Fed - Banques Centrales - Système financier : Nouvelle ère ou retour aux sources ?

En dépit de ces mesures, vendredi aura vu la mise en place d'une opération de sauvetage inédite du courtier Bear Stearns (N°2 mondial des obligations adossées aux crédits immobiliers - 13 000 employés - 5 ème banque d'affaires de Wall Street - a résisté à la grande crise de 1929 puisque créée en 1923 )
La section 13 de la loi régissant l’activité de la Fed autorise la banque lors de « circonstances l’exigeant » de prêter de l’argent à quiconque, et de prendre à sa charge le risque du crédit. Plus vu depuis les années 30.
Mais après donc, des interventions en terme de % sur les taux d'intérêts, de centaines de milliards $ pour les injections et l'ouverture de procédures exceptionnelles, une réunion d'urgence, la Fed a dû encore réintervenir un peu plus tard par ...??? ...d'autres % ?...d'autres centaines de milliards $ ?.... non par... le verbe pour calmer la panique.
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Le chéquier du banquier des banquiers planétaire est sur la table grand ouvert, sans plus aucune limite ou restrictions d'aucune sorte. Déjà vu ?
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En 1907 (nouvelle coîncidence historique sans doute mais nous plongeons là à nouveau dans le tréfond psychologique de la bourse), le banquier (l'homme et pas la banque) JP Morgan avait 'sauvé' la situation et de la faillite un trust très important alors par son intervention avant la création de la Banque Centrale. Le parallèle s'impose ici à nouveau pour l'aspect financier des choses alors que pour les aspects boursiers ou économiques les comparaisons sont plus difficiles comme vous pouvez en juger avec une allusion dans ce sens par le Wall Steet Journal dès début Août 2007.
Harold James, Professeur à l'Université de Princeton, fait également le parallèle avec 1907 mais donne un éclairage plus critique que je vous engage vivement à consulter, les évolutions actuelles et ces éléments prenant corps au-delà de la simple culture économique historique. L'article est en français et tout à fait accessible. Point de vue d'autant plus intéressant que l'article s'intitule : "les dangers de l'historicisme financier"
- Sa conclusion : ..."Si la crise du marché du crédit a des précédents historiques, il faut davantage se tourner vers les « crises normales » du XIXe siècle, comme celles de 1837, 1847 et 1857. Au cours de ces paniques, les innovations financières ont certes provoqué des incertitudes et de la nervosité, mais elles ont aussi entraîné un processus d’apprentissage fondamental et bénéfique. Les institutions financières ayant surmonté ces crises, ce qui leur a permis d’asseoir leur réputation, ont par la suite été les principaux moteurs du développement.
- Il est quelquefois préférable pour les autorités fiscales et monétaires d’ignorer les parallèles historiques les plus extrêmes et de voir plus loin. Parfois, la meilleure réponse à une crise n’est pas de faire absolument quelque chose, mais au contraire de ne surtout rien faire."
.."crises normales" ... la Fed aurait-elle à force de renflouer un peu casser ces cycles de respiration de l'économie par des expansions de crédit puis des credit crunch ?
..'surtout rien faire'... pour éviter d'attiser les paniques ? A force de plan et de communiqués pour rassurer, parfois on obtient les choses inverses.
Je vous laisse juge. En tout cas nous vivons des moments rares. Excitant, non ?
Je vous laisse juge. En tout cas nous vivons des moments rares. Excitant, non ?
- Pour les débutants ou les nouveaux venus : Fed - Banques centrales - système financier, il manque un 4 ème maillon sur lequel repose tout ceci : le système monétaire. A découvrir ou à redécouvrir dans le 2nd édito, les articles sur la monnaie et le diaporama sur les différents systèmes monétaires
- Pour aller plus loin : interview TV de Burner et de Carr, spécialistes de cette crise financière de 1907 largement méconnue.
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