L'espoir d'une baisse des taux s'amenuise et plombe les bourses
Les habitués du site et des 'News' du soir connaissent l'expression majeure maintes fois utilisée ici parfois même en titre d'un article "Les marchés actions suspendus aux lèvres de la Fed". Plusieurs articles vous ont d'ailleurs montré de manière la plus explicite qui soit car visualisée via graphiques qu'au moment même de la parution d'un communiqué de la Banque Centrale Américaine (Federal Reserve ou 'Fed'), les oscillations des marchés actions se mettent à vibrer alors qu'elle peuvent rester inertes des heures voir des jours durant dans l'attente d'un communiqué, les opérateurs étant pris alors sur place un peu comme un lapin la nuit face aux pleins phares d'un véhicule...(exemple : http://www.apprendrelabourse.org/article-5476741.html)
Ce titre ne pouvant pas être repris inlassablement, celui du jour est formulé autrement mais sur le fond il s'agit bien et à nouveau de ce phénomène qui a été constaté aujourd'hui :
Alors que la bourse de Shanghaï a encore connu un 'hoquet' à la baisse dans la nuit, que l'indice des directeurs d'achat dans le secteur des services dans l'Euroland est passé en mai de + 57 à 57,3 montrant une expansion du secteur assez inattendue mais favorable... rien n'aura eu plus d'influence que le discours du Président de la Fed, Ben Bernanké.
Mais avant de le prendre en considération dans le détail, il convient également de noter qu'aux USA la parution d'un indice des directeurs d'achat (dit 'indice ISM') également pour le secteur de services s'est apprécié à 59,7 en mai contre 56 en avril et contre 56 attendu..cela n'ayant pas eu une influence positive sur le moral des opérateurs actions pourtant jouant globalement un scénario de ralentissement de la croissance avec un rebond que ce chiffre vient quelque peu confirmer.
Voici donc le point central :
Parfois refroidis par des statistiques maussades ou mitigées, les marchés anticipent une baisse des taux pour pouvoir relancer l'économie, cela amenant à formuler une anticipation positive pour l'économie et donc à revenir sur les actions. Le discours du jour aura été à l'inverse d'un optimisme prudent, Bernanké amenant à nouveau des considérations négatives sur la construction résidentielle aux USA qui réaffirment que le problème devrait durer plus longtemps qu'il ne l'avait pensé au départ. Plus lourd de conséquence : son appréciation de l'inflation fait part d'une anticipation de baisse à terme mais d'une reconnaissance de risques haussiers pour l'instant qui pourraient remettre en cause également cette prévision..
...voilà le genre de discours qui sape un peu le moral de la frange des investisseurs pariant sur une baisse des taux aux USA. Evidemment avec des éléments statistiques favorables aujourd'hui comme plus haut, cette perspective s'éloigne encore plus, l'indice ISM du jour, pris de façon isolée tout au moins, n'appelant pas pour l'heure une action sur les taux pour le soutenir.
Voilà comment les mauvaises nouvelles se convertissent en anticipations positives pour les actions via les taux et comment à l'inverse un discours et des statistiques plutôt 'fermes' viennent montrer que 'la boucle' peut aussi se faire dans l'autre sens.
Paris termine ainsi en baisse de - 0,77 % à 6078,54 soit sur la borne haute du trading range du mois de mai dont il est sorti jeudi dernier. La baisse est également présente à Francfort à hauteur de - 0,71 % et sur le Dow Jones qui concède à l'instant - 0,80 % à 13 568 points.
Pour autant et après un parcours de hausse interrompue depuis 2 mois et demi, la séance du jour montre une grande résistance notamment à Amsterdam qui ne perd que - 0,17 %. Une analyse graphique à suivre vous donnera plus de détails pour ce qui concerne le CAC 40 mais l'info du jour de ce point de vue technique est la réalisation d'une séance de baisse de plus grande amplitude que la veille la première du genre depuis la mi-mars à Paris.