Actualité - bourse : un équilibre précaire

Publié le par Apprendrelabourse.org

fotolia_actualit--globe-552450.jpgL'ensemble des places européennes ont cloturé dans le rouge dans le sillage de la séance de vendredi à Wall Street (cf.Lourde fin de semaine sur les bourses) qui s'est prolongée dans la nuit à Tokyo avec une baisse de - 4,49 % du Nikkei 225. Le CAC 40 lâche - 1 % à 4742,66 points dans des volumes relativement faibles.

En zone Euro, selon une première estimation, l'inflation est ressortie le mois dernier à + 3,2 % en rythme annuel comme en janvier. L'expectative reste donc de mise chez les opérateurs...

Concernant l'activité, l'attention s'est portée aujourd'hui sur l'indice ISM manufacturier américain qui mesure le niveau d'activité du secteur industriel et qui a permis de limiter les dégâts en Europe et de maintenir à flôt le Dow Jones qui ne cède que - 0,06 % à la clôture grâce à un chiffre supérieur aux attentes (48) à 48,3 mais après 50,7 en janvier et 48,4 en décembre. Sur les 3 derniers mois, l'indice montre en passant sous la barre des 50 (point zéro de cette statistique) que la contraction de l'activité est en cours. Il s'agit par ailleurs d'un plus bas de 5 ans.

Si l'ISM le plus attendu sera publié mercredi avec celui du secteur des services prépondérant dans l'économie, intéressons nous à quelques composantes de cette statitistique :
  1. - les commandes sont sous les 50 depuis 3 mois
  2. - l'emploi est sous les 50 depuis 4 mois.
  3. - enfin et surtout les prix restent à des niveaux pratiquement aussi élevés qu'en janvier (maintenant la crainte de la stagflation soit activité réduite et inflation en hausse)
Alors que les autres éléments durant la séance n'amènent pas d'informations particulières au climat général évoqué vendredi, voyons une donnée parue aujourd'hui qui est relativement peu détaillée par ailleurs et qui vous permettra d'approcher l'historique de la crise dans ses aspects immobiliers sous un autre angle.

Avec l'évolution des dépenses des américains en matière de construction, on peut voir que l'inflexion a eu lieu déjà en 2005/2006 (à l'identique des actions des constructeurs US) avec une stabilisation ces derniers mois et une nouvelle baisse en janvier de - 1,7 % contre - 0,6 % anticipé après - 1,3 % en décembre. Entre-deux eaux donc pour un rebond...
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Beaucoup plus intéressant, le graphe 2 montre la structure interne de ces dépenses :

La rupture des dépenses résidentielles hors industrielles et commerciales est nette à la fin 2005, par contre les effets ont été assez longs à se matérialiser sur l'ensemble de l'économie en raison de l'excellente résistance du secteur commercial. Souvenez vous longtemps les commentaires ont été faits sur cette crise soit-disant purement immobilière  et spécifiquement américaine dont les autres secteurs ou pays étaient exempts alors. En voici une des raisons principales :
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Nous sommes dorénavant à un point à nouveau clef en ce qui concerne la manifestation de la crise dans son aspect purement immobilier et des fonds que draîne ce secteur car entre le moment où le résidentiel décroche, s'enfonce et amène finalement au terme de récession (toujours en débat mais de moins en moins, l'investisseur légendaire Warren Buffet, 2nd fortune mondiale, déclare d'ailleurs aujourd'hui que les USA sont d'ores et déjà en récession et retire par ailleurs son offre de garantir les obligations municiaples des rehausseurs de crédit) il s'est passé de longs mois.
Aujourd'hui, même si le résidentiel redresse légèrement la tête demain et après-demain, la situation de l'immobilier commercial fait peser sur l'ensemble du secteur et in fine sur l'économie une menace de ralentissement complémentaire rien qu'en revenant à une évolution stable annuelle.

Le but de ce site n'est pas de faire de la prospective ou d'afficher des pronostics mais de vous amener au mieux les informations pour que vous puissiez évoluer au mieux en vous ouvrant notamment des pistes quelles qu'elles soient. Alors que notre 1er édito en septembre 2006 parlait de récession immobilière  et  vous souhaitait en plein été une bonne année 2007 (les cycles de l'économie se fichent éperduement du calendrier) un décrochage à ce niveau de la courbe en rouge donnerait à la crise immobilière une superficie accrue dont la profondeur en terme de crédits, cette fois, ferait entrer les restrictions de crédit ou 'credit crunch' dans une phase très proche de l'économie sur le terrain, voire en son sein. Nous entrerions alors pleinement dans une nouvelle année économique et financière. Sur le plan des faillites évoquées dans ce même édito, nous en sommes à la reconnaissance par le patron de la FEd (banquier des banquiers) faite semaine dernière que des banques pourraient faire faillite et un niveau de saisies immobilières en janvier toujours à haut niveau. A suivre donc toujours sans modération et si le mouvement devait s'inverser, nous vous le signifierions de la même manière.

En tout cas, comme la consommation des ménages qui n'a pas encore 'lâché', l'immobilier commercial et industriel est à suivre au printemps pour appréhender une seconde vague éventuelle de soucis immobiliers et dans la foulée, financiers.

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