Prises de bénéfices et prudence sur les bourses en Europe

Publié le par Apprendrelabourse.org

fotolia-actualit---675198-copie-1.jpgAprès  l'euphorie de fin de semaine dernière liée à l'anticipation d'une baisse des taux de la Banque Centrale US,  une phase de respiration assez logique s'est produite aujourd'hui avec quelques prises de bénéfices  plus ou moins appuyées dans un contexte de pétrole  toujours en repli à 87 $ le baril.

Le CAC 40 cède -  0,72 % à 5 629,46 points dans des volumes moyens et en baisse par rapport à la semaine dernière.

Les publications statistiques du jour en Europe confirment la baisse du chômage avec un  repli de - 0,1 % en Octobre et un taux de chômage qui s'établit désormais à 7,2 % de la population active de l'Euroland confirmant les données en amélioration concernant l'Allemagne et la France. La situation de l'inflation dans ce dernier pays s'est vue confirmée à nouveau avec des prix à la production dans l'industrie qui ont augmenté de  + 0,6% en octobre, soit 2 fois le rythme attendu  et 50 % de plus qu'en septembre, la progression annuelle ressortant à + 3,3 %.

Bien sûr hors énergie et industries agroalimentaires, le tableau est toujours différent avec une stabilité sur un mois qui fait suite en septembre à une hausse de +0,2%, la progression annuelle hors ces éléments volatils ou l'inflation dite "sous-jacente" reste sous le maximum de la BCE à +1,8%.

Concernant l'activité économique de la zone Euro, l'indice
des directeurs d'achat du secteur manufacturier a augmenté à 52,8 le mois dernier contre 51,5, chiffre plus élevé que prévu. Inflation "dans les clous" suivant les critères de la Banque Centrale Européenne et activité se maintenant ... voilà qui milite pour un statu quo sur les taux.

Le même indice dit "ISM" pour les USA est par contre ressorti en baisse à 50,8 après 50,9 en novembre mais a mieux résisté que les anticipations qui se situaient à 50,5. C'est le chiffre le plus bas depuis janvier et qui ne rassure pas les marchés 2 jours avant la publication mercredi de celui du secteur des services largement dominant dans l'économie américaine. Mercredi sera une journée très chargée avec cette parution mais aussi les commandes industrielles et les promesses de vente dans l'immobilier.
La journée verra également la publication des enquêtes ADP et Challenger sur l'emploi qui paraîtront 2 jours avant comme d'habitude le rapport mensuel sur l'emploi que les opérateurs attendent pour finaliser leurs anticipations sur la baisse des taux ce vendredi.


Cette semaine verra aussi jeudi la BCE et la Banque d'Angleterre décider de leurs taux qui selon toute vraisemblance seront maintenus à 4 et 5,75 % respectivement même si la première a en ligne de mire l'inflation (et donc le pied sur la pédale de la hausse) et la seconde des anticipations de baisse de la croissance qui l'ameneront en cas de persistance à devoir baisser ses taux courant 2008.

Les marchés du crédit connaissent toujours une instabilité importante qui a connu des évolutions ce week-end, le patron du Trésor US devant annoncer un plan d'aide aux emprûnteurs particuliers pour éviter des saisies en nombre compte tenu de la masse des réajustements de prêts à taux variables à venir prochainement (cf notre article de juin
Saisies immobilières aux USA : nouvelle envolée au mois de mai en visualisant la 2nd infographie sur les réajustements prévus)
Une forme de gel temporaire est à l'étude entre autres permettant de trouver des solutions globales mais plaçant le secteur bancaire dans l'expectative et sous la pression, le contribuable n'étant pas sensé intégrer le plan. Les mesures d'abord annoncées mercredi devraient finalement l'être en fin de semaine sans plus de précisions selon les dernières informations communiquées.

Nous touchons là un point clef de la crise du crédit : la nouvelle tout en faisant émerger un début de solution entre les parties met en avant le fait que les espoirs de gains des opérations montées initialement ne seront non seulement pas au rendez vous mais nécessiteront l'encaissement de pertes à la manière d'une restructuration de dettes d'une société. Quelles que soient les mesures, c'est une nouvelle forme d'aveu de faillite, de règlement amiable par abandon partiel de créances à très large échelle qui ne va pas durablement améliorer la confiance dans les nouveaux octrois, les pertes étant à compenser de toute façon à un endroit ou à un autre et d'une façon ou d'une autre malheureusement.

Les autorités US ont donc évolué (comme la Fed qui s'est montrée plus souple semaine dernière) passant d'une volonté de traitement des dossiers difficiles en phase de pré-saisies au cas par cas à un traitement global. Ce sera pour les opérateurs une nouvelle difficulté d'appréciation, l'aspect favorable étant ici la possibilité de maintenir des ménages dans leurs habitations en conservant pour les banques la base des contrats de départ, les perspectives de maintien de la valeur des habitations servant l'ensemble des parties  a priori.

Dans l'attente de tout ces éléments et dans une ambiance de crédit crunch (resserrement du crédit) encore accrue, le Dow Jones est à l'équilibre quasi parfait aux alentours de 13 360 points en début de soirée.

  1. --> articles parus ce week-end :
  2.  
  3. L'once d'or au sommet ?
  4. Le pétrole au coeur du débat sur la croissance et l'inflation

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