Le marché fait les cent pas autour du dossier grec
L'évolution à propos de la Grèce apparaît en demi-teinte au sortir d'un long et fastidieux week-end durant lequel un très grand nombre de responsables ont été parties prenantes.
Concernant le risque politique, l'annonce d'un remaniement ministériel avec le changement du Ministre des finances permet d'élargir la base du soutien gouvernemental et donne a priori un peu plus de crédit à la capacité à mener les réformes. Toutefois, la volonté d'obtenir un soutien large, point recherché par l'UE et le FMI, amène désormais à considérer un calendrier plus étalé dans le temps avec lequel il va falloir compter.
Le premier rendez-vous à suivre demain soir concerne le vote de confiance du parlement vis à vis du nouveau gouvernement, une première étape avant le 28 juin où le plan du budget de 2012 à 2015 prévoit le vote de nouvelles mesures d'économies à hauteur de 28 milliards d'euros et de 50 milliards de privatisations, conditions du versement de la 5ème tranche du prêt de l'UE et du FMI pour 12 milliards d'euros pour éviter la cessation de paiements le mois prochain.
→ A plus long terme, l'annonce d'un référendum en automne en vue d'une nouvelle constitution pour accompagner les changements du pays à propos du système politique renforce l'aléa sur le risque politique grec ces prochains mois.
Sur les tractations internationales, le seul progrès concerne le rapprochement de principe entre l'Allemagne et la BCE à propos de la participation uniquement volontaire des investisseurs privés détenteurs d'obligations ou de dettes grecques.
Avec de premiers effets positifs enregistrés sur les cours vendredi lors de l'allocution de N.Sarkozy et A.Merkel, cela limite le champ des spéculations sur les volontés de versements de l'aide qui gagnaient également le FMI. Le terrain est donc adouci dans l'attente du sommet européen de jeudi et vendredi d'autant qu'une conférence téléphonique entre membres du G7 hier soir (confirmée par le Trésor US) montre le degré d'implication internationale sur le sujet.
C'est la seule avancée réelle depuis notre dernier article de jeudi alors que la réunion des ministres des finances à Luxembourg dimanche qui s'est poursuivie aujourd'hui se contente de donner 2 semaines à la Grèce dans l'attente du vote au parlement. Un nouvel examen sera fait lors d'un nouveau rendez-vous extraordinaire le 3 juillet aux vues des validations politiques grecques.
Techniquement, aucune avancée n'est présente d'autant que les ministres des finances européens attendent encore « dans les prochains jours », selon leur communiqué, le rapport final d'expertise du trio UE-BCE-FMI. Très schématiquement donc, le marché a moins de motifs à spéculer sur l'aide extérieure, les motifs de spéculation étant désormais très concentrés sur les aspects internes dans un calendrier qui va désormais au-delà de la rentrée.
Que dit le marché ?
Tour à tour prêt à s'affaisser ou à fortement rebondir lors du rapprochement de vue entre européens vendredi, les oscillations donnent le sentiment de reprises en main incessantes et très instables entre acheteurs et vendeurs.
Sans oublier ou amoindrir la position délicate actuelle du CAC 40 en permanence sur la ligne rouge ni le sentiment de peur qui a émergé, l'indice parisien trouve en fait son équilibre sur 2 points pivots.
En données quotidiennes ci-dessus, l'ancien gap haussier du 18 mars entre 3801 et 3796 fait office de pivot journalier.
En données intraday ci-dessous, 3775 points fait office de pivot en données horaires.
Cela traduit un marché où les forces en présence s'équilibrent, certes instable mais moins déstabilisé que le contexte environnant déstabilisant pourrait le laisser supposer à première vue. Une telle configuration se caractérise par une force de rappel importante autour de pivots précis, mais rend la détermination des supports et résistances aux extrêmes plus aléatoire d'autant qu'un incident technique chez Nyse-Euronext qui gère la bourse de Paris prive aujourd'hui l'analyse de cotations sur la première heure du CAC 40, l'ouverture théorique se situant entre 3740 et 3750 points.
En conséquence, il est préférable de prendre une marge de sécurité à partir de 3845-3850 qui pourrait activer des achats vers 3890 et sous 3740 dans l'enclenchement d'une poursuite de la baisse vers 3700, le risque d'être pris à revers par "le pouvoir d'attraction" des pivots étant présent.