Graphiques de bourse : échelle linéaire ou logarithmique ? (Partie 3 : incidences sur la décision)

Publié le par Gilles Caye

fotolia-se-former-90860-copie-4.jpg(Copyright©apprendrelabourse.org) Voici la suite de :

  1. Graphiques de bourse : échelle linéaire ou logarithmique (Partie 2)
  2. Graphiques de bourse : échelle linéaire ou logarithmique ? (Partie 1)
  3.  
241107-ter-copie-3.jpgVoyons un peu plus en détail par rapport aux 2 graphes d'hier du cas Vallourec241107-copie-1.jpg les implications sur les décisions pour une personne travaillant habituellement sur des graphes et ensuite pour un investisseur à long terme qui ne les utilisent que de façon très espacée pour clore cette série d'articles (vous pouvez cliquer sur les graphes pour les réouvrir et bien visualiser ce qui suit) :

Tout d'abord, si on n'oublie pas de regarder avant tout la courbe en premier lieu, les chandeliers les plus longs sont en échelle log au départ du mouvement et non à la fin, le sentiment d'accélération est donc par de nombreux autres aspects complétement gommé sans que vous ayez même commencé à tracer la moindre droite. Même sans agrandir les graphes, vous voyez ici que dire "depuis début 2006, ça accélère" n'est en rien confirmé à gauche en terme de progression constante par l'échelle log, l'accélération se situant en fait en 2005.

1ère perturbation de l'échelle linéaire : donner un sentiment d'accélération alors qu'il n'en est rien, ceci pouvant conduire à des décisions un peu 'tronquées'. Dans un cas, l'un perçoit une accélération et une nouvelle tendance alors que le second ne voit qu'une continuation dans la tendance.

2 ème perturbation : les erreurs de tracé lors de l'accélération finale en échelle linéaire et qui peuvent se traduire très souvent par une volonté d'agrandir ou de zoomer pour aller mieux les tracer. Zoomons ainsi sur l'échelle linéaire pour réduire à 1 an le graphe :

 

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Visiblement, le positionnement n'est pas plus aisé, l'impression de changement de tendance est encore plus grand et rien n'indique si on se situe en mai 2006 que la tendance majeure est sur le point de rompre. En échelle linéaire, on passe décidément complètement à côté de cette info... je passe sur les malentendus avec un de vos amis par exemple...  On a cru en zoomant contourner la difficulté, on s'enfonce en fait un peu plus...

On touche là quelque chose d'important car si dire "ça monte, ça baisse" est déjà une information, vous voyez qu'en rester à ce stade peut nous faire prendre des décisions qui reposent sur des erreurs de jugement ou d'appréciation et qui seront d'autant plus dures à analyser et à corriger qu'elles ne nous appartiennent pas vraiment car résidant dans la représentation des cours. On est face toujours à 3 types de  tendances (haussière, baissière ou sans tendance), les mots hausse et baisse étant une chose mais le mot tendance qui les précèdent est encore plus important pour se donner une chance de progresser.

Pour bien se situer et intégrer ses propres décisions, l'échelle log permet une restitution à nouveau qui s'en être la panacée, permet d'éviter à nouveau les plus gros écueils, grâce à une meilleure lisibilité d'ensemble.

J'entends d'ici : "moi de toute façon les 3/4 du temps, j'ai plein de graphes que je regarde sur du court terme et d'ailleurs avec peu d'amplitude. Je reste donc sur du linéaire !?"

Effectivement dans ce cas, l'importance est moins grande mais cela soulève 2 problèmes à avoir bien en tête. Toute personne même à court terme va regarder dans quelle tendance moyen ou long terme il se situe et si il travaille avec une échelle linéaire, voilà qui risque de lui donner des informations un peu biaisées comme vu plus haut, on pense pas forcément à faire la manipulation. 2ème point : il est certain qu'un des grands points en analyse graphique réside dans les lignes d'appuis horizontales qui marquent les seuils et qui ne changent pas quelque soit l'échelle utilisée. Mais si vous voulez progresser sur le tracé des obliques qui représentent l'essentiel des tendances, il y a là matière à réfléchir comme vous pouvez le constater. Les obliques long terme passent aussi parfois bien sûr dans un graphe sur quelques jours.

J'entends plus loin : "Bah, tout ceci est pour les spécialistes, Monsieur & Madame Tout le monde  n'ont pas à se soucier de cela !"


* étude de cas : l'action beazer homes USA ou
'une déconfiture à bien appréhender' :

--> Un investisseur à long terme réalise des achats/ventes dits 'de fonds de portefeuille', regarde de loin en loin ses titres et ne prend de véritables décisions qu'aux points cerclés sur la courbe. Retombé à 10 $, tout paraît perdu...

 cliquer pour agrandir les graphes (1 linéaire / 2 log)

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C'est un cas un peu extrême sur 10 ans et avec une grande amplitude donc fatalement très parlant pour les besoins pédagogiques, mais c'est un cas réel très actuel à la date du jour sur un des premiers constructeurs de maisons aux USA, une sorte de remake à l'américaine de France Telecom de l'époque un peu folle des années internet et qui très souvent bloque complètement et plombe les portefeuilles d'autant que les personnes sont peu acclimatées aux graphes, se trouvent prises dans des mouvements de mode sur des sociétés très connues.

Vous voyez ainsi que 'logarithmique' fait un peu fuir mais n'a strictement rien de 'technique', dans ce cas il met en éveil, restitue les proportions et vous permet de déterminer un seuil de sécurité à un niveau vous permettant de préserver 39 -33 = 6 $ X 200 : 1 200 $ de plus values sécurisées soit 20 % de plus que la mise de départ par la simple reprise du même tracé de droites. Dans le meilleur des cas, on aurait pu tracer en orange fin une oblique sur la tendance LT qui nous aurait donné un niveau de sortie juste sous les 39 $. Le gain est ici très faible mais, nouvelle mauvaise appréciation qui peut coûter très cher, l'oblique de LT ne passe pas vers 35/37,5 $ mais avec l'échelle logarithmique vers 60 $.

Publié dans APPRENDRE LA BOURSE

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A
merci beaucoup pour ces articles et ces exemples très révélateurs. C'est très clair.
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