Bourrasque boursière : Quel chemin de réflexion prendre ?
D'habitude le dimanche nous prenons un peu de recul, on se détend un peu, j'amène quelques éléments de réflexion ou on approche une nouvelle notion. Aujourd'hui c'est différent, j'espère vous faire entrer un peu plus à l'intérieur de ce qui se passe actuellement pour non pas vous convaincre d'une quelconque option ou idée mais pour vous inviter à réfléchir par vous même sur les explications données ici ou là sur la chute des bourses et surtout à voir entre les éléments si il y a un chemin qui se dessine entre tout ceci ou si les éléments ne sont pas liés les uns aux autres.
La baisse est un peu surprenante dit-on et assez violente. Traduite en mots disons que cela pourrait de façon 'très crue' approcher cela selon les points mis en avant ici depuis longtemps : "Au début ce sont quelques ménages qui perdent leurs maisons...puis on vire les grands patrons de banque qui ont réalisé ces mauvais prêts (le patron de la 2nd plus importante banque au monde HSBC aux USA) il y a quelques semaines...et le 27.3.07 suite à une mesure chinoise d'augmentation des réserves des banques, entre autres (pour chaque dollar détenu, les banques ne peuvent plus prêter autant), les bourses se mettent à plonger...et demain ?"
On évoque l'allocution de l'ancien président de la Réserve Fédérale US sur la probabilité d'une récession d'ici la fin d'année, d'autres mettent en avant les difficultés d'un ralentissement immobilier ou encore une hausse qui finit par se calmer en toute logique.
Nul n'a la réponse et ce n'est pas ici que milles énumérations vaudront forcément explications et justifications. Quels pourraient être les éléments pour bâtir votre réflexion vous amenant d'ailleurs à des points de vue différents ?
Inutile de spéculer sur ce que Greenspan a voulu dire ni sur la nécessité d'une pose dans la hausse et encore moins de quantifier le ralentissement américain, 10 livres n'y suffiraient pas. En fait si nous écoutons ce que nous dit le terrain 2 choses apparaissent: la baisse des ventes d'immobilier et la dégradation du risque crédit.
Puisons à la source l'information concernant la dernière statistique immobilière
Vous pouvez télécharger ici le document officiel de la statistique (fichier Pdf) qui est ensuite repris par toutes les dépêches (en anglais hélas)
Verdict donc : - 16,6 % de décembre à janvier (nombre de ventes de neufs)
complément : prix médian des habitations en baisse à 239 800 $, le prix moyen s'élevant à 313 000 $.
Prenons du recul : la baisse annuelle en 1990, date de la dernière crise immobilière, était de - 17,8 %. Si on compare le niveau de 2006 par rapport à 2005, la baisse était de -17,3 %. Si nous prenons comme base de référence janvier 2006 par rapport à janvier 2007, nous atteignons - 20 %.
Allons maintenant dans le détail :
Si la région du midwest a vu les ventes progresser de + 0,6 % par rapport à janvier 2006, l'ouest américain est en baisse de ...-50 %. En une année, il s'est donc vendu plus de 2 fois moins d'habitations neuves dans ces états et tout ce qui l'accompagne (frigo, jardin, meubles etc...)
Chacun aura son appréciation et les débats font florés entre le pire est derrière nous et le pire est à venir....
De l'autre côté on apprend que suivant une récente étude de la Fed, 15 % des banques disent avoir renforcé leurs critères d'octroi de crédit, que les provisions des banques sont en hausse et que leurs cours de bourse baissent celles-ci étant la proie de la dégradation du risque du crédit immobilier. Dans quelles proportions, nul ne sait véritablement.
Maintenant imaginons que vous êtes banquier, financier ou investisseur : si personne ne vient vous voir pour faire un crédit et réaliser une construction neuve de son habitation cela est fâcheux pour votre activité. Mais si ceux à qui vous avez fait crédit ne peuvent plus rembourser, le problème n'est il pas plus conséquent ? Dans le premier cas, il y a manque à gagner, dans le second, une perte. Pertes qui deviennent d'ailleurs difficiles à combler du fait du ralentissement du crédit auquel vous êts soudain un peu contraint.
Si demain vous avez 2 clients, l'un qui n'arrive pas à vous rembourser 10 000 $ et l'autre qui laisse entrevoir une affaire nouvelle vous permettant de réaliser un nouveau prêt très sain de 10 000 $, quelle serait votre priorité ? Quelle serait la priorité à laquelle votre direction vous enjoindrait de réaliser au plus vite ? Risqueriez vous votre place en laissant de côté le premier ou le second.
Ce week-end, nombre de banquiers on eu à réfléchir sur ce terrain qui vient parler et nul n'est sensible aux pertes potentielles auxquelles il peut être soumis. Si vous consultez le sommaire de l'Agefi Hebdo, le journal des professionnels de la finance, vous vous apercevrez que le dossier évênement est justement sur les 'sub prime loans' et la dégradation du risque crédit. La petite phrase de Greenspan ? La bourse de Shanghaï ? Non et non, une autre justification ? Non et vous qu'en pensez vous ?
Que dit le terrain ? : Une maison non construite fait peu de dégâts face à une maison saisie, ce n'est qu'un manque à gagner. Une maison construite sur une mauvaise dette est une bombe économique potentielle comme tout actif qui a monté avec la dette qui a permis de l'acheter.
