Sérieux revers à la bourse de Paris
Suite à une séance d'épuisement du courant vendeur avant hier et à l'absence d'initiative fébrile sur les marchés actions hier, l'attention se portait aujourd'hui sur la capacité des acheteurs à prolonger en Europe la meilleure 2nd partie de séance à la bourse de New York, la clôture positive de Tokyo et un discours d'Obama qui n'a pas apporté de compléments sur la réforme bancaire évoquée semaine dernière.
Cette séance du jeudi 28 janvier 2010 se solde en fait par une incapacité des acheteurs à reprendre la pression à leur compte et ce, de manière assez notable:
- l'ouverture par l'entremise d'un gap haussier sur 3 800 points extrêmement poussive s'est vite avérée être un coup d'épée dans l'eau sur la partie supérieure de la zone support (trait fin en vert)
- alourdi par l'orientation de Wall Street et des commandes de biens durables en hausse de 0,3 % contre + 2% attendu en décembre, le support à 3 737 signalé hier a signé à 3 reprises au point près la défaite des acheteurs avec une quasi démission au fixing de clôture.
Cette rupture est à confirmer demain avec la parution à 14H30 du chiffre de la croissance US au 4ème trimestre attendu à plus du double de celle du 3ème à 4,6% annualisé.
On retrouve aujourd'hui diverses thématiques déjà constatées depuis la mi-janvier qui forment depuis un peu une trâme de fond au sein du marché lors de certaines corrections :
- Les valeurs bancaires américaines finissent indécises mais légèrement en hausse à contre-courant de Wall Street ce soir, le seul et unique secteur à finir d'ailleurs dans le vert contrairement aux valeurs technologiques de manière générale et au secteur des matériaux un peu à l'identique des replis de certaines journées précédentes menées par les semi-conducteurs.
- l'Europe continue à faire l'objet de dégagements appuyés (le DAX mais aussi la bourse de Madrid qui essuie une perte de 2 % comme hier) ainsi que l'Euro désormais sous 1,40$ soumis à une spéculation sur la Grèce de manière 'faciale' ou 'emblématique' mais qui traduit les distorsions fondamentales entre les taux d'intérêts des différents pays membres de la zone euro, comme vu dès l'automne, et qui se solde ce jour par l'inscription de 3 pays de l'Euroland (Grèce et Portugal en tête, Espagne en 5ème entourant l'Afrique du Sud et le Kazakhtan) parmi les 5 plus fortes hausses en pourcentage des primes sur les CDS (CDS = assurance contre les défauts de paiements)
√ L'environnement à surveiller :
Lors de la correction de l'été dernier, la Chine et son marché boursier avait été évoquée comme potentiel catalyseur à une baisse des marchés. C'est aujourd'hui à nouveau le cas et un facteur de risque à considérer dans l'accroissement de la pression à la baisse. Comme à cette période, il convient d'apprécier pour en cerner la force si d'autres éléments comme le commerce mondial (BDI), les matières premières (CRB) ou le baromètre que constitue le prix du cuivre et qui sont assez bien corrélés les uns aux autres, comme nous l'avons vu ensemble, constituent également des facteurs de risque.
A elle seule, la bourse de Shanghaï n'avait pas eu de conséquences sur les bourses occidentales, mais comme à cette période, la baisse simultanée de ces autres marchés serait plus problématique. A suivre.
Pour mémoire : la conclusion de l'article Matières premières - Indice CRB - Analyse graphique depuis 1958 était "Beaucoup de choses vont dépendre de cette zone 275/300"