Un rebond difficile à tenir (Actualité - Bourse - Finance)
Une fois n'est pas coutume, commençons par l'once d'or qui est passée sous les 650 $ en cours de journée corrigeant à nouveau à la baisse avec l'ensemble des bourses en Europe. Le CAC 40 reperd - 0,71 % à 5898,16 points, Madrid, lanterne rouge lache - 1,18 % sur la séance alors que Francfort temporise à - 0,36 % à l'instar de Milan, la bourse la plus éprouvée de ce printemps dans l'Euroland.
Comme une mécanique huilée depuis une bonne semaine maintenant, les opérateurs ont passé la séance rivés sur les cadrans des rendements obligataires qui ont à nouveau délivré un message peu enclin à rehausser le moral des investisseurs en actions avec des obligations rechutant sous le poids de taux d'intérêts en hausse.
La nervosité est assez palpable et les craintes de ventes sont de plus en plus évoquées sur les marchés obligataires dont les volumes étaient très faibles ce jour en Europe. La prochaine adjudication de bons du trésor US est d'ailleurs de plus en plus vue comme un test important pour les obligations et les marchés des taux dans lesquels les investisseurs semblent peu enclins à s'engouffrer comme ils le faisaient jusque là presque sans mesure venant 'écraser' littéralement la courbe des taux comme nous l'avons vu dans les articles de ce week-end.
Certains économistes parlent d'ailleurs à cet égard d'un effet de compression sur les taux US de 1 % environ dû à l'excès d'épargne des pays émergents ou producteurs de pétrole et qui venait se réinvestir dans les obligations américaines. Peur du risque croissant d'une économie US en ralentissement et continuant à s'endetter jour après jour ou envie de réaliser d'autres placements autres que des titres obligataires ou les deux ?... quoiqu'il en soit la mécanique de diversification des énormes réserves de changes chinoises, pour ne prendre que cet exemple, et dont on a vu précédemment ici qu'une agence d'investissement avait été récemment créée à cet effet pour gérer entre 200 à 300 milliards de dollars n'est pas une information à négliger quant à la demande et à l'appétit diminuant éventuellement pour les obligations.
Si les taux sont une chose, la demande des investisseurs en est une autre que nous surveillerons et qui aura des conséquences non négligeables le cas échéant. A nouveau ce n'est pas tant l'inflation en tant que telle qui semble le plus effrayer encore aujourd'hui, bien que la Chine ait annoncé une progression de ses prix à la consommation de + 3,4 % en mai soit le taux le plus élevé en 2 ans, mais le flux des fonds et de leurs destinations finales parmi les différents supports d'investissements et qui placent les obligations un peu sur la 'sellette' actuellement..après 25 ans de hausse et un appétit pour celles-ci ces dernières années tout à fait historique.
Toujours en prenant l'exemple de la Chine, celle-ci trouve ainsi intérêt nous l'avons vu également précédemment à placer son épargne via des fonds d'investissements de type actions (comme dans Blackstone comme tout dernièrement) ou dans les matières premières dont son économie a un besoin très important. Notez d'ailleurs à cet égard qu'une économie émergente à la différence d'une économie déjà développée a un besoin supérieur pour croître en matériaux de base et en matières premières pour un même montant de PIB (infrastructures, voies ferrées, barrages..)
Retenez que si la bourse de Shanghaï reste à surveiller pour les conséquences éventuelles d'un retournement sur les bourses occidentales, l'influence moins 'sonore' ou moins 'visuelle' des flux d'épargne à l'échelle du globe est un point non moins négligeable d'autant plus que la Chine n'est ici qu'un symbole suivie par d'autres pays comme la Russie notamment dont les réserves de change connaissent également une forte hausse.
La production industrielle de l'Euroland en avril sera ressortie en baisse comme attendue à - 0,8 %ramenant la hausse sur un an à + 2,8 %. Pour autant, le moral des patrons allemands n'a jamais été aussi haut depuis 1990 dans un pays (puisqu'il est question de marchés obligataires sans arrêt actuellement) qui devrait avoir un besoin de nouveaux emprûnts moindre du moins inférieurs aux prévisions en raison d'une croissance économique qui devrait générer 180 milliards € de recettes supplémentaires d'ici la fin 2010.
Le Dow Jones perd - 0,42 % à l'instant à 13368,72 et se trouve donc en dehors de son canal ascendant né en mars comme vu samedi (voir 2nd graphe de l'article en lien)