Sans doute que le risque crédit n'est pas si terrible que cela, nous verrons bien à l'avenir, mais dans un début d'incendie, le pompier bien formé rentre dans la maison en feu avec un détecteur de gaz. C'est juste au cas où...chacun est libre ensuite de l'utiliser ou pas.
La baisse est un peu surprenante dit-on et assez violente. Traduite en mots disons que cela pourrait de façon 'très crue' approcher cela selon les points mis en avant ici depuis longtemps : "Au début ce sont quelques ménages qui perdent leurs maisons...puis on vire les grands patrons de banque qui ont réalisé ces mauvais prêts (le patron de la 2nd plus importante banque au monde HSBC aux USA) il y a quelques semaines...et le 27.3.07 suite à une mesure chinoise d'augmentation des réserves des banques, entre autres (pour chaque dollar détenu, les banques ne peuvent plus prêter autant), les bourses se mettent à plonger...et demain ?"
On évoque l'allocution de l'ancien président de la Réserve Fédérale US sur la probabilité d'une récession d'ici la fin d'année, d'autres mettent en avant les difficultés d'un ralentissement immobilier ou encore une hausse qui finit par se calmer en toute logique.
Nul n'a la réponse et ce n'est pas ici que milles énumérations vaudront forcément explications et justifications. Quels pourraient être les éléments pour bâtir votre réflexion vous amenant d'ailleurs à des points de vue différents ?
Inutile de spéculer sur ce que Greenspan a voulu dire ni sur la nécessité d'une pose dans la hausse et encore moins de quantifier le ralentissement américain, 10 livres n'y suffiraient pas. En fait si nous écoutons ce que nous dit le terrain 2 choses apparaissent: la baisse des ventes d'immobilier et la dégradation du risque crédit.
Puisons à la source l'information concernant la dernière statistique immobilière
Vous pouvez télécharger ici le document officiel de la statistique (fichier Pdf) qui est ensuite repris par toutes les dépêches (en anglais hélas)
Verdict donc : - 16,6 % de décembre à janvier (nombre de ventes de neufs)
complément : prix médian des habitations en baisse à 239 800 $, le prix moyen s'élevant à 313 000 $.
Prenons du recul : la baisse annuelle en 1990, date de la dernière crise immobilière, était de - 17,8 %. Si on compare le niveau de 2006 par rapport à 2005, la baisse était de -17,3 %. Si nous prenons comme base de référence janvier 2006 par rapport à janvier 2007, nous atteignons - 20 %.
Allons maintenant dans le détail :
Si la région du midwest a vu les ventes progresser de + 0,6 % par rapport à janvier 2006, l'ouest américain est en baisse de ...-50 %. En une année, il s'est donc vendu plus de 2 fois moins d'habitations neuves dans ces états et tout ce qui l'accompagne (frigo, jardin, meubles etc...)
Chacun aura son appréciation et les débats font florés entre le pire est derrière nous et le pire est à venir....
De l'autre côté on apprend que suivant une récente étude de la Fed, 15 % des banques disent avoir renforcé leurs critères d'octroi de crédit, que les provisions des banques sont en hausse et que leurs cours de bourse baissent celles-ci étant la proie de la dégradation du risque du crédit immobilier. Dans quelles proportions, nul ne sait véritablement.
Maintenant imaginons que vous êtes banquier, financier ou investisseur : si personne ne vient vous voir pour faire un crédit et réaliser une construction neuve de son habitation cela est fâcheux pour votre activité. Mais si ceux à qui vous avez fait crédit ne peuvent plus rembourser, le problème n'est il pas plus conséquent ? Dans le premier cas, il y a manque à gagner, dans le second, une perte. Pertes qui deviennent d'ailleurs difficiles à combler du fait du ralentissement du crédit auquel vous êts soudain un peu contraint.
Si demain vous avez 2 clients, l'un qui n'arrive pas à vous rembourser 10 000 $ et l'autre qui laisse entrevoir une affaire nouvelle vous permettant de réaliser un nouveau prêt très sain de 10 000 $, quelle serait votre priorité ? Quelle serait la priorité à laquelle votre direction vous enjoindrait de réaliser au plus vite ? Risqueriez vous votre place en laissant de côté le premier ou le second.
Ce week-end, nombre de banquiers on eu à réfléchir sur ce terrain qui vient parler et nul n'est sensible aux pertes potentielles auxquelles il peut être soumis. Si vous consultez le sommaire de l'Agefi Hebdo, le journal des professionnels de la finance, vous vous apercevrez que le dossier évênement est justement sur les 'sub prime loans' et la dégradation du risque crédit. La petite phrase de Greenspan ? La bourse de Shanghaï ? Non et non, une autre justification ? Non et vous qu'en pensez vous ?
Que dit le terrain ? : Une maison non construite fait peu de dégâts face à une maison saisie, ce n'est qu'un manque à gagner. Une maison construite sur une mauvaise dette est une bombe économique potentielle comme tout actif qui a monté avec la dette qui a permis de l'acheter.
Sans doute que le risque crédit n'est pas si terrible que cela, nous verrons bien à l'avenir, mais dans un début d'incendie, le pompier bien formé rentre dans la maison en feu avec un détecteur de gaz. C'est juste au cas où...chacun est libre ensuite de l'utiliser ou pas.