fait à fondre au fur et à mesure que l'information que le marché a trouvé sa voie se répand.
Le CAC 40 termine en baisse de - 2,10 % à 4 660,91 points, pire score en Europe pour la journée, Francfort cédant - 1,78 % et Madrid - 1,34 %. Face à une indécision aussi nette, l'information centrale qu'envoit le marché est ainsi le plus souvent cette indécision même, et ce, au même titre qu'une donnée statistique ou qu'un évènement quelconque comme nous en relatons la teneur ici jour après jour. Par la suite, l'information centrale que suivent à la trace les opérateurs est donc le résultat du combat entre acheteurs et le point de basculement qui s'ouvrira à un moment donné sur les points clefs graphique de ce caractère indécis du marché pour une période considérée. Une réponse à une question en attente et une forme de délivrance psychologique...
Personne ne souhaitant être dans le mauvais sens du vent, s'en suit alors très souvent des mouvements faits d'effets cumulatifs psychologiques comme décrits ci-dessus amenant des mouvements le plus souvent prononcés.
Que retenir ?
* les cours sont aussi une donnée. Ils représentent aussi de l'information. Ils sont de l'information. Dans ce cas ils sont sans doute l'information principale.
* Si certains sont rivés derrière leurs écrans, beaucoup d'entre vous ne regardent pas les cours avec des chandeliers représentant quelques minutes de cotations mais lors de vos points personnels hebdomadaires, mensuels, trimestriels ou annuels, si vous vous trouvez face à une telle information pour des horizons de temps ainsi plus longs, il est préférable de tenir compte de ces éléments pour positionner et dimensionner vos ordres et vos investissements comme décrit afin de bénéficier ou se prémunir de ces processus psychologiques et techniques.
Parmi les données statistiques du jour, l'inflation française est ressortie en hausse de + 0,5 % en mai après + 0,3 % en avril et se situe à + 3,3 % en rythme annuel, au plus haut depuis 1991 contre + 3 % en avril et + 3,3 % en mars. L'inflation sous-jacente ou dite 'de base', soit hors alimentation et énergie, se situe à + 2 % (+ 1,5 % à l'été 2007). En données IPCH (normes européennes harmonisées pour faciliter les comparaisons entre pays) la hausse mensuelle est de + 0,6 % et de + 3,7 % annuellement.
L'énergie aura progressé de + 4,2 % le mois dernier en France et l'alimentation de 1 % portant leurs hausses annuelles respectives à + 15,4 % et + 5,7 %.
L'inflation des prix alimentaires et pétroliers estpar ailleurs au centre des problèmes de l'économie US selon le rapport 'Beige Book' de la Fed divulgué à 20 heures qui se centre plus précisément après les soucis immobiliers sur les effets des hausses de ce type d'achat non seulement sur l'inflation globale mais également sur la pression récessive qu'ils exercent sur la croissance économique et notamment sur le consommateur qui en est le moteur essentiel.
Les 2 derniers jours de la semaine seront un peu plus chargés en statistiques et données générales ou 'macro-économiques' avec dès demain les ventes au détail US pour mai attendues en hausse de + 0,5 % après - 0,2 % en avril.
Une heure avant la clôture, le Dow Jones perd plus de 1 % alors que l'action de la banque Merrill Lynch continue sa trajectoire baissière aux environs de 36 $ soit à un niveau inférieur à celui atteint le 17 mars dernier.