Bourse : tentative de rebond quelque peu avortée
Hier soir, Wall Street s'est retournée à la hausse en fin de séance, le Dow Jones parvenant à clore juste à l'équilibre.
Le vote par le Sénat de la mise à disposition de la seconde tranche de 350 milliards $ du plan de 700 Mds $ à disposition du gouvernement dont une partie pour enrayer la vague de saisies immobilières a un peu calmé le marché. Mais à l'issue de la séance du jour qui se solde par un gain modeste de + 0,84 % pour le Dow Jones et de + 0,70 % pour le CAC 40 à 3016,75 points après avoir réussi à dépasser les + 3 % en cours de journée, la semaine boursière se termine par une perte de - 8,57 % à Paris. La situation mal engagée sur les bancaires en début de semaine se termine sur un nouveau plus bas du secteur.
Bank of America (BoA) perd encore - 13,70 % après l'annonce de ses premières pertes depuis 1991 au 4ème trimestre à hauteur de 1,7 Mds $ dûe à une perte gigantesque de 15,3 milliards $ au titre de Merrill Lynch rachetée en septembre dernier lors de la faillite de Lehman Brothers.
Une aide du gouvernement à hauteur de 20 Mds $ après les 25 déjà injectés vont permettre de boucler le rachat avec en complément une garantie fédérale pour 118 Mds sur certains encours risqués. Sur un an, la banque qui a aussi absorbé Countrywide Financial termine l'année sur un bénéfice en chute de - 73 % mais toujours positif à 4 Mds $.
Reste ce soir le sentiment que le marché n'a pas eu toutes les informations lors du week-end panique de la mi-septembre, et s'il est facile pour nous de revenir 4 mois après sur le rachat de Merrill Lynch alors que nous n'avions rien évoqué à l'époque sur notre étonnement, il faut bien avouer qu'avec 20 + 25 Mds $ d'aides, nous comprenons nettement mieux comment en pleine panique BoA pouvait racheter une banque d'affaires pour 44 Mds $, aussi prestigieuse soit elle alors que les autres 'tombaient' pour quelques milliards seulement avec des pertes énormes dans leurs bilans.
Nous relatons là un sentiment largement partagé. L'agence Dow Jones Newswires parle même de 'colère' alors que le rachat a été finalisé par votes il y a peu, le 5 décembre dernier, et désigne le besoin désormais de venir secourir des entités se développant correctement jusque là en raison de leurs achats récents.
Citigroup et JP Morgan sont dans le trio de tête des pertes du jour à nouveau. BNP a vu également la perspective de sa note crédit senior Aa1 (2 ème meilleur niveau de notation) passer de 'stable' à 'négative'.
Sur le plan statistique, l'inflation des prix à la consommation aux USA a perdu - 0,7 % sur un mois en décembre ramenant la variation annuelle à + 0,1 % seulement mais l'indice 'core' reste stable et progresse toujours de + 1,8 % sur un an.
Si le sentiment du consommateur calculé par l'Université du Michigan dans son évaluation préliminaire pour janvier se redresse à 61,9 contre 59 attendus et 60,1 le mois dernier, la production industrielle pour décembre a largement déçue :
en baisse de - 2 % sur un mois, elle ressort au double des attentes et novembre a été revu très fortement à la baisse puisque la progression de + 0,6 % initialement annoncée a été revue à - 1,3 %. L'utilisation des capacités de production chute de 75,2 à 73,6 % en un seul mois.
Toujours délivrée malheureusement avec un assez gros décalage mais également toujours instructive, les données sur les opérations concernant la demande étrangère en valeurs américaines de long terme montrent qu'en novembre les investisseurs et institutions étrangères ont retiré pour 21,7 Mds $ des USA.
La semaine prochaine sera très pauvre en statistiques avec essentiellement les permis de construire et les mises en chantier alors que le marché continuera à porter son attention sur les résultats des sociétés.