ACTUALITE - BOURSE - FINANCE - ECONOMIE

Publié le par Gilles Caye

Samedi dernier je mettais en garde en évoquant à nouveau "le bruit de fond" assez pessimiste sur l'évolution de l'économie américaine et sur la présence de "biseaux" ascendant sur 5 places boursières, figures qui en général reflètent une baisse de puissance dans les mouvements haussiers. Vigilant, je m'étonnais par ailleurs de l'absence de vagues d'achat ou d'effet d'aspiration alors que les plus hauts étaient en vue presque à portée de main.

Avec un gain de 2 % sur la semaine de la part du CAC 40, une poussée de fièvre à Madrid sous le coup d'OPA et une accélération vers les plus hauts de la part du DOW Jones,  le marché a bénéficié notamment sur les ventes de logements neufs aux USA de statistiques assez solides et le nombre impressionnant de parutions et statistiques n'a finalement rien révélé de nouveau ni d'inquiétant à très court terme. L'effet d'aspiration vers le haut notamment sur le CAC 40 a pu ainsi se réaliser. Tant mieux et demain nous verrons avec 2 graphiques ce qui pourrait arriver dès la semaine prochaine.

Pourtant, je vais continuer aujourd'hui à vous dépeindre ce "bruit de fond" et vous brosser le sentiment des plus grands intervenants pour que votre information soit la plus complète possible :

- Tout d'abord, cela n'est pas de toute première fraîcheur mais synthétisera l'ambiguïté actuelle: le 16 septembre le baromêtre "Euro-Investir" qui regroupe parmi les gestionnaires de fonds les plus importants gérant 4 000 milliards d'euros de fonds d'investissement faisait part d'une indécision importante de ceux-ci avec des recommendations sur 114 valeurs différentes marquant l'absence de consensus général. Le journal Investir concernant la sélection par pays titrait "la girouette des marchés tourne dans tous les sens"

- Semaine dernière le marché obligataire avec la baisse des taux formulait  une anticipation  d'un ralentissement relativement fort. Cette semaine, il s'est ressaisi et les taux ont été à nouveau en augmentation graduelle.

- Le marché boursier, vous l'avez suivi toute la semaine, reste confiant en l'absence de mauvaises nouvelles. Il réagit jusque là favorablement au ralentissement américain tablant alors sur des baisses de taux.

- La Banque Centrale Européenne reste orientée sur un scénario de hausse de taux d'ici décembre, le risque inflationniste restant présent pour elle. Enfin la banque centrale américaine reste aux aguêts et là aussi les spéculations vont bon train quant à un maintien, à une hausse ou à un statu quo sur les taux.

Tout cela n'est pas très lisible mais je remarque 2 choses :

- le ralentissement américain n'est plus en question dans les discours, la question porte sur son ampleur. Elie Cohen économiste au CNRS et administrateur de la Société Générale invité de l'émission "c' dans l'air" a fait un mouvement de haut en bas en parlant du sujet qui ne laissait planer aucun doute sur la réalité du mouvement actuel...Ce n'est qu'un avis mais la chose lui paraissait tellement acquise que je ne peux m'empêcher de le relater ici.

- les anticipations de baisse des taux se multiplient aux USA

2 forces puissantes sont en opposition actuellement, elles ont toutes 2 une inertie inouïe : le ralentissement de l'immobilier américain (les ajustements en la matière sont moins rapides qu'avec les actions ainsi que les effets plus lents à se montrer) et la croissance élevée des pays émergents. Vos investissements à moyen terme doivent être passés au peigne fin sur ce principe sans oublier que les USA ont d'autres moteurs que l'immobilier et sans tomber dans un enthousiasme béat pro-mondialisation car la seconde étape des fortes croissances est en général l'écrémage des créances douteuses générées par toute cette activité (l'histoire l'a déjà montré au Japon, en Corée puis en Asie du Sud-est mais cela n'est sans doute pas encore là pour 2007...en Chine)

Ces 2 forces sont en opposition dans leur mouvement mais elles sont aussi fondamentalement liées car la croissance américaine tire la croissance chinoise, indienne, russe ou brésilienne. Un des relais à la baisse de régime US réside ainsi dans le développement des marchés intérieurs de ces économies. Soyez présents sur ces marchés avec les actions de nos plus belles entreprises. L'émergence de classes moyennes dans ces pays et une croissance auto-entretenue ( au moins partiellement) sont un des défis majeurs des études économiques à venir.

Publié dans ACTUALITES BOURSE

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article