Finance - Les craintes des investisseurs obligataires européens

Publié le par Gilles Caye

Comme chaque trimestre, Fitch conduit une enquête auprès des investisseurs obligataires qui figurent parmi les 100 plus importants gestionnaires d'actifs financiers en Europe. Il existe toujours un décalage entre la compilation des données (entre fin juin et le 23 juillet soit avant la publication des stress tests européens) et la parution des résultats de cette enquête en ce début septembre mais elle permet d'aller un peu plus en profondeur sur la tendance du sentiment dominant qui règne au sein du marché obligataire chez les professionnels habituellement très peu traité auprès du grand public.

 

Risques souverains - Risques bancaires - Titrisation :

 

La question des risques souverains des pays développés reste la préoccupation numéro 1 en terme d'accès aux financements pour les 12 mois à venir mais l'importance diminue par rapport au 2nd trimestre où 70 % des répondants le plaçaient comme le principal souci.

 

Parallèlement, on assiste à une très forte augmentation de l'attention sur les capacités des banques à se refinancer dans les 12 mois. Sont concernées ici les financières qui disposent des meilleures notations de crédit à 36 % (Investment grade - financial) très loin devant les produits dérivés de crédit (Structure Finance - Titrisation) qui avaient bousculé le marché de 2007 à 2009.

 

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L'évolution est encore plus nette en terme d'anticipations sur les besoins de financement en termes concrets puisque 72 % s'attendent à une augmentation des émissions d'obligations bancaires égale ou supérieure à 25 % contre 58 % seulement au trimestre précédent. A l'inverse la proportion  d'investisseurs attendant une hausse égale ou supérieure à 25 % des émissions d'obligations de la part des gouvernements s'est réduite de 75 % à 61 %.

 

Dans le détail, la question de l'accès des banques aux liquidités et aux financements apparaît très loin à 44 % devant les risques de rechute de l'économie (27%) parmi les motifs susceptibles d'affaiblir la solvabilités des banques.

De manière générale, le risque de contagion des risques souverains reste de loin le principal risque. 90 % le juge élévé parmi différents facteurs (rechute de l'économie ou risques géopolitiques par exemple) susceptibles d'affecter les marchés du crédit en Europe sous 12 mois.

 

Inflation / Déflation - Croissance économique :

 

La seconde grande évolution concerne la très forte hausse de la proportion estimant les risques de déflation élévés qui passe de 22 à 48 % alors que dans le même temps les risques d'inflation sont jugés faibles à 88 % contre 77 % au 2nd trimestre.

 

Enfin d'un point de vue sectoriel, les conditions de crédit sont anticipées en baisse principalement dans le secteur des produits de consommation, de la vente au détail et du secteur des loisirs. 58 % envisagent une détérioration. Le secteur de l'énergie apparaît au contraire comme le plus résistant pour les 12 mois à venir.

 

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