Bourse : réveil difficile
Anticipations de baisses de taux, élection présidentielle américaine, achat de valeurs massacrées, peur de se faire 'pincer les doigts' dans les positions baissières après le précédent 'Volkswagen'... tout ceci avait porté le fort rebond. Prises de bénéfices, ventes sur les nouvelles précédemment anticipées, retour à la dure réalité du terrain économique sont les principaux 'drivers' de la tendance du jour à l'inverse.
Le CAC 40 est emporté à la baisse par des valeurs industrielles comme Arcelor (- 16,75 %), Peugeot, Alcatel, Renault, Lafarge ou encore Schneider Electric. L'indice parisien termine en baisse de - 6,38 % à 3 387,25 points.
Si les bancaires ont plutôt amorti la chute à Paris, on trouve à Francfort, Deutsche Bank à - 12,82 % ou Commerzbank (- 12,40 %) au côté de MAN, Thyssenkrupp ou Siemens (- 10,06 %). Financières et industrielles en berne portent la perte pour le DAX à près de 7 %, le moins bon score en Europe pour la séance.
→ Où en est l'activité industrielle mondiale ?
Mille exemples pourraient être pris chez telle ou telle valeur comme la nouvelle perte d'Arcelor ce jour, mais rien ne résume mieux la situation actuelle que l'indice d'activité industrielle mondiale compilé par JP Morgan qui avait basculé en zone de contraction il y a très peu de temps → L'évènement - Eté 2008 : les indicateurs d'activité économique mondiale en berne.
En cet automne, l'évènement consiste tout simplement en l'atteinte d'un point bas record (1er graphe)
→ Le marché a-t'il reçu les baisses de taux escomptées ?
Assurément, avec une baisse mémorable de 4,5 à 3 % de la Banque Centrale d'Angleterre (BoE - photo en haut). Une chute libre qui 'colle' avec la baisse attendue à fin décembre de - 17 % sur un an des prix immobiliers londoniens suivant le Haart London Index (déjà - 15 % depuis le 1er janvier). En phase également avec les prévisions du FMI qui vient de revoir à la baisse la croissance anticipée pour 2009 à - 0,3 % pour l'ensemble des pays développés, soit la première contraction d'ensemble depuis 1945. La croissance mondiale est vue à + 2,2 %. La zone euro passe de + 0,2 % à - 0,5 % (France dans la moyenne) et les USA de + 0,1 % à - 0,7 % ...la Grande-Bretagne tombant à - 1,3 %.
La BCE a par contre sans grande surprise réduit ses taux directeurs de - 0,50 %. Ceux-ci passent donc de 3,75 à 3,25 %, soit une baisse de 1 % en un mois au total (- 2% pour la BoE) La Banque Nationale Suisse a également opéré un mouvement du même ordre.
→ Dans cette crise financière, certains pays réduisent leurs taux de manière très importante et rapide alors que d'autres augmentent les leurs de façon encore plus considérable. Pourquoi ?
Les pays encore structurellement suffisamment solides financièrement et disposant encore de marges de manoeuvre tentent d'aider leur économie en assouplissant les conditions du crédit. Exemple : l'Australie a fait passer les siens mardi de 6 à 5,25 %. Les principales économies sont dans ce cas.
Les pays en proie à de l'inflation suite à la chute de leurs devises qui traduisent des dépendances financières vis à vis de l'extérieur (emprunts à des banques extérieures et/ou en devises étrangères) sont obligées de relever leur taux pour couvrir l'inflation et défendre leur devise en tentant de la rendre plus attractive pour éviter les fuites de capitaux.
C'est le cas de la Hongrie qui a, fin octobre, relevé de 8,5 à 11,5 % ses taux pour défendre sa monnaie, le Forint. Ou plus emblématique, citons le relèvement islandais de 12 à 18 %.
→ Le retour de la volatilité ? (cliquer sur les graphes pour les agrandir)
L'annonce historique de la Banque d'Angleterre a propulsé à la hausse quelques instants les bourses européennes avant de les voir décrocher. Voici ci-dessous, la situation mise à jour ce soir de la volatilité pour le CAC 40 suite à CAC 40 - Analyse technique : Volatilité historique
et voici les principaux supports et résistances pour la suite du parcours ces prochains jours, le marché marchant "en crabe" avec ces soubresauts dans le cadre d'une tendance court terme qui reste encore haussière comme présenté sur le graphe N°3 et dont les cours tentent de s'extirper de configurations triangulaires de plus en plus larges :
Le Dow Jones passe sous les 9 000 points en baisse de - 4 % une heure environ après la fermeture du CAC 40. Demain, les marchés scruteront le chiffre des destructions d'emplois américaines pour octobre attendues désormais à - 200 000 contre - 159 000 le mois précédent.
Le baril de pétrole rechute sur les 60 $ à New York alors que le Brent rejoint les 58 $ à Londres.
Pas de stabilisation en vue.