CAC 40 : les acheteurs s'essoufflent
Les permis de construire ont accusé une baisse de 5,9 % sur un mois en mai aux USA associée à une chute de 10 % des mises en chantier (cf. graphe 1) largement sous les anticipations. La variation annuelle reste positive à + 4,4 % pour les premiers et de + 7,8 % pour les secondes dans un tableau historique qui reste identique et toujours largement enlisé dans une profonde dépression.
La production industrielle a quant à elle progressé de 1,2 % sur un mois en mai au-delà des 0,8 % attendu par le consensus des économistes. Voyons les différents niveaux de lecture de cette donnée statistique :
- tout d'abord, ces chiffres "en dur", qui reflètent le passé sont conformes aux indicateurs avancés de type ISM qui se basent sur les enquêtes auprès des directeurs d'achat. Le marché est plus sensible aux premiers et se réajuste si besoin sur le chiffre réel de production généralement de manière plus marginale, principalement donc en cas de 'surprise' ou de 'décalage' avec les premiers.
- d'autre part, l'attention se porte en priorité sur les chiffres américains, non seulement du fait de l'importance de l'économie US mais aussi eu égard à la rapidité des publications américaines qui ont près d'un mois d'avance en général sur l'Europe. La Hausse record de la production industrielle en zone euro divulguée il y a quelques jours portait ainsi sur avril. Cette rapidité de publication n'est toutefois pas exempte assez souvent de vastes révisions le mois suivant comme vous pouvez le constater au fil des semaines.
- le taux d'utilisation des capacités de production augmente de 1 % à 74,7 %, un chiffre au-delà des anticipations mais qui reste sur des niveaux historiques extrêmement bas comme le montre la variation annuelle ci-dessus. En ce qui concerne l'industrie manufacturière (c'est à dire hors utilities et hors production minière), ce taux progresse moins rapidement et se situe plus de 3 points en dessous à 71,5 %.
- corrolaire de cette situation, les prix à la production restent comprimés principalement impactés par les variations de l'énergie et du pétrole mais progressent uniquement de 1,3 % en rythme annuel en ce qui concerne le taux central, c'est à dire hors prix énergétiques et l'alimentation.
Le CAC 40 grappille encore 0,39 % à 3675,93 points mais finit la séance sur le premier chandelier rouge depuis le 8 juin, les acheteurs étant incapables de tenir le cours d'ouverture et de pousser leur avantage au-delà de 3690 points, début de la zone de résistance très large et dense autour de 3800 qui débute à 3695 comme signalé hier soir. La tendance à très court terme devient incertaine. Sous les plus bas du jour, une consolidation en direction du gap de lundi gagnerait nettement en probabilités. Au-delà de 3695, la hausse se poursuivrait vers 3741 puis les MM90 et MM200 (jaune et vert)
La fin de semaine sera un peu particulière avec une concentration des publications demain (Taux d'inflation aux USA, indice global des indicateurs avancés et le 'Philly Fed') suivie vendredi d'une séance vierge en terme de publications économiques mais journée dite des "4 sorcières", parfois sujettes à augmentation de la volatilité.