Moral en berne pour le consommateur américain
→ Au plus bas depuis février 92, l'enquête mensuelle du 'Conference Board' est ressorti à 50,4 ce mois-ci après 58,1 en mai et contre 56,4 anticipé en ce qui concerne la confiance du consommateur. Il s'agit du 5 ème plus mauvais chiffre depuis la création de cette statistique qui consiste en un sondage auprès de 5 000 ménages depuis 1967.
Concernant l'indice Case / Shiller le prix des maisons en avril 2008 aux USA continue sa décrue rapide :
Parmi les 20 métropoles recensées, plus aucune désormais n'affiche de progression des prix immobiliers d'une année sur l'autre, la palme revenant à Las Vegas et Miami à près de - 27 % en ryhtme annuel. Ci-contre : comparatif des données Case-Shiller et Ofheo, l'office gouvernemental du logement américain selon le Wall Street Journal.
En Europe, le moral des consommateurs allemands selon l'institut GfK et son indicateur (très) avancé calculé auprès de 2 000 ménages chute à 3,9 pour juillet après 4,7 en juin en raison de l'inflation en hausse et des prix de l'énergie.
Les mises en chantier en France ont baissé de - 21,6 % entre mars et mai 2008 soit - 2,6 % sur un an alors que les permis de construire baissent de - 19,9 % sur la même période portant la baisse à - 10,7 % sur les 12 derniers mois.
En revanche, la consommation des ménages en produits manufacturés gagne + 2% dans l'hexagone après - 0,9% en avril, selon l'Insee. L'automobile progresse de + 5,6 % et l'équipement du logement reste positif à + 0,6 % sur un mois. En rythme annuel, la progression est de + 3,1 %. Le moral des industriels français est par ailleurs resté stable en juin à 102 après la perte de 4 points le moi dernier.
Alors que la réunion de la Fed vient de s'ouvrir pour 48 heures, les opérateurs n'attendent guère de changement dans sa politique de taux. Avec des baisses très importantes ces derniers mois, les munitions dont disposent la Banque Centrale américaine sont quasi inexistantes surtout en période où l'inflation s'accroît. La baisse des taux qui pourrait être motivée éventuellement compte tenu de la situation économique dégradée est largement compensée par les nécessités de hausse théorique que le niveau d'inflation sévissant aux USA devrait initier logiquement. Un statu quo à 2 % avec un 'verbe' fort sur l'inflation de la part de son Président pour soutenir le dollar est en fait le pronostic le plus largement partagé ... à défaut d'autres solutions de rechange il est vrai... (cf. Comprendre la finance : politique monétaire restrictive ou accommodante ? )
Les analystes s'attacheront à déceler tout élément susceptible de montrer que la Fed conserve toutes les cartes en main et dispose de la maîtrise de la situation, ce qu'une frange de plus en plus importante bien que minoritaire parmi les investisseurs exprime avec de moins en moins de timidité. Tout 'couac' dans un sens ou dans un autre vu la position périlleuse de l'économie et des indices boursiers est en tout état de cause fortement recommandée d'autant que les financières restent très instables et que nombre de parties prenantes dans les marchés actions viennent de connaître un nouveau 'réveil'.