Actualité - Bourse - Finance : Quelle direction vont prendre les taux d'intérêts ?

Publié le par Gilles Caye

Hier la nervosité est montée d'un cran sur les places financières internationales - votre nervosité également je suppose pour beaucoup d'entre vous. Il est vrai que la partie n'est pas facile à jouer : à n'attendre depuis début 2006 qu'un ralentissement  de la croissance pour limiter l'inflation on finit par souhaiter de mauvaises nouvelles...Au début plus elles indiquent une baisse, plus on s'en réjouit jusqu'à un certain point ...qui s'est malencontreusement matérialisé vendredi de la semaine précédente avec un chiffre de la croissance limité à 1,6 % au 3 ème trimestre aux USA. S'il ne s'agit que d'une 1ère estimation, le doute chez beaucoup d'opérateurs s'est installé.

Heureusement, les bourses ont soufflé le vent chaud hier en Europe sur la base de statistiques rassurantes pour les perspectives de la croissance américaine mais voilà..il se trouve que les bonnes statistiques deviennent à ce petit jeu de mauvaises nouvelles maintenant. Eh oui, qui plus est une bonne statistique peut venir appuyer là où ça fait mal, là où le corps économique américain souffre actuellement. L'immobilier, l'inflation ?

Oui et non, même les deux et pas seulement... Ah bon..il y en a un 3ème ? Oui : les taux d'intérêts et tous sont liés. Mais quel est donc ce cheminement qui nous a ravi ici et qui a refroidit le Nasdaq de -0,14 % et le Dow Jones de -0,27 %.

Sur la base d'une inflation qui baisse grâce au pétrole et grâce à une croissance qui ralentit, les opérateurs anticipaient une baisse prochaine des taux d'intérêts pour relancer tout cela, donnant du lustre aux marchés actions. Seule ombre au tableau pour démarrer un éventuel cycle de baisse : l'inflation "sous-jacente" ( donc hors pétrole et éléments volatils) toujours résistante mais dont on esperait que là aussi les effets du ralentissement se ferait sentir.

Mais "boum" on apprend coup sur coup que non contente de baisser légèrement plus que prévu, la croissance génère des tensions inflationnistes en son sein avec :

- une productivité en croissance nulle

- un coût unitaire du travail en hausse rappelant des niveaux vieux de près de 25 ans

- ET un quasi plein-emploi qui risque de générer des tensions sur le marché du travail

Une inflation par la hausse du coût du travail (rappelons le qui n'est pas seulement constitué des salaires - ajoutons les charges maladie, vieillesse, environnement social, formation etc...) devient ainsi la 2 ème inquiétude croissante même si sur le fond l'immigration importante et la mondialisation exercent un contre-poids à la baisse toujours important structurellement évidemment surtout aux USA.

Si dans l'absolu, rien n'est encore dramatique, la croissance et  l'inflation semblent avoir des pentes inverses et ce, hors pétrole. Cette tendance, cette inclinaison, cet effet de ciseaux est à surveiller donc.

En l'état actuel des choses, la future baisse des taux semble donc reportée aux USA, ce qui a permis de renforcer le dollar (souvenez vous des liens entre taux d'intérêts et devises, article de dimanche dernier). En Europe également cette statistique plaide pour un renforcement de l'anticipation (déjà largement partagée par le consensus des économistes) d'une hausse de 0,25 % sur l'euro en Décembre.

Personne quasiment n'en parle mais l'or, cette vieille dame de 5000 ans, à l'air de s'en moquer. Le métal précieux a passé sa 3 ème séance (pour la totalité de l'amplitude des cotations) hors de son triangle graphique (que vous pouvez retrouver dans un article de cette semaine) et vient de clore une 9 ème séance de hausse d'affilée.

Publié dans ACTUALITES BOURSE

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