Actualité - bourse : l'Europe et les USA jouent toujours à contre-temps

Publié le par Apprendrelabourse.org

fotolia_actualit---675198.jpgL'Europe suit Wall Street qui change d'orientation après la clôture... un pas en avant, un pas en arrière, tel est toujours le rythme indécis. Incapable de revenir sur les 5000 mais ne s'affaissant plus, l'indice CAC 40 a joué une partition connue depuis quelques jours en progressant de + 0,96 % à 4 858,85 points alors que le Dow Jones vient de repasser négatif et croise aux alentours de 12 300 points vers 20 heures en baisse d'environ 1 %.

L'indice des indicateurs avancés US qui reprend 10 indices déjà parus (taux d'intérêt, inflation, cours de bourse, permis de construire par exemple etc...) et qui permet de déceler les retournements dans les cycles d'activité économique est ressorti à nouveau en baisse de - 0,1 % confirmant le ralentissement accru en cours. Cependant cet indicateur complet en apparence a pour réputation d'avoir prédit 9 des 6 dernières récessions certains des signaux qu'il envoit sont donc à retraiter. Nous détaillerons cela précisément à l'occasion pour une lecture optimisée mais retenons que le niveau actuel de celui-ci est désormais bien inférieur à près de - 2 % sur un an à la récession de 1995 qui n'est jamais arrivée contrairement à ce que sa lecture pouvait laisser supposer par son entrée en zone négative. Les récessions de 91 et 2001 qui avaient vues des variations de l'indice avoisiner les - 4 % indiquent que nous sommes entre ces 2 types de configuration dans le cycle économique soit historiquement bel et bien en lisière d'une récession. A confirmer, nous y reviendrons.

Regardons plus précisément l'indice d'activité de la région de Philadelphie avec le graphe ci-dessous qui chute encore passant de - 20,9 en janvier à - 24 ce mois-ci. Le plus frappant est le delta historique très important qui existe entre une activité qui se réduit et une inflation des prix qui continue son chemin, soit une entrée possible en zone dite de "stagflation", élément qui revient désormais sur plusieurs indicateurs au fil des jours.

philcomp-copie-1.gifSi on s'inquiète de savoir à quel stade en est l'activité et ses conséquences sur le reste du monde, voilà un point qui se précise de plus en plus et qui devient le souci des investisseurs, cela d'une manière à relativiser bien sûr dans la mesure où nous sommes encore loin de la stagflation typique rencontrée dans les années 70 avec des taux d'inflation très élevés. Le sentiment général semble pencher ainsi de plus en plus pour une restauration rapide de la croissance et donc des baisses de taux à venir pour la remettre sur pied, l'inflation passant un peu au second plan. En Europe, moins touchée par le ralentissement et par l'inflation, la résistance de la Banque Centrale à laisser pour l'heure ses taux inchangés trouve une certaine logique au-delà des souhaits et des anticipations des uns et des autres.

 
Dans la durée, si ces éléments devaient s'ancrer dans le paysage économique, il est évident que la hausse des prix serait un frein difficile à débloquer avec des baisses de taux et dont l'élévation vient amputer les budgets des premiers agents économiques, c'est à dire les ménages. Prix du pétrole en hausse, alimentaire en hausse, plus grandes difficultés d'accès au crédit en dépit des baisses de taux et prix immobiliers en déflation sont les données concrètes de la 1ère économie du monde. Tourments limités mais enchevêtrements de ceux-ci pouvant agir en spirale...

Quelles incidences à court terme sur les actions ? Nous avons déjà vu que les sociétés qui réalisent leur chiffre d'affaires en grande partie dans des zones émergentes ne sont pas touchées par le ralentissement. De même les sociétés qui ont un avantage concurrentiel décisif et qui détiennent un pouvoir relatif de fixation des prix disposent dans cet environnement d'un avantage à pouvoir répercuter leurs prix plus facilement que les autres préservant voire dopant même parfois (avec un effet d'aubaine) leur taux de marge. Si ces 2 données sont importantes de manière classique pour trier les sociétés dans lesquelles on investit, celles-ci ont une importance accrue actuellement.

Dans un marché largement balloté, il y a là 2 bases fondamentales à considérer, tout en gardant à l'esprit qu'il ne s'agit en aucun cas de blanc-seing systématique pour une hausse des titres des sociétés concernées en cas de période d'aversion au risque générale sur les actions mais à tout le moins un moyen d'éviter les plus gros écueils, de limiter les dégâts et de se repositionner au mieux le cas échéant dans les phases de rebond.

Si les baisses de taux permettent fondamentalement de renforcer l'attractivité relative des actions face aux obligations via "la prime de risque" déjà évoquée, les phénomènes de hausse des prix ou d'inflation dans des limites raisonnables et ciblées comme actuellement permettent aux marchés actions d'être des capteurs d'inflation et peuvent constituer un soutien temporaire.
ArcelorMittal qui a annoncé récemment avoir augmenté les prix de l'acier en Asie après un résultat net record en 2007 signe la plus forte hausse du CAC 40 (+ 4,40 % à 51,50 €) notamment grâce à l'augmentation de 40 € par tonne de ses produits plats au carbone.

Les sociétés dans lesquelles vous êtes investis captent elles de la croissance et sont elles aptent à répercuter les hausses des prix auxquelles elles sont soumises ?

A plus long terme et de manière généralisée, les effets sur l'économie et les actions sont d'une autre nature comme nous le verrons dans notre longue série d'articles en préparation sur l'inflation.

L'once d'or est passée au-delà des 950 $ l'once et l'euro reprend de la force contre dollar à plus de 1,48. Les news du soir quotidiennes s'arrêtent aujourd'hui et reprendront vendredi 29 février.

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