Actualité - Bourse : comme un début de rechute...
Après avoir hésité, marqué le pas et dansé d'un pied sur l'autre depuis le début de semaine, le CAC 40 a chuté assez lourdement en cours de séance jusqu'à 4925 points et laisse derrière lui ce soir un îlot de retournement avec les 5 séances précédentes d'un point de vue graphique. Le cours de clôture s'est réalisé à 4 960,56 points en baisse de - 1,88 %, le plus bas score en Europe, Francfort laissant 0,97 % sur la séance.
Une grande part de ce score assez sévère est due à la baisse de - 5,85 % de Sanofi qui dispose d'une pondération élevée dans l'indice et qui fait suite à un risque de voir un médicament générique être commercialisé par un de ses concurrents en Allemagne mettant en péril les retours sur investissements de son médicament vedette, le Plavix.
Par ailleurs, d'un point de vue technique, en cette période d'assemblées générales des sociétés et de versement de dividendes sur les résultats de l'an passé, 2 sociétés ont détaché leur coupon représentant le dividende par action qui sera mis en paiement aux actionnaires d'ici quelques jours. Les 2 autres tenant du podium des plus grosses pertes du jour derrière Sanofi, Vivendi et Suez ont ainsi détaché 1,30 et 1,36 €, ce jour, qui explique largement la baisse de - 5,81 % du 1er et les - 4,46 % du second pour des cours de clôture à 24,96 et 44,33 € respectivement. Le cours d'ouverture du jour a tenu compte de cet ajustement mais les actionnaires qui détenaient hier les titres se verront créditer mi-mai des montants cités.
En 4 ème position, Air France-KLM fait les frais de coûts en hausse constants concernant le pétrole.
L'inflexion baissière trouve pourtant sa source dans les financières avec quelques nouvelles de nature monumentales concernant les montants en cause qui font réapparaître le spectre des difficultés issues des marchés du crédit. La résistance des marchés actions est cependant toujours importante :
- AIG (USA), N°1 mondial de l'assurance a en effet annoncé les pires pertes de son histoire et fera un appel au marché pour lever 12,5 Milliards $.
- Allianz, (Allemagne), voit par ailleurs son résultat trimestriel perdre - 65 % d'une année sur l'autre avec la plus grosse part liée à des dépréciations à hauteur de 845 millions € sur des créances titrisées pour sa filiale Dresdner Bank. Le titre ne perd que - 1,1 % à Francfort mais les perspectives à moyen terme sont de plus en plus menacées.
- enfin, Citigroup a confirmer les éléments dévoilés par le Financial Times un peu plus tôt qu'elle souhaitait procéder dans les 2 à 3 ans à la vente de 400 milliards $ d'actifs (quatre cent milliards) sur un total de 2 200 milliards.
La crise du crédit continue donc via les assureurs et les montants cités montrent désormais après les multiples recapitalisations de Citigroup pour plusieurs dizaines de milliards, des orientations stratégiques et drastiques pour préserver le développement. Le titre ne perd qu'un peu plus de 2 % à New York.
Wall Street termine en baisse : l'indice Dow Jones perd - 0,94% à 12.745,88 mais le S&P 500 - 0,67% et le Nasdaq seulement - 0,23%.
Le pire est-il derrière nous ? Les éléments du jour donnent une autre tonalité à la réponse timide mais plutôt favorable qui tendait à germer chez les opérateurs ces derniers jours. Depuis le sauvetage de Bear Stearns et le soutien de la Fed soit depuis le 17 mars, les réactions aux mêmes informations n'ont de toute façon plus la même résonance et le même impact sur les cours qu'avant la survenance de cette évènement.
Une grande part de la psychologie de soutien au-delà du soulagement que cela a pu susciter (et compte tenu d'une économie résistante comme les résultats des sociétés non financières) se fonde sur le sentiment qu'elle sera là pour pallier à tout problème d'importance.
Une autre partie des analystes pourtant, très minoritaires encore mais en progression pose cependant dorénavant pour les perspectives à moyen terme la question des capacités intrinsèques et usuelles de la Fed à faire face aux problèmes si les choses continuent à grossir comme elles le font dans le secteur financier.
Elle a adopté des mesures extraordinaires à la mesure de la situation mais comme toute entité, ses moyens conventionnels ou statutaires ont une limite.
En terme de montants, cela s'exprime par le total de son bilan qui représente entre 800 et 900 milliards $.
D'autres articles sont à suivre lors du week-end.