Les banques centrales sabrent leurs taux devant l'urgence
Après la Fed qui a abaissé ses taux à 1 %, le mouvement de baisse suivi par les banques centrales australienne, néo-zélandaise (- 1,50 % à 5 %) ou suisse ces derniers jours s'est poursuivi aujourd'hui avec :
- la division quasiment par 2 des taux suédois par la Riksbank, la banque centrale de la Suède, qui passent de 3,75 % à 2 %. Un geste sans précédent.
- en Angleterre, la BoE, après avoir réduit de 1,5 % ses taux le mois dernier vient des les réduire encore fortement de - 1 % à 2 % désormais, ce qui ramène les taux anglais à leur niveau de 1939-1951. Ci-dessous 164 années d'histoire des taux anglais qui montrent comme pour les taux américains à 10 ans (cf. dernier graphe de jeudi dernier / le 10 ans US est à 2,57 % ce soir) la grande phase d'inflation qui va de la 2nd guerre mondiale au début des années 80 et depuis la grande phase de décélération de l'inflation, c'est à dire de désinflation dans laquelle nous sommes actuellement.
La livre sterling marque un record de faiblesse contre euro à 1 € = 0,87 £ depuis la création de la monnaie européenne.
- En Europe, alors que la récession a été confirmée avec une baisse du PIB de - 0,2 % au 3 ème trimestre, la BCE a réduit ses taux directeurs de 0,75 % (un record) en les passant de 3,25 à 2,50 %. L'inflation est vue à 1,1 / 1,7 % désormais sur 2009 contre 2,3/2,9 % lors des dernières projections communiquées. En ce qui concerne la croissance, la BCE table pour la zone sur une fourchette de + 0,8/1,2 % contre 1,1/1,7 auparavant.
Aux USA, les commandes à l'industrie ont chuté de - 5,1 % en octobre, soit un chiffre pire qu'attendu et moins bon qu'en septembre qui a été révisé d'ailleurs de - 2,5 à - 3,1 %.
Le CAC 40 termine à l'équilibre (-0,17 %) à 3 161,16 points dans des volumes en très légère hausse mais toujours réduits d'un point de vue historique. Francfort perd - 0,07 %. Le pétrole cède encore du terrain à 43,46 $ le baril au plus bas.
L'ambiance du marché en Europe délivre un sentiment mitigé sur le geste de la BCE. Cela sonne pour beaucoup un peu comme un réveil tardif et le complément de 0,25 % par rapport aux -0,50 % attendus en tout début de mois n'est pas une réelle surprise avec la dégradation des indicateurs que nous avons observés ensemble ces derniers jours et la chute du rythme de l'inflation.
A New-York, l'atmosphère est plombée à la veille de la statistique sur l'emploi par le feu de plus en plus nourri et incessants de plans sociaux et autres restructurations qui alimentent au cas par cas l'actualité des sociétés. Le N°1 des télécoms, AT&T va supprimer ainsi par exemple 12 000 postes prochainement.
Les difficultés du secteur automobile persistent. GM perd - 16,12 % à 4,11 $ après un vif décrochage 2 heures avant la clôture sur de mauvaises anticipations concernant les aides attendues par les 3 grands constructeurs US, auditionnés par le Congrès, et des rumeurs de dépôts de bilan. Le Dow Jones qui se maintenait jusque là entre 8 500 et 8 600 points sans grand souci termine en baisse de - 2,53 % à 8 373,38 points.