L'Ifo et les "stress tests" en soutien
Les informations sur la séance sont assez denses :
** En Europe, tout d'abord, le titre du jour pourrait se résumer, un peu trop schématiquement sans doute, mais c'est bien là le verdict des chiffres majeurs du jour par
'2 pays en difficultés, 2 pays qui résistent' :
- Au Royaume-Uni, la récession s'est largement exprimée au 1er trimestre avec une baisse du PIB de - 1,9 % d'un trimestre à l'autre et de - 4,1 % sur un an, ce qui correspond au ralentissement le plus fort de l'ensemble de l'économie depuis 1979.
- En Espagne, le cap symbolique des 4 millions de chômeurs a été dépassé, en hausse de 17,4 % au 1er trimestre.
- En France par contre la consommation des ménages selon l'Insee a progressé de + 1,1 % en mars après la décrue de - 1,8 % le mois précédent.
- En Allemagne enfin, le climat des affaires mesuré par l'IFO dénote une amélioration au-delà des attentes pour ce mois d'avril.
Pour avoir une vue synthétique, comme vous le savez dorénavant, rien de tel que de regarder l'horloge du cycle économique de cet indicateur. On perçoit nettement qu'une inflexion s'est réalisée particulièrement en ce qui concerne les anticipations à 6 mois. L'indicateur s'oriente vers la case "croissance" mais reste encore extrêmement enfoncé en position "récession".
La bourse qui privilégie les perspectives par rapport aux 3 données du passé (UK, Espagne, France) accorde une importance plus grande à cet indicateur 'avancé' ou 'précurseur' d'autant qu'il s'agit de la première puissance économique du Continent. L'euro en profite pour gagner près de 1 % contre le dollar à plus de 1,32 $.
** Aux USA, les premières données ont été délivrées concernant les "stress tests" ou tests de résistances. Concrètement, les autorités ont passé au crible les bilans des 19 plus grandes banques en les soumettant à des simulations de baisse de l'activité économique avec un scénario défavorable qui misait sur une baisse de - 3,3 % du PIB en 2009 et un taux de chômage à plus de 10 % l'an prochain, entre autres paramètres. La Fed se dit plutôt satisfaite en l'état. Les données ont été communiquées aux banques concernées et seront divulguées publiquement début mai.
N-B : Si cette formulation peut vous laisser sur votre faim à l'heure où l'agitation se focalise sur d'éventuelles révélations sur tel ou tel 'mauvais élève' dans cette classe des 19, elle recèle un élément primordial à ne pas négliger. Ces stress tests montrent que l'accent n'est plus mis sur des éléments purement financiers ou de crédit mal formatés de type 'subprime' mais sur les incidences économiques qui pourraient ressurgir sur les comptes bancaires par un cercle vicieux auto-entretenu. En clair, que des crédits ne se remboursent plus et laissent des pertes parce qu'ils ont mal été montés à la base pour des gens ayant des revenus insuffisants est une chose mais que des crédits ne se remboursent plus pour des raisons de chômage et de faillite de sociétés en est une autre qui vient en plus. Ce n'est plus là le financier qui touche l'économie qui est en débat mais l'économie qui revient 'en boomerang' affaiblir les institutions financières...
Les ventes de logements neufs aux USA sont restées pratiquement stable à - 0,6 % le mois dernier avec une forte révision à la hausse du mois de février de + 4,7 à + 8,2 %. Ceci marque donc une stabilisation du rythme annuel qui reste à - 30,6 % et s'accompagne d'une baisse sensible des stocks. L'orientation générale des prix reste la même.
Concernant les commandes de biens durables, c'est un peu le même constat de stabilisation avec une régression de - 0,8 % après les + 2,1 % enregistrés en février qui mettent un terme à la vive décrue précédente (-7,8 % en janvier et plus de - 8 % en octobre)
Le Dow Jones prend + 1,50 % à 8 076,29 points. Le CAC 40 gagne + 3,13 % et signe un score quasi nul sur la semaine avec un retour contre l'ancien support du biseau détaillé lundi (accès direct au graphe)
C'est un peu le retour à la case départ et l'article de dimanche CAC 40 - Analyse graphique reste d'actualité avec les ajustements repris ci-dessus pour les prochaines heures.