Chiffre définitif des saisies immobilières aux USA en 2006 et suivi des éléments liés
Le nombre dépasse les 1 200 000 à 1 259 118 exactement. Un ménage sur 92 a été touché.
L'accélération a eu lieu en fin d'année avec les 5 derniers mois tous au-dessus de 100 000 nouvelles procédures.
Je vous informe en complément de l'article intitulé "Les actifs financiers surfent sur un océan de liquidités: y aurait-il des fissures dans le fond ?" paru le 14.1.2007 que depuis lors :
- le secteur financier américain a eu à faire face à d'autres faillites d'organismes de prêts au sein du marché dits des 'sub primes loans' (sociétés de crédits à taux élevés pour emprûnteurs immobiliers et hypothécaires de qualité 'très moyenne'). Les défaillances s'élèvent à ce jour à une quinzaine de sociétés depuis décembre 2006.
- le compartiment du marché obligataire dévolu à ce type de prêt aux USA a connu depuis en 11 jours un 3 ème 'décrochage' à la baisse portant la courbe reprise dans l'article ci-dessus référencé (et ici réduite en haut à gauche) de 93 à 91.
Les investisseurs (institutionnels pour la plupart donc des banques, des fonds de pensions, des assurances etc..) ayant des avoirs placés dans ses obligations ont encore perdu plus de 2 % en moins de 2 semaines (rappel : les obligations cotent sur une base 100. Un investisseur ayant placé ses avoirs dans ces obligations au courant de l'été accuserait ce week-end une perte de l'ordre de presque 10 %)
Conclusion : Le marché du crédit hypothécaire américain, du marché obligataire et des titres immobilers cotés et dérivés est désormais entré dans une phase de turbulences, certes encore isolées et compartimentées, mais le mouvement 'en chaîne' devient caractéristique avec décidément aucune inflexion ou temporisation à l'heure actuelle.
Nous assistons là en direct à l'apurement des mauvais crédits, au dégonflement des mauvaises dettes, à l'augmentation des primes des produits de couvertures permettant de se prémunir contre les défaillances, à l'augmentation des taux, à la baisse d'offres de crédit, bref au réajustement du prix du risque et à l'assèchement par le bas des liquidités en circulation dans l'économie.
Un mouvement continuant sur ces bases engendre des pertes pour le système bancaire et financier alors que la valeur des habitations est tendanciellement orientée à la baisse, la garantie détenue par les banques et les investisseurs s'amoindrie ainsi également. Plus il y a de prêts, de dettes et de crédits et plus les actifs et les valorisations croissent, lorsque cela s'arrête les liquidités s'évaporent et le prix des actifs également. Lorsque cela s'arrête non par volonté ou décision d'autorité mais par le simple fait "de ne plus pouvoir faire autrement" comme ici il convient de savoir si cela est le fait de ceux qui sont 'tombés' ou si c'est l'ensemble de l'édifice qui est en cause et dans quelles proportions.
Catastrophisme ou pas, optimisme de type méthode Couée ou pas, force est de constater que le sol se dérobe actuellement chez beaucoup d'acteurs et agents économiques.