Marchés financiers : coup de poing avec l'emploi, l'économie US touchée

Publié le par Apprendrelabourse.org

fotolia-actualit---globe-552450.jpgGrosse journée aujourd'hui sur tous les marchés financiers avec un début de réponse à la question lancinante de cette été : l'économie est elle touchée ?

La réponse du jour est sans équivoque, voyons cela sous toutes les coutures : même si le taux de chômage reste à des niveaux faibles (4,6 % de la population active contre des chiffres de 8 % en Europe par endroit), les créations d'emplois annoncées pour le mois d'août n'ont pas été à la hauteur des 110 000 attendues... puisque la statistique met en avant même une destruction d'emplois s'élevant à 4000. (- 22 000 dans le bâtiment et - 46 000 dans l'industrie mais compensées en partie seulement par des créations à hauteur de 60 000 dans le secteur des services). Cette baisse est la 1ère en 4 ans exactement.

---> Pour information, ces données ne tiennent pas comptent des emplois agricoles. Nous avions vu hier et avant hier des enquêtes qui montraient des anticipations peu engageantes pour cette stat officielle mais la douche froide est totale ce jour avec une révision importante des chiffres de créations de juillet qui passent de 92 000 à 68 000 en réalité mais aussi ceux de juin qui plongent de 126 000 à 69 000.

  1. * Il faut part ailleurs noter pour vous faire votre propre opinion que:
  2.  - si les anticipations des économistes sont hors sujet en tant que 'moyenne'  rappelez vous que le débat était en cours depuis un bon moment sur une réaction cachée sur le marché du travail en raison de l'importance des clandestins dans le domaine du bâtiment laissant difficilement deviner la date du 'point de rupture'.
  3. -  si le taux de chômage signalé plus haut reste à 4,60 % c'est grâce à la sortie du marché du travail de quelques 592  000 personnes.
  4. - 125 000 créations mensuelles sont nécessaires pour absorber la hausse de la population. 44 000 en moyenne ont été constatées sur les 3 derniers mois.
  5. - le salaire horaire a augmenté de + 0,3 % comme attendu, presque le seul point positif de ces données.
Conséquences :

1 / Les bourses déjà très alourdies par des rumeurs de "profit warning" ('avertissement sur résultats' signifiant la non atteinte des objectifs d'une société cotée) sur la Société Générale envoyant les autres bancaires par le fond, l'ensemble de la cote a basculé dans le rouge un peu partout, le CAC 40 terminant en baisse de - 2,63 % à 5430,10 dans de forts volumes mais loin des records rencontrés durant les vacances. Paris réalise la pire performance la rumeur étant sur ses terres, Francfort retombe de - 2,43 %, Zurich et Amsterdam limitant leurs pertes à - 1,74 % et - 1,86 %. -->
FLASH - ACTU : Les bancaires vont elles enfin trouver un support ?

2/ au lendemain de l'annonce du maintien des taux d'intérêts par la BCE et la BoE, une telle nouvelle a fait basculer de façon quasi unanime les anticipations de baisse de taux aux USA, l'économie étant avec cette statistique importante touchée clairement dorénavant même si le thème d'une croissance modérée reste peu ou prou le consensus central (on bascule à la baisse les scénarios cependant de plus en plus dans les études). Réponse : le 18 septembre. A suivre dorénavant donc également les discours en Europe pour savoir si les hausses de taux sont justes reportées ou abandonnées, ce qui constitue la prochaine inflexion et étape pour les opérateurs sur actions.

3/ l'aversion au risque est remontée d'un cran amenant des débouclages de carry trade, le dollar chutant de - 1,75 % contre yen et l'euro/yen de - 1,12 %.

4/ le marché obligataire dans son mouvement classique de 'vol vers la qualité' et des anticipations de baisse des taux a progressé, les investisseurs venant y trouver refuge (rappel : obligations du trésor de pays, et non obligations d'entreprises dites 'corporate' ou hypothécaires (mortgages) ;-). Le marché US n'a pas fait seul figure de refuge (courbe de droite), l'euro (courbe de gauche) participant également au mouvement (en orange : courbe précédente, en vert cours actuel, l'évolution étant le delta entre les 2)

5 / l'or vient de passer la barre des 700 $ l'once, seuil symbolique mais n'ayant aucune valeur technique à proprement parlé. Refuge ou actif financier soumis aux soubresauts de l'aversion au risque, simple métal ou monnaie ? ..quelques éléments d'approche dans -->
L'once d'or : dans les starting-blocks ?

Des articles sont à suivre ce week-end avec une analyse graphique du CAC 40 (simple mise à jour tout est déjà dans la précédente) et du Dow jones qui est à ré-examiner (-1,39 % ce soir à 13 180) qui seront programmées en plus dans la nuit de dimanche à lundi.

Conclusion : au-delà des termes de crise boursière et/ou financière (très génériques et peu précis), la crise du crédit actuelle montre après des difficultés monétaires caractérisées d'ailleurs toujours présentes, l'enfoncement de seuils économiques tangibles et importants sur le terrain .

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E
Bonjour,Pouvez-vous m'expliquer les conséquences négatives pour l'économie en général d'une baisse des taux de la FED ?Merci d'avance pour votre réponse.Meilleures salutations.
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G
Bonjour,Tout est lié :Une baisse des taux est une des conséquences en tant qu'anticipation suite à une telle statistique et de manière générale, elle représente un espoir des marchés pour permettre de relancer la machine économique et amortir le choc. Pour freiner les choses au contraire, comme en Chine, on a plus tendance à augmenter les taux car la croissance recèle de l'inflation aussi en général.La FEd ayant dit qu'elle ne sauverait pas les spéculateurs mais viendrait au besoin au secours de l'économie si besoin, cette statistique montre qu'elle dispose dorénavant d'une base pour réduire ses taux. Les investisseurs sont très à l'écoute de la Fed mais la Fed est aussi très à l'écoute des marchés surtout depuis quelques semaines, ses dernières apparitions n'ayant pas eu sur les marchés l'impact rencontré précédemment. En théorie il n'y a pas de conséquences négatives puisque chacun pourrait réemprunter à moindre coût, c'est d'ailleurs le consensus global ...en pratique l'impact potentiel est multiple :- à mal la positionnner dans le temps ou à mal doser l'ampleur de la baisse, la Fed pourrait paradoxalement envoyer un message qui pourrait être mal perçu. Le pire serait la perception de cette baisse en tant qu'aveux de faiblesse de l'économie pouvant déstabiliser le baromètre 'dow Jones'. Tout est une question de dosage de communication surtout dans des temps où la défiance gagne.- cela est très marginal encore dans les débats et approches mais compte tenu d'un problème d'insolvabilité, la baisse des taux n'est pas forcément le remède approprié. Si vous ne pouvez plus rembourser votre prêt immobilier, 0,5 % en moins pourra en sauver quelqu'uns à la marge mais pas la majeure partie des dettes impayées. Le risque à terme pour certains est que les baisses de taux ne servent en fait à rien. Quand une banque fait faillite même 1 % de baisse n'y change pas grand chose...---> la plus grosse incidence négative présumée concerne en fait le dollar et donc encore la vision que les investisseurs auront des USA :* si le taux du dollar baisse : les opérations de carry trade avec le yen et le différentiel de rémunération va s'affaiblir avec les autres devises: d'où moindre appétit pour ces opérations et débouclages. Avoir des actifs en dollar qui rapportent de moins en moins n'est pas l'idéal pour attirer les capitaux quand on en a besoin comme les USA.Les plus optimistes ou les approches les plus classiques amènent à considérer une baisse comme positive et comme un acte pouvant motiver un sursaut. Sur le fond une baisse permet aux actions de retrouver de l'attrait comparativement au rendement des obligations, effectivement. Mais il est à noter que pour l'instant la solution utilisée par la Fed est l'injection de liquidités montrant que le remède des taux n'est pas forcément le plus approprié notamment pour les raisons évoquées plus haut.En résumé, lorsque l'économie n'arrive plus à marcher toute seule, c'est rarement très bon signe.Cordialement,