Les banques centrales au secours...

Publié le par Apprendrelabourse.org

fotolia_actualit---675198.jpgSur des seuils graphiques importants et face à un niveau de peur assez critique comme vu hier soir, la Fed (Banque Centrale US) aura annoncé une heure avant l'ouverture de Wall Street une action concertée avec la BCE, la Banque Nationale Suisse, la Banque d'Angleterre et la Banque du Canada qui aura rassuré les opérateurs sur les craintes à venir du crédit crunch. Comme en décembre, des injections très importantes de liquidités en $ sont prévues à hauteur de 200 milliards ce qui a emflammé les marchés actions instantanément, le CAC 40 finissant en hausse de + 1,33  % et le Dow Jones de  + 3,55 % lui permettant de renouer avec des niveaux supérieurs aux  12 000 points, niveau sous lequel la situation peut devenir critique,  avec une clôture à 12 156,81 points.

Si les baisses de taux sont surtout ciblées pour pallier aux difficultés de l'économie, une telle nouvelle comme  la baisse du taux d'escompte destinée aux banques intervenue au cours de l'été cible idéalement, au moins sur le court terme, la zone douloureuse des financières vive à nouveau depuis  plusieurs jours et permet l'inversion complète du mouvement :
  1. - Fannie Mae s'envole de + 11,06 %, sa consoeur Freddie Mac de  + 15,93 %
  2. - Citigroup grimpe de  + 9,14 % et Goldman Sachs de  + 4,81 %
Alors que les bancaires françaises profitent du mouvement relativement préservées depuis la rechute, 5 financières figurant aux  5 premières places du CAC 40, on notera cependant que Bear stearns est toujours lourd avec un gain assez faible de + 1,08 %.

Quel est le remède ? Tout d'abord, force est de constater que cette intervention est réalisée avec un timing tout à fait opportun pour prévenir une chute éventuelle plus profonde. Bien que se défendant de répondre directement aux marchés financiers et ayant plutôt théoriquement soit l'inflation ou l'économie en ligne de mire, les banques centrales principales de la planète (hors Japon et Suède ici) vont alimenter un peu plus les thèses selon lesquelles elles sont en fait très à l'écoute des marchés et conscientes du danger de laisser les problèmes du crédit venir envahir la sphère boursière qui se maintient notamment en raison de résultats de sociétés encore satisfaisants.

Sur le procédé, il s'agit d'ouvrir en tant que banquier des banquiers l'opportunité aux banques commerciales de se refinancer en cas de besoin en donnant en échange de facilités de crédits des actifs en garantie le temps que les problèmes s'estompent. Clairement, la possibilité leur est ouverte de pouvoir se refinancer sur la base, entre autres mais pas exclusivement, d'actifs quasi incessibles pour cause de manque de liquidités (personne pour acheter ou presque) laquelle cession sur le marché aurait pour conséquence d'en amoindrir le prix et donc de générer d'autres ventes.

Que voient donc ce soir les investisseurs ? Un bassin de liquidités très important s'ouvre face à des risques de ventes en cascades qui s'estompent ainsi, le banquier de dernier ressort venant au secours des besoins qui pointent à l'horizon et dont la tension de ces derniers jours en était une partie de l'expression.

A court terme, l'effet a le verdict favorable des indices et la faveur des spécialistes du crédit qui apprécient le ciblage de la mesure. L'intervention permet de garder par ailleurs en réserve la baisse des taux pour des considérations plus économiques. Sur le fond, c'est un nouvel aveu de la profondeur de la crise et de sa continuation sous une forme large.

Quelques soient les effets à plus long terme (les analyses graphiques restent d'actualité) le marché salue un médicament supplémentaire et non pas pour l'heure un début de convalescence ou de guérison.

Annoncé plus tôt dans la séance l'indice ZEW du moral des investisseurs allemands est remonté à - 32 après - 39,5 en février et - 41,6 en janvier largement au-delà des anticipations permettant de donner un soutien aux actions et la confirmation de la résistance économique et financière européenne. Principal effet : l'envol de l'euro contre dollar à près de 1,55 revenu depuis l'annonce des interventions à 1,5336 ce soir.

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