Que penser de l'action des banques centrales ?

Publié le par Gilles Caye

fotolia_d-cider-757896.jpgLes banques centrales sont au premier plan.. prenons un peu de recul et dégageons les choses essentielles pour comprendre. Les banques centrales sont avant tout drivées par la Fed qui régit le dollar, les interventions des différentes  autres banques centrales dans l'action concertée vont se réaliser d'ailleurs en dollar pour la plupart. Certaines maintiennent leurs taux (BCE) mais la Fed se distingue aussi, au-delà de son importance par un mouvement de baisse, rapide, profond et historique plus vu depuis les années 50  (rappel : le 18 mars prochain, 0,50 % sont attendus au minimum)

* Voici un tableau de CNNMoney qui reprend les phases à gauche des baisses de taux analysées et la performance  6 mois après (à droite) du S&P 500, l'indice des 500 plus grosses valeurs américaines. 7 fois sur 11, un gain suit les baisses de taux (trad. average = moyenne / average since  1980 = moyenne depuis 1980)

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--> Cela fait 6 mois que la 1ère baisse a été enclenchée et le S&P est en baisse de - 16 %.

Cela fait 6 mois que la 1ère baisse a été enclenchée et le Dow Jones est en baisse de près de - 15 % (Nasdaq - 18 %), une première depuis 1932 avec ses - 37 % à l'époque et contre un historique de hausses 13 fois sur 18 intégrant une moyenne d'ensemble de + 11,7 %, toujours 6 mois après une 1ère baisse et ce en remontant à 1921 pour le Dow (% avant concertation et clôture hier soir pour S&P, DJ et Nasdaq))


... inédit, historique ne sont pas des termes ici galvaudés.

* Vendredi 100 milliards $ d'injections de liquidités ont été annoncées puis aujourd'hui... qu'est ce qui explique la différence de comportement et la non réaction des marchés semaine dernière avec l'effervescence d'hier ?


Vendredi, c'était dans le cadre d'une TAF (term auctions facility) d'un montant relevé à 100 Mds $ qui est une procédure normale d'injection à destination des Prime dealers (Merrill Lynch, Citigroup) , c'est à dire les plus grandes banques de Wall Street essentiellement des banques de dépôts (+ 100 MDs $ en tant que term repurchase transactions mais laissons cela pour l'heure..)

Hier, ont été annoncés 200 milliards $ dans le cadre d'une concertation, la seconde depuis la crise (1ère différence) sous une forme nouvelle dénommée TSLF (2nd différence) pour
Term securities lending facilities  qui est également destinée aux courtiers (3ème différence) et qui permet de pouvoir comme indiqué dans les news hier soir d'apporter des titres hypothécaires basés sur des créances et crédits immobiliers notés AAA par les agences de notations dont l'origine n'est pas issue des agences fédérales (Fannie Mae et Freddie Mac entre autres) lesquels sont largement peu prisés à l'heure actuel et trouve ainsi là une sortie pour refinancement (4 ème différence) en échange de financements.

... les titres immobiliers en souffrance permettent d'obtenir pour la 1ère fois des financements en contrepartie directement au guichet de la banque centrale alors qu'ils n'en trouvent plus ou  difficilement sur les marchés libres, organisés ou de gré à gré.


Les plus aguerris peuvent suivre cela sur le site de la Réserve Fédérale : TAF avec le résultat de celle d'hier, l'annonce officielle de la concertation entre banques centrales et notamment la TSLF. Pour comprendre en détail les différences et le fonctionnement --> RDV sur le site de la Federal Reserve Bank of New York.

Sans rentrer aussi loin dans le fonctionnement du marché monétaire et des actions techniques de la Banque Centrale (un article paraîtra à l'occasion pour ce qui concerne l'Eurosystème dans un premier temps) chacun voit ici que le traitement par les taux de la crise dans ces effets sur les marchés boursiers tout autant que dans l'utilisation des moyens constituent 2 éléments typiques très loin d'être classiques.

Publié dans INVESTIR EN BOURSE

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