CAC 40 : reprise poussive. Le DAX cherche les 8000
Avec la réouverture des principales bourses mondiales, les volumes à Paris ont repris de la hauteur mais restent très limités encore pour une séance qui aura marqué la zone des 6068/6072 points comme le territoire dans lequel les vendeurs reprennent clairement le dessus pour l'instant sur les acheteurs. Ceci valide à nouveau, s'il en était besoin, l'importance de la figure graphique en trading-range dans laquelle évolue le CAC 40 depuis le 4 mai exactement, élément que vous pouvez re-visualiser dans l'article de vendredi Analyse graphique CAC 40 : Les 6000 toujours bel et bien à l'épreuve.
L'indice français termine en baisse de -0,25 % à 6056,39 points juste au dessus de la moyenne mobiles des cours à 20 jours. Comme d'habitude, le train des places 'réouvrant' aujourd'hui aura été le plus rapide avec Londres et à nouveau Francfort qui clôture en hausse de + 0,54 % à 7781,04 points à quelques encablures maintenant de ses plus hauts historiques à 8064 enregistrés en clôture le 7 mars 2000 (cf. l'article du 3 mai dernier comprenant un graphe qui titrait: Bourse de Francfort : aspiration vers les plus hauts historiques ?)
Le DOW Jones est à l'équilibre peu ou prou actuellement dans un contexte à nouveau mitigé avec :
- une confiance du consommateur qui est ressortie en hausse en mai à 108 contre 106,3 en avril (révisé d'ailleurs de 104) et contre 105 attendu par les économistes. Cet indicateur dit 'conference Board' porte sur un sondage auprès de 5000 ménages US.
- la confirmation de la baisse du prix des maisons US au 1er trimestre de - 0,7 % comparé au 4T 2006 et de - 1,4 % comparé à la même période de l'année dernière (indice S&P/Case Shiller) présenté ici pour la 1ère fois sur ce site. Ceci vient confirmer les craintes d'une première baisse en rythme annuel depuis 1991 pour cet indice (d'autres nous ramenant beaucoup plus loin dans le temps potentiellement) à comparer à une hausse de + 11,5 % toujours sur un an constatée au 1T2006. Le terme de 'retournement' paraît ici très approprié d'autant que 13 sur les 20 zones étudiées sont en baisse touchant des régions déjà 'sinistrées' économiquement comme Detroit (-8,4 %) suite aux difficultés de l'automobile américaine (GM et Ford principalement) mais aussi dans le Sud de la Californie très en vue pour son développement immobilier ces dernières années puisque San Diego plie de - 6 % toujours selon cet indicateur.
Rien de neuf donc que nous ne sachions déjà... pour les USA.
Par contre, la nouvelle la plus marquante du jour concerne le Japon dont le taux de chômage aura atteint un plus bas en 9 ans à 3,8 %, niveau très bas par rapport à la population active du pays. Dans un pays qui se remet à peine de 15 ans de déflation et de soutien de l'Etat aux banques ayant des créances importantes encore aujourd'hui dans l'immobilier suite au boom du début des années 90 qui a vu les prix s'effondrer depuis, amène à considérer que des tensions sur le marché du travail, donc sur les salaires et in fine sur les prix peuvent apparaître. La sortie de cette longue période de marasme trouve également un autre argument aujourd'hui avec des dépenses des ménages nippons en hausse de + 1,1 % en avril après + 0,1 % en mars.
Qui dit tension sur les prix..dit hausse des taux d'intérêt qui sont pour l'heure limités à 0,50 % à Tokyo et alimentent largement la bulle des liquidités avec le Yen carry trade (technique qui permet d'emprûnter sur un actif ou une devise à taux faible pour le replacer aussitôt sur un actif à taux plus élevé et qui est pratiquée depuis des années en emprûntant du yen à 0,50 % pour le replacer en dollar à 5 % ou sur des actifs immobiliers ou boursiers à forts rendements)