Actualité - Bourse - Finance : une hausse avortée

Publié le par Gilles Caye

Paris aura passé la matinée légèrement dans le rouge sur fond de croissance française un peu plus haute que prévue à + 2,1 % pour 2006 (+ 0,7 % au 4ème trimestre) comme l'inflation dans la zone euro sur 1 an en mars qui s'élève à + 1,9 % contre 1,8 % en février. L'essentiel de la séance s'est réalisée dans l'attente des statistiques US de l'après-midi :

- Les revenus des ménages US sont ressortis en hausse de 0,6% en février, contre 0,3% attendu.  Les dépenses des ménages ont atteint également le même niveau de progression pour également 0,3 % attendu.
- L'indice des prix PCE (dépenses de consommation personelles) aux USA, hors alimentation et énergie, est ressorti en hausse de 0,3% en février contre 0,2% attendu. Sur un an, l'augmentation s'établit à 2,3%, comme en janvier, cet indicateur étant l'un des plus suivi par la Fed sur l'inflation et donc sa politique de taux. Ceci ne plaide donc pas pour une baisse, les 2 % étant dépassé sur 1 an.
- L'indice de confiance des ménages dit 'Michigan' pour le mois de mars est ressorti à 88,4  contre 91,3 le mois dernier et 88,5 attendu.
- L'indice PMI des directeurs d'achat de Chicago est ressorti à 61,7 en mars contre 47,9 le mois dernier et 49,5 attendu. Cette publication marque le retour au-dessus de la 'barre' des 50 qui délimite le niveau d'inflexion entre contraction et expansion dans le secteur manufacturier concerné.

En dehors d'une inflation toujours présente et d'un indice des confiance des ménages qui s'érode, les statistiques du jour sont plutôt satisfaisantes notamment avec l'indice des directeurs d'achat qui marque un très beau redressement et touche d'ailleurs un plus haut en 2 ans. Le sous-indice des nouvelles commandes est même passé de 48,7 en février à 72,2 en mars.

Néanmoins, après un très bon départ de Wall Street qui a fait décoller les bourses européennes, la suite de la séance a été beaucoup plus lourd, l'Europe revenant à l'équilibre et le Dow Jones perdant actuellement - 0,42 %.

Paris termine à 5634,16 en hausse de + 0,05 % toujours dans un climat de doutes sur la croissance américaine qui affaiblit le dollar et sous le poids d'un pétrole en hausse à nouveau à plus de 67 $ le baril sur fonds de tensions avec l'Iran. La tonalité du jour est cependant à une sérénité un peu retrouvée pour l'économie US, les publications étant à même de pouvoir rassurer quelque peu ne serait-ce qu'en l'absence de nouvelle déception et l'inclinaison des opérateurs aura été de visiter pour le CAC 40 la zone supérieure aux 5640...marquant la tendance haussière de fonds toujours d'actualité ainsi que le rebond après la purge de février et début mars.

Le bilan de la semaine est quasiment nul à l'image des statistiques très constrastées enregistrées ces dernières séances. Les séances à venir vont être moins travaillées que les précédentes, les vacances de pâques étant très suivies dans les pays anglo-saxons et en Allemagne notamment. Les bourses seront d'ailleurs fermées vendredi 6 et lundi 9 avril.  L'absence de certains opérateurs  ainsi qu'une période de réflexion  sur ces dernières semaines  s'ouvre ainsi pendant 15 jours traditionnellement (les résultats des sociétés étant connus) mais ceci n'enlèvent en rien le risque de rechute dans un contexte qui reste très marqué d'une part par les doutes sur l'immobilier et d'autre part sur une nouvelle donne à court terme du pétrole dont la hausse amoindri les bonnes perspectives d'inflation et de consommation.

Sur le risque avec l'Iran, aucune appréciation n'est pour l'heure de mise sauf à se perdre en conjectures. Traditionellement d'ailleurs, si les risques économiques sont auscultés de fonds en comble par la planète finance, les anticipations sur les guerres, les risques naturels, les révolutions ou les coups d'états font partie du risque général d'intervention sur les marchés financiers et sont considérés comme potentiel à tout moment. Tant qu'il n'y a pas de risque avéré en la matière, il est très hasardeux d'y amener quelque élément que ce soit. Pour autant, le retour du pétrole à des niveaux vieux de plusieurs mois (un des meilleurs baromètre géopolitique) et une actualité géopolitique qui s'accélère sont aujourd'hui une marque que la période d'accalmie boursière qui s'annonce peut être très largement contrebalancée par ces évênements.

Ces tensions avant un week-end ouvrant sur une période de vacances boursières expliquent pour une large part, la prudence du jour en fin de séance à Paris et à New-York actuellement.

Publié dans ACTUALITES BOURSE

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N
Je pense que rien n'est changé par rapport à la fin de février .Une sérieuse consolidation viendra bientot mais pas un krach.La fed essaiera d' attendre avant de baisser ses taux pour soutenir l'éco, l'immo et la bourse US .Mais l'inflation aura du mal à diminuer malgré les exhortations de Bernanke .Greenspan libéré de sa fonction est bien plus crédible .
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G
Bonsoir Ngu yen,Il est fort probable effectivement que la Fed attende pour faire quelque chose. Le statu quo est dans son intérêt  a priori. Baisser les taux est assez dangereux pour le dollar et faire un mouvement de trop vers la hausse irait contre la croissance et l'immobilier, sans compter que les baisser pourrait être pris comme un aveu de faiblesse dans une période de doute. Quoi qu'il en soit prise entre ralentissement de l'économie et inflation toujours un peu trop élevée dans un contexte de hausse du pétrole elle n'a pour l'heure guère d'autre choix que de laisser parler Greenspan pour calmer les ardeurs à moins que ce dernier n'ait pris réellement ses quartiers libres...