Une séance de bourse sans relief à l'exception du pétrole indomptable
Volumes toujours faibles, scores étriqués et peu de nouvelles déterminantes... tel est la mouture de la séance du jour.
Le CAC 40 régresse légèrement de - 0,39 % à 5 055,58 points alourdi par les financières comme à New york.
La BCE poursuit son statu quo en matière de taux et de politique monétaire, une décision prise à l'unaminité des gouverneurs de la banque centrale européenne. Aucun élément évoqué pendant la conférence de presse de son Président ne permet de donner un pronostic sérieux sur l'inflexion qui sera donné tôt ou tard à cette stabilité qui prévaut depuis le 6 juin 2007. Les anticipations d'une frange d'analystes concernant une baisse de taux au cours de l'été sont ainsi un peu battues en brèche. Une économie relativement résistante et une inflation qui reste à surveiller au-delà des objectifs (< 2 %) ne permettent pas en l'état de motiver un quelconque changement et l'attentisme reste l'axe central de l'institution.
Si la stabilité des prix à moyen terme fait partie du mandat donné à la BCE, mandat pour lequel le niveau des taux actuels lui semble approprié pour le mener à bien, il est aussi dans la nature des banques centrales d'éviter tout changement en période chahutée comme actuellement qui comporterait le risque de donner lieu à 'des décalages' dans les anticipations (taux et devises essentiellement) et qui puissent alimenter l'instabilité ambiante.
Aus USA, les stocks de grossistes ont baissé de - 0,1% sur un mois alors que les ventes ont progressé de + 1,6%.
Le ratio stocks / ventes redescend ainsi à 1,09 militant toujours pour une économie qui 'accuse un choc mais résiste'. Le même ratio était de 1,15 il y a un an.
Cet élément habituellement assez peu regardé (ou important sur l'évolution des marchés) est ce mois-ci assez intéressant en ce qu'il montre une réduction des stocks alors que la statistique semaine dernière concernant la 1ère estimation du PIB au 1er trimestre à + 0,6 % faisait ressortir un tel chiffre en raison notamment de la hausse des stocks avec donc le risque de voir la croissance le trimestre prochain être réduite par un phénomène inverse de déstockage. Notez que ce ratio est en baisse depuis la fin 2001 mais la qualité de la gestion des stocks est ici un aspect très difficilement quatifiable pour pouvoir en tirer un quelconque enseignement plus global.
Au chapitre de l'emploi, les inscriptions hebdomadaires au chômage ont baissé plus que prévu semaine dernière à 365.000 contre 383.000 la semaine précédente et 370.000 attendues. Ce chiffre s'inscrit sous sa moyenne mobile à 4 semaines mais cette moyenne mobile est toujours orientée à la hausse.
Le Dow Jones grapille + 0,41 % à 12 866,78 points dans un contexte de pétrole toujours en hausse, notamment à Londres où le Brent a passé la barre des 123 $ le baril.
Depuis vendredi dernier la hausse domine très largement les volontés de consolidation avec une augmentation des volumes, le tout dans un contexte qui défie largement les explications usuelles sur le sujet. Les opérateurs sont d'ailleurs nettement plus tournés sur les conséquences de cette envolée et la menace en terme d'inflation. Si le suivi de cette matière première n'est pas dans 'vos papiers' habituellement, c'est l'occasion de vous y 'pencher' → Un pétrole cher ?... et quelques symboles
Quelque chose se passe et sur des niveaux importants. Fin d'un mouvement cumulatif récent poussé à son paroxysme après un mouvement historique de hausse remarquable ou début d'une période de pétrole durablement cher ? C'est toute l'étendue du questionnement et des incertitudes sur le sujet qui taraude les investisseurs.