Qu'est-ce qui va soutenir dorénavant les marchés actions ?

L'entame de séance réalisée pratiquement au niveau de la clôture d'hier aura été suivie de dégagements jusqu'à 13 heures s'apparentant à 'une prise de bénéfices sur la nouvelle' assez classique, la baisse des taux étant largement anticipée et donc intégrée dans les cours (dans le jargon on dit 'pricée' pour intégrée) mais autant le niveau élevé du PIB que cette baisse de -0,25 % qui suit une baisse de - 0,50 % sans permettre d'anticiper un prochain geste dans le même sens étant donné la teneur du communiqué suivant la décision de la Fed, les opérateurs se sont retrouvés un peu sans marche-pied avec un accroissement de l'amplitude des anticipations et une absence de réponse à leurs questionnements. Pas de baisse de taux à pricer pour le futur, pas de hausse de la croissance à attendre puisque la baisse des taux réalisée confirme le diagnostic de la Fed d'une nécessité d'intervention préventive face à l'aggravation constatée de l'immobilier pour éviter toute contamination. Bref que des informations 'dans le dos' et plus rien 'dans le viseur'... sauf un pétrole en hausse en direction des 100 $ et une inflation qui accélère .. et que l'on avait un peu laissée de côté.

L'ouverture de Wall Street qui s'annonçait assez difficile avec la dégradation de Citigroup par des bureaux d'analyse financière (CIBC et Crédit Suisse) et des déceptions sur Exxon Mobil (résultats inférieurs aux anticipations pour la plus grosse société cotée US) a converti ces prises de bénéfices en dégagements plus appuyés en début d'après-midi, le CAC 40 rebondissant par 2 fois entre 5705 et 5710 pour clore finalement à 5 730,92 points pile sur sa moyenne mobile à 20 jours dans des volumes en hausse et importants pour un jour férié quelques intervenants faisant 'le pont'.
Citigroup perd - 7,83 %, CIBC arguant que la première banque américaine aurait des problèmes de structure financière et devrait soit baisser son dividende ou vendre des actifs ou encore lever pour 30 milliards $ de fonds propres pour faire face aux risques liés aux subprime alors que Crédit Suisse qui l'a dégradé de 'surperformance' à 'neutre' est elle même en baisse de -3,72 % (UBS perd - 4,44%) à Zurich ce soir avec des résultats en baisse de - 31 % au 3ème trimestre (motif : se retrouve avec des créances sur les bras qu'elle n'a pas réussi à placer sur les marchés et qui sont à donc à déprécier comptablement...)
Le CAC 40 n'est pas en reste avec DEXIA qui plie de - 7,37 % à 20,50 € en raison de la perte de sa filiale US qui perd 128 millions $ au 3ème trimestre et après que la banque européenne (mais principalement franco-belge) ait indiqué il y a peu n'être pas affectée par la crise actuelle. BNP suit le mouvement et perd - 4,06 %, soit la plus grosse sanction du marché depuis février. Aucune des valeurs de l'indice français ne termine dans le vert.
- Concernant les statistiques globales :
- . Les revenus des ménages américains ont augmenté de + 0,4% en septembre comme attendu et comme en août. Leurs dépenses ont progressé de+ 0,3%, contre +0,4% attendu et +0,5% en août L'indice des prix dit 'core' ou 'central' ou encore 'hors alimentation et énergie' est ressorti en hausse de 0,2% ce qui place la hausse sur un an au même niveau qu'en août à + 1,8 %.
- . L'indice dit 'ISM' (enquête auprès des directeurs d'achats dans le secteur manufacturier US) est ressorti à 50,9 en octobre inférieur aux anticipation à 51,5 et contre 52 en septembre.
Le Dow Jones perd plus de - 1,50 % et revient tester son ancienne résistance importante devenue support à 13 700 point (--> Dow Jones - Analyse graphique : les supports se rapprochent à grandes enjambées )
Demain nous prendrons connaissance des chiffres de l'emploi et des commandes à l'industrie aux Etats-Unis